Des poursuites contre 188 dignitaires du régime d’Alpha Condé : réaction d’Ibrahima Balaya Diallo

Alphonse Charles Wright, ministère de la justice et des droits de l'Homme

Le ministre de la justice et des droits de l’homme, Alphonse Charles Wright, demande aux procureurs généraux des Cours d’Appel de Conakry et de Kankan d’engager ou de faire engager des poursuites judiciaires contre 188 personnes physiques et morales du régime d’Alpha Condé. Ces cadres sont visés par un chapelet d’infractions dont « détournement de deniers publics, enrichissement illicite et corruption). Et, dans un entretien accordé à de Guineematin.com hier, vendredi 4 novembre 2022, le président du Forum civil guinéen, Ibrahima Balaya Diallo, a salué cette initiative du Garde des Sceaux.

Ibrahima Balaya Diallo


« L’idée d’engager des poursuites contre d’éventuels auteurs de corruption est une bonne chose. Le peuple le demande. Il y a justement ce besoin de rédevabilité, de rendre compte. Ça, nous applaudissons des deux mains. Mais, il faut que tout se passe sur des bases objectives. Il ne faut pas qu’on ouvre beaucoup de problèmes, ça ne réglera absolument rien du tout. Finalement, on risque d’aboutir à l’effet contraire… Aujourd’hui, on accuse tout bas, sans preuve, sans matérialisation. Donc, nous nous pensons que c’est une bonne chose. Maintenant, il ne faut pas que ça soit une chasse aux sorcières. Sous la gouvernance d’Alpha condé, nous avons tous dénoncé ici des cas de corruption, des marchés de gré à gré. Aujourd’hui que l’équipe du CNRD veuille mettre les choses au clair dans la gestion antérieure, ça ne nous pose pas de problèmes. Sachons faire la différence entre le cadre de dialogue et les poursuites judiciaires contre les gens liées à la corruption. C’est vrai que dans le domaine politique, le raccourci est vite fait. C’est-à-dire qu’aujourd’hui toute action de poursuite peut être liée à un problème politique. Ça, nous en convenons, je crois que l’idéal aurait été de faire un peu la part des choses. Mais, de toutes les façons, le dialogue c’est ce que tous les acteurs sociaux politiques ont demandé depuis très longtemps. Nous l’attendons. Maintenant, il faut dessiner les vrais et les bons contours de ce dialogue. C’est à partir de là que nous irons vers ce dialogue. Maintenant, moi je crois qu’il faut aujourd’hui que ce qui a été reproché à certains dirigeants, qu’on puisse faire la lumière sur ça. Moi je ne vois pas où se trouve le problème à ce niveau. Je crois que le peuple adhérera toujours à la lutte contre la corruption. Je crois que l’avenir d’un pays se construit à travers des rapports saints, c’est-à-dire sortir du cadre émotionnel. Parce que si nous voulons toujours rester dans ce cadre-là, on ne réglera absolument rien. On va creuser les écarts dans les rapports entre les gens, voire même les rapports entre les communautés. Un pays se conduit avec le raisonnement, la sérénité avec les objectifs clairs. Le droit pénal, c’est le droit de la certitude. Avant d’attaquer quelqu’un, il faut avoir la certitude qu’il a commis cette action », a indiqué Ibrahima Balaya Diallo.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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