La journée des Nations Unies a été célébrée dans la journée d’hier, lundi 31 octobre 2022, en Guinée. Cette date marque l’an 77 de l’entrée en vigueur de la charte des Nations Unies signée en 1945. La célébration a lieu à Conakry en différé puisque la date est reconnue pour le 24 octobre de chaque année. Cette journée avait pour thème « faire la paix avec les communautés et la nature ». La cérémonie a mobilisé plusieurs personnalités publiques, politiques, des représentants d’institutions nationales et internationales et autres, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Dans son discours, Docteur Vincent MARTIN, le coordonnateur résident du Système des Nations Unies en Guinée, a évoqué la guerre en Ukraine, les défis des changements climatiques et les effets du COVID-19. « Cette année particulièrement, la journée internationale de l’ONU est célébrée à un moment où le monde est en voie de profonds bouleversements. Le système multilatéral connaît actuellement une crise grave et ce, sur plusieurs plans. Tout d’abord la guerre en Ukraine qui menace la paix mondiale et a comme conséquence une crise alimentaire, énergétique et financière mondiale. En outre, à une semaine de la 27ème conférence des parties de la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique, c’est-à-dire la cop 27 qui se tiendra en Égypte, l’urgence climatique constituent une autre crise qui nécessite un engagement de tous les pays, engagement qui, parfois, peine à se matérialiser. Par ailleurs, les effets de la covid-19 sont encore présents qui ont aggravé les inégalités. La pandémie a causé plus de 3 millions de morts depuis décembre 2019. Elle a fait basculer quelques 120 millions de personnes dans l’extrême pauvreté, tandis que l’équivalent de 250 millions d’emplois en temps plein ont été perdus ».
Par ailleurs, le diplomate est revenu sur la situation que traverse la Guinée actuellement. « Ces turbulences ont coïncidé en Guinée avec une période de transition politique aux enjeux majeurs pour la consolidation de la paix, la cohésion nationale et se doit d’être tournée vers un retour durable à l’ordre constitutionnel et offrir l’espoir d’une croissance économique inclusive qui profitera à tous les guinéens et guinéennes. Mesdames et messieurs, nous dansons sur un volcan. Ce constat nous interpelle et nous rappelle avec force combien il est nécessaire que les Nations unies et les peuples coopèrent au-delà des frontières, des communautés et des générations. Notre réponse collective à ces crises multifocales à travers une solidarité qui se doit d’être délibérée et qui se manifeste par la coopération internationale déterminant notre capacité à garder le cap du développement durable et la prise en charge des défis urgents de la crise climatique aux pandémies en passant par les inégalités, la pauvreté, les nouvelles formes de violence et l’augmentation des inégalités. Par la lucidité de ces défis, mais armés dans l’optimisme prudent et éclairé, nous nous devons d’identifier les opportunités de changement positif, de dialogue renouvelé, d’accélérer à travers l’innovation les transformations dont nous avons besoin pour construire un monde plus juste et équitable respectueux de l’environnement », a-t-il indiqué.
Le Premier ministre, Dr Bernard Goumou, a pris part à cette journée où il a magnifié la contribution de la Guinée dans les missions des Nations Unies. « Dès son indépendance en 1958, la jeune République de Guinée a épousé les buts et principes de la charte des Nations Unies et a adhéré à l’organisation. Depuis lors, mon pays a contribué de manière diverse à la mise en œuvre des idéaux universels de l’ONU, notamment en participant à plusieurs missions de paix, des casques bleus depuis 1961. C’est dans le prolongement de cet engagement que son excellence, Monsieur le président de la transition, a décidé, outre la participation d’un bataillon mécanisé au sein de la MINUSMA (mission multidimensionnelle intégrée des nations unies pour la stabilisation au Mali) depuis 2013, le déploiement d’un contingent additionnel en remplacement du contingent Béninois devant se retirer en 2023 ».
Par ailleurs, Dr Bernard Goumou est revenu sur la Transition en cours en Guinée, ouverte depuis le 05 septembre 2021. « L’impasse dans laquelle la nation se trouvait avant le 5 septembre 2021 avait entre autres pour origine la politisation extrême de l’administration et des institutions ainsi que la violation de l’Etat de droit, une gouvernance économique rongée par la corruption et l’ignorance de la préservation de l’environnement, un développement peu inclusif, bien que les exportations minières se soient fortement accrues, la modification constitutionnelle supprimant la limitation à deux (2) mandats du président. Afin de rétablir l’équilibre sociopolitique et économique de la nation, les forces de défense et de sécurité, réunies au sein du comité national du rassemblement pour le développement, ont pris le destin du pays en main le 05 septembre et ont décidé de s’appuyer sur les principes du dialogue, de justice et d’équité dans le but d’établir le gouvernement plus vertueux assurant une transition apaisée qui soit la dernière après avoir installé les institutions républicaines, stables, et résistantes. Ces trois principes directeurs servent de fondement à toutes les réformes initiées par les institutions de la transition afin d’améliorer le bien-être de nos populations.
Poursuivant, le Premier ministre, chef du gouvernement, Docteur Bernard Goumou, a appelé à la solidarité internationale pour une transition réussie en Guinée. « Je tiens ici à remercier nos partenaires au développement, notamment les Nations Unies qui nous ont toujours accompagné dans tous les segments de la vie nationale même durant les périodes les plus difficiles de notre histoire. La réalisation des 10 points du chronogramme de la transition qui devront être accomplis sur 24 mois nécessitera une conjugaison des efforts nationaux et étrangers. Nous aurons besoin d’un appui financier, matériel et technique pour une mise en œuvre de ce chronogramme. À cet effet, je voudrais lancer un appel à la solidarité internationale afin qu’ensemble nous puissions concrétiser l’espoir du peuple de Guinée à connaître une transition apaisée, une relance du processus démocratique et un développement durable », a-t-il laissé entendre.
Ansou Baïlo Baldé pour Guineematin.com
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