Le capitaine Luis Traoré témoigne à la barre à la CRIEF : « j’ai pris le coffre-fort, je l’ai envoyé chez madame Fanta Kamano »

Les débats se sont poursuivis ce mardi, 25 octobre 2022, dans l’affaire Édouard Koundouno contre dame Fanta Kamano (non détenue) et son fils Tamba Soye Kamano (en fuite) devant le juge Francis Kova Zoumanigui assisté des conseillers Tahirou Baldé et de Mohamed Samoura. Le dossier avait été renvoyé lors de la précédente audience pour la comparution des témoins cités dans cette affaire, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Il s’agit dans cette affaire des faits de vol présumé d’un coffre-fort qui contiendrait des montants en devise de plus d’un million d’euros et d’un million de dollars au préjudice de la société Groupe ECC-Guinée MS-GIE représentée par son directeur général adjoint, Edouard Koundouno, qui se dit neveu de madame Fanta Kamano, une des prévenus.

Selon les explications données par le plaignant, la prévenue Fanta Kamano et les témoins ayant comparu devant la Cour, le coffre-fort sur lequel porte cette affaire aurait été volé à la maison de Fanta Kamano et que son fils Tamba Soye Kamano qui l’aurait volé. Ce dernier est accusé d’avoir déclaré au cours des débats comme étant le voleur du coffre-fort et qu’il aurait même reconnu les faits devant un féticheur qui avait été mis à contribution pour retrouver le voleur du coffre-fort. Tamba Soye Kamano, un des témoins ayant déjà comparu devant la Cour et plusieurs autres personnes auraient été quelque part dans le quartier Lansanaya-barrage où une partie de l’argent aurait été retrouvée dans une valise sous la direction de Tamba Soye Kamano, principal mis en cause dans cette affaire.

A l’audience d’aujourd’hui, c’est madame Fanta Kamano qui est passée la première devant le juge Francis Kova Zoumanigui. Revenant de nouveau sur les faits, elle a réitéré certaines de ses déclarations faites lors de la première audience.

« On m’a dit que Tamba Soye Kamano, après avoir passé devant le féticheur, a reconnu avoir volé le coffre-fort. Il a reconnu que c’est lui qui a volé le coffre-fort. Une partie de l’argent a été déjà restituée », a-t-elle dit.

Après Fanta Kamano, ce fut le tour du deuxième témoin Luis Traoré de faire sa déposition. Dans son audition, Luis Traoré a expliqué à la Cour que c’est lui qui a envoyé le coffre-fort à la maison de Fanta Kamano sur la demande du plaignant Édouard Koundouno.

« Il était un jour, Édouard Koundouno m’a appelé. C’était à 21 heures. Il m’a dit qu’il a envoyé un coffre-fort à son bar, mais qu’il voudrait que j’aille le prendre au bar pour l’envoyer chez moi. De chez moi, il m’a dit de le lui envoyer chez sa tante Fanta Kamano. Dans un premier temps, c’est Tamba Soye Kamano, le fils de sa tante Fanta Kamano qui est venu avec sa voiture pour prendre le coffre-fort. Mais, il s’est trouvé que sa voiture était petite. Elle ne pouvait pas supporter. C’est ainsi qu’on a changé sa voiture, on a pris une autre voiture. J’ai pris le coffre-fort, je l’ai envoyé chez madame Fanta Kamano. Quand on est arrivés, on l’a descendu et l’a envoyé au salon. Deux ou trois mois après, Édouard m’a appelé pour me dire encore que le coffre-fort que j’ai chez sa tante Fanta Kamano est volé. Il contenait de l’argent. Mais, il ne m’a pas dit le montant ; alors que quand je l’envoyais, il m’avait dit que c’était des documents qu’on allait mettre dedans. Un jour, alors que toute la famille était réunie chez dame Fanta Kamano, Édouard Koundouno m’a encore appelé pour me dire de me rendre urgemment là-bas. Je suis allé, j’ai trouvé entre autres Édouard, dame Fanta Kamano, leurs oncles, Tamba Soye Kamano tous présents. Tout le monde est passé devant le féticheur. Après le passage de Tamba Soye Kamano, on m’a dit qu’il a reconnu que c’est lui qui a pris le coffre-fort. Mais, je ne sais même pas si le coffre-fort a été volé avant qu’Edward ne m’en informe. Mais, sur place, c’est-à-dire là où nous étions tous réunis chez dame Fanta Kamano, j’ai dit à dame Fanta Kamano que c’est quelqu’un de la famille qui aurait volé le coffre. Parce qu’on m’a dit que le coffre-fort se trouvait dans un magasin situé au sein d’une chambre. En plus de ça, on m’a dit que le vol a eu lieu sans effraction. Rien n’a été cassé. Donc, je me suis dit que le voleur pourrait être au sein de la famille », a déclaré le capitaine Luis Traoré, militaire de profession.

Au terme de ses explications, la Cour a ordonné la comparution des témoins cités par les parties et la communication des audios WhatsApp et vidéos cités au cours des débats. Et, elle a finalement renvoyé le dossier au 1er novembre prochain pour la comparution des témoins et la suite des débats.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Facebook Comments Box