COP27 en Egypte : le ressentiment des pays pauvres sur les impacts du réchauffement climatique au cœur des débats

La Conférence des Nations Unies sur le climat (COP27) s’est ouverte dimanche dernier, 06 novembre 2022, à Charm el-Cheikh (en Egypte). C’est la deuxième COP qui se tient sur le continent africain, après celle de 2016 à Marrakech (Maroc) ; et, elle se veut être un jalon dans l’histoire de la justice climatique mondiale.

Cette rencontre internationale sur le climat se déroulera jusqu’au 18 novembre prochain. Et, elle devrait permettre aux Etats de se démarquer un peu plus des négociations pour planifier la mise en œuvre de toutes les promesses jusque-là faites dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique et ses impacts. D’ailleurs, le ressentiment des pays en voie de développement (en première ligne des victimes du réchauffement climatique, alors qu’ils sont les moins pollueurs) sera au cœur de cette 27ème conférence de l’ONU sur le climat.

Selon les informations, les pays développés (ou industrialisés) sont les plus grands pollueurs de la planète. Ils sont responsables de 80% des émissions de carbone et autres gaz à effet de serre qui sont à l’origine du réchauffement climatique.

Réunis au sein du G20 avec à leur tête les Etats-Unies et la Chine (les deux plus grands pollueurs au monde), les pays développés s’étaient accordés à porter leur aide aux pays en voie de développement à 100 milliards de dollars par an, à partir de 2020, pour renforcer la résilience aux effets du réchauffement climatique. Mais, jusque-là, cette promesse n’a pas été respectée. Et, les pays en voie de développement comptent bien se faire entendre à la présente COP. Une COP qui se tient dans un contexte d’événements météorologiques extrêmes (inondations, canicules, ouragans, incendies, sécheresses…) dans le monde, d’une crise énergétique et alimentaire alimentée par la guerre en Ukraine et de données scientifiques réitérant que le monde ne fait pas assez pour lutter contre les émissions de carbone.

La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques est claire sur le fait que pour répondre aux risques climatiques actuels et futurs, il est nécessaire d’augmenter considérablement l’ampleur du financement de l’adaptation à partir de toutes les sources publiques et privées. Et, les pays les plus vulnérables au changement climatique ont l’intention de faire bloc lors de cette COP27 pour demander des comptes aux pays industrialisés.

« Certains impacts du changement climatique sont désormais irréversibles et ils requièrent une solidarité et une action mondiale concertées, et non une rhétorique vide de sens », a indiqué Sameh Shoukry, le ministre égyptien des Affaires étrangères et président de la COP27.

Pour le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, la COP27 doit déposer un « acompte » sur les solutions climatiques qui répondent à l’ampleur du problème. Mais, les discussions lors de la présente conférence ouvriront aussi la voie au premier bilan mondial lors de la COP28 qui évaluera en 2023 les progrès collectifs mondiaux sur l’atténuation, l’adaptation et les moyens de mise en œuvre de l’Accord de Paris.

Les émissions de gaz à effet de serre doivent baisser de 45% d’ici 2030 pour avoir une chance de limiter le réchauffement à 1,5°C conformément à l’ambitieux objectif de l’accord de Paris. Mais, selon les informations, les engagements actuels des États signataires (s’ils étaient enfin respectés) entraîneraient une hausse de 5 à 10%, mettant le monde sur une trajectoire au mieux de 2,4°C d’ici la fin du siècle. Et, pour de nombreux observateurs, il ne faut pas s’attendre à un miracle à l’issue de la COP27.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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