Inondations dans le Grand Conakry : « plus de 25 000 personnes ont été impactées… »

L’information a été donnée à Guineematin.com ce jeudi, 13 octobre 2022, par Lancei Touré, le directeur général de l’Agence nationale de gestion des urgences et catastrophes humanitaires (ANGUCH) en Guinée. Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la Guinée entre les mois de juin et juillet derniers ont causé des inondations qui ont impactées plus de 25 000 personnes dans le Grand Conakry.

Lancei Touré, directeur général de l’agence nationale de gestion des urgences et catastrophes humanitaires

« Après ma nomination à ce poste (directeur général) le 23 juin 2022, juste la semaine qui a suivi, il y a eu des inondations qui ont impactées 16 816 personnes dans le Grand Conakry. Deux semaines après, c’est-à-dire les 17, 18 et 19 juillet, on a encore recensé 8 900 et quelques personnes, toujours dans le Grand Conakry, qui ont été impactées. Pendant ce temps, dans la préfecture de Kankan, vers le 21 du mois d’août, il y a eu une forte pluviométrie où 7 sur 12 sous-préfectures ont été impactées et plus de 13 quartiers sur les 27 ont été impactés aussi. On y a dénombré plus de 24.000 personnes sinistrées dont 335 personnes n’ont pas eu accès à leurs concessions pendant au moins 72 heures à cause des inondations. Nous avons recensé 375 puits d’eau n’ont couverts qui ont été affectés par cette inondation », a confié Lancei Touré.

Le 13 octobre de chaque année, l’humanité célèbre la journée mondiale pour la prévention des catastrophes naturelles. Mais, en Guinée, cette journée est passée inaperçue cette année par les autorités. En tout cas, aucune célébration officielle n’a été annoncée pour sensibiliser sur cette situation. Et ceci, en dépit des inondations que le pays a enregistrées entre les mois de juin et août 2022. Mais, à en croire le directeur général ANGUCH, la Guinée a passé en revue son plan national de contingence au mois de septembre dernier. Un plan qui met en avant les prévisions sur les risques de catastrophes humanitaires.

« Le plan de contingence veut dire que nous même on évite les réponses d’urgences, on fait des prévisions pour se dire que : vu tout ce qui s’est passé avec les aléas de l’année dernière, en 2023 par exemple, au lieu de 24 000 impactées par les inondations à Kankan, on se met dans l’idée qu’il peut y avoir 45 000 cas. Alors, c’est à partir de cette prévision que les partenaires interviennent dans le cadre de l’assistance. Nous avons pris chaque aléa en compte », a dit Lancei Touré.

Selon les informations, la Guinée dispose déjà d’une cartographie dynamique des zones à risque de catastrophes humanitaires. Et, la ville de Conakry et quelques préfectures de l’intérieur du pays, notamment de Guéckédou et Kankan, enregistrent plus de catastrophes humanitaires occasionnées par les inondations. Et, ces informations sont confirmées par le directeur général de l’ANGUCH.

« Par rapport aux inondations qui sont plus récurrentes et qui impactent directement la population, nous avons les coordinateurs préfectoraux de l’agence humanitaire à l’intérieur du pays qui nous remontent les informations. Les villes les plus impactées sont Guéckédou, Kankan, Siguiri et le Grand Conakry. Pour ce qui est des cas d’incendies liés aux feux de brousse, la plupart du temps ils sont volontaires. Les agriculteurs mettent le feu pour brûler les herbes après les récoltes ; et, ce sont les cendres qui provoquent parfois d’autres incendies. Mais, par contre, il y en a d’autres qui sont criminels, qui sont provoqués par des individus mal intentionnés », a indiqué Lancei Touré.

A en croire le directeur général de l’ANGUCH, les moyens mis à la disposition de son Agence cette année dans le cadre de l’humanitaire ont dépassé les prévisions. Lancei Touré s’est plaint pourtant de « magasins de stock presque à sec » qu’il faut réapprovisionner.

« Par rapport aux moyens, c’est à plusieurs niveaux. Il y a les moyens pour l’assistance humanitaire quand il y a des cas de sinistres. En 2022, ça a dépassé les prévisions, il faut réalimenter les magasins de stocks. Et, à Conakry, on en a qu’un seul. Nous avons lancé un appel d’offres pour la construction d’un magasin de stock à Kankan ça ne fait pas trois jours. On est en train de chercher les financements et l’Etat nous a octroyé la construction de huit (8) magasins dans les sept régions administratives et la région spéciale de Conakry. Mais, puisque pour le moment on ne peut pas attendre tout ça, nous essayons de signer des partenariats avec l’armée, parce qu’elle a des magasins dans les garnisons militaires, pour qu’on puisse y garder nos stocks qui sont composés de vivres et de vêtements pour le moment », a-t-il expliqué.

Mamadou Tanou Bah pour Guineematin.com

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