L’Ambassade du Royaume de la Belgique en Guinée, en collaboration avec la direction générale de la promotion féminine et des personnes vulnérables, a organisé ce vendredi, 16 décembre 2022, un atelier de partage sur l’autonomisation des femmes et la coordination des partenaires techniques et financiers en Guinée. La rencontre a mobilisé, à Conakry, plusieurs acteurs évoluant dans le domaine. Les travaux ont porté sur la mutualisation des efforts en vue de rendre le combat plus efficace, a constaté Guineematin.com à travers un de ses journalistes.
Depuis plusieurs années, le Royaume de Belgique soutient l’émancipation de la femme et de la jeune fille à travers des appuis et approches variés. A partir de 2015, année à laquelle la Guinée est devenue un des 14 pays partenaires de la coopération belge, l’agence belge de développement, Enabel, a mis un accent particulier sur des projets spécifiques d’appui à l’entreprenariat féminin, à la promotion des droits reproductifs des femmes et la lutte contre les violences basées sur le genre. Mais pour rendre ce combat plus efficace, l’Ambassadeur du Royaume de Belgique en Guinée, Guy Léon Jean Hambrouck, estime qu’il y ait une coordination des actions des différents acteurs intervenant dans le domaine.
« Nous sommes convaincus qu’investir dans les femmes contribue au développement économique et social de la Guinée. Mais nous ne pouvons pas y arriver sans la collaboration et la contribution de tous autres acteurs. C’est pourquoi la Belgique attache une grande importance au développement des synergies et des complémentarités avec les autres partenaires techniques et financiers et une meilleure coordination de tous les acteurs sous le contrôle et le leadership du gouvernement guinéen. La mise en commun des outils et des approches de travail constitue un réel défi », a-t-il déclaré, ajoutant que c’est dans ce cadre justement que cette rencontre est organisée.
« Dès lors, il nous a semblé utile d’organiser cet atelier de partage, qui je l’espère, sera un début d’une série d’autres ateliers et visites de terrain pour échanger sur les expériences et les meilleures pratiques dans le domaine de l’autonomisation des femmes et de l’entreprenariat féminin. Cet atelier a pour objectif de lancer un travail de mise en commun des outils et modules de formation que vous utilisez tous en vue d’un enrichissement mutuel, une meilleure coordination et une meilleure complémentarité », a dit Guy Léon Jean Hambrouck. Cet atelier a permis de partager notamment ce qui a été fait par la GIZ (coopération allemande), Enabel (agence belge de développement) et l’ONG belge, Le monde selon les femmes.
Halimatou Barry, féministe et membre de cette ONG belge, a mis l’occasion à profit pour donner quelques conseils allant dans le sens de l’autonomisation des femmes. « Ce que je peux dire aux femmes guinéennes, c’est de croire à ce qu’elles font. C’est surtout avoir une confiance en soi et de dire qu’on est vraiment capable. Il ne faut surtout pas se sous-estimer, il ne pas avoir peur d’être jugé, parce que tu ne peux pas être jugé si tu n’es pas à la hauteur. Je voudrais aussi dire à l’endroit des hommes de ne pas prendre les femmes comme celles qui doivent rester au second rang, mais de dire qu’il faut travailler avec elles, qu’il faut aller avec elles, il faut surtout leur faciliter la tâche. Parce que quant on facilite la tâche aux femmes, on facilite la tâche à la société entière ».
Au terme des échanges, la cheffe de la coopération de l’Ambassade de Belgique en Guinée, Marie Garetti NYIRARUKUNDO, a exprimé une grande satisfaction. Pour elle, cet atelier est déjà une réussite. « On a déjà des résultats, parce qu’on vient d’avoir les engagements du ministère de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables, qui va convoquer la semaine prochaine, une réunion globale de tous les acteurs pour justement commencer cela. Parce qu’ils ont mis en place une plate-forme informatique où nous tous, nous allons mettre tous nos outils et nous allons aussi les aider à organiser des groupes de travail sectoriel, au niveau par exemple des violences basées sur le genre, sur l’entrepreneuriat féminin et d’autres sujets qui vont intervenir. Donc, on est contents, parce qu’on a atteint l’objectif », a-t-elle déclaré.
Également présente à la rencontre, Mme Maïmouna Yombouno, vice-présidente du Conseil national de la transition (CNT), a salué cette initiative de l’Ambassade du Royaume de la Belgique en Guinée en faveur des femmes. « Je vois les lignes bouger avec la volonté politique et manifeste du président de la transition, mais surtout, avec l’appui des partenaires, comme l’Ambassade du Royaume de la Belgique, qui est en train d’organiser beaucoup d’activités. Pourtant, c’est l’une des représentations diplomatiques de l’Union européenne qui sont arrivées récemment en Guinée. Son arrivée remonte seulement à 2015, mais elle est en train de faire beaucoup de choses.
Beaucoup de fonds ont été injectés sur l’autonomisation des femmes, sur la lutte contre les violences faites aux femmes, sur le renforcement du leadership féminin, également sur l’accès des femmes aux postes de décisions. Mais les défis sont énormes, c’est pourquoi nous devons continuer à mobiliser, à passer les messages de plaidoyer. Parce que nous sommes dans ce contexte de transition, où nous avons des décideurs de haut niveau qui sont à l’écoute sur les questions de femmes, qui sont sensibles sur les questions du genre. Alors, il faut aussi se mobiliser, mettre les synergies d’actions, renforcer les capacités de plaidoyer pour que cette transition, la fin soit réussie surtout pour les droits des femmes », a lancé la vice-présidente du CNT.
A noter qu’en plus des partenaires techniques et financiers, le ministère de la Jeunesse et des sports et celui de la Promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables, étaient également représentés à cet atelier de partage d’expériences.
Ansou Baïlo Baldé pour Guineematin.com
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