Poursuites judiciaires contre certains acteurs politiques : « On doit aussi poursuivre ceux qui sont sortis avec des armes létales », dit Dr Zoutomou

Dr Édouard Zoutomou Pogomou, président de l'UDRP

Dans un communiqué rendu public dans la soirée d’avant-hier, jeudi 20 octobre 2022, le procureur général près la Cour d’Appel de Conakry, Yamoussa Conté, a instruit aux procureurs de la république près des tribunaux de première instance de Conakry, Coyah et Dubréka d’engager des poursuites judiciaires contre certains acteurs politiques et sociaux pour « destruction de biens publics et privés, coups et blessures volontaires, atteinte à la liberté de circulation, participation délictueuse à un attroupement, outrage à agent, provocation directe à un attroupement et complicité ». Les acteurs visés par ces poursuites sont entre autres : Sékou Koundouno (du FNDC), Francis Pépé Haba, Cellou Baldé, Étienne Soropogui, Mamadou Sylla, Dembo Sylla, Dr Fodé Oussou Fofana.

Et, ils sont principalement membres du Quatuor (l’ANAD, la CORED, le FNDC-politique et le RPG arc-en-ciel et alliés). Mais, dans un entretien accordé à Guineematin.com ce samedi, 22 octobre 2022, le président de l’Union démocratique pour le renouveau et le progrès (UDRP), Dr Edouard Zoutomou Kpoghomou, a réclamé des poursuites contre les forces de l’ordre qui font usage d’armes létales pour tuer des jeunes lors des manifestations.

Dr Édouard Zoutomou Pogomou, président de l’UDRP

« Si on doit poursuivre les organisateurs et ceux qui ont soutenu la manifestation, on doit aussi poursuivre ceux qui sont sortis avec des armes létales (…) comme si on était dans une partie de chasse… Moi je pense que c’est à force d’empêcher les gens d’exprimer leur ras-le-bol qu’il y a des échauffourées. Si vous permettez aux gens de venir vous expliquer pourquoi ils sont agacés ou bien ce qui les agace, je pense qu’ils n’auront pas à s’expliquer autrement. C’est aussi simple que ça… Les poursuites engagées n’ont pas raison d’être. S’il y a des poursuites, elles doivent être généralisées. Il faut que ça soit aussi dans la forme. Le problème, c’est qu’on peut annoncer officiellement des poursuites dans les formes légales, mais après de façon officieuses, il y a des guets-apens. On va attendre les gens dans un coin et puis on arrête les gens manu militari. En ce moment, ce ne sont pas les formes légales. Donc, si ces poursuites sont maintenues, ça va être compliqué pour le cadre de dialogue politique inclusif, franc et sincère dans la mesure où il y a un manque de confiance. Parce qu’il y a cette question de discuter préalablement à comment aller à ce cadre de dialogue », a indiqué Dr Édouard Zoutomou Pogomou.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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