4ème comparution du Colonel Blaise Goumou : réactions croisées de Me Yaramo Cé Saoulomou et Me Lancinet Sylla

Pour sa quatrième (4ème) comparution hier, mercredi 1er février 2023, dans le procès du massacre du 28 septembre, le Colonel Blaise Goumou a continué à charger son co-accusé, Aboubacar Toumba Diakité, ancien aide de camp du Capitaine Moussa Dadis Camara. Il l’accuse d’avoir tiré en l’air à sa venue à l’esplanade du stade du 28 septembre en 2009 avant de s’y engouffrer avec ses hommes.

À l’issue de ce 43ème jour d’audience, maître Yaramo Cé Saoulomou, avocat du Colonel Blaise Goumou ; et maître Lancinet Sylla, avocat d’Aboubacar Toumba Diakité, ont livré leurs sentiments sur ce quatrième passage de cet ancien adjoint du Colonel Tiégboro Camara aux services spéciaux chargés de la lutte contre la drogue et le grand banditisme.

Guineematin.com vous propose la réaction croisée des deux avocats :

Me Yaramo Cé Saoulomou, avocat du Colonel Blaise Goumou

Me Yaramo Cé Saoulomou : « relativement aux questions qui ont été posées par la défense de Toumba, mon client a répondu aux questions de la défense de façon sereine Cependant, il y a certaines questions qui ne méritent même pas d’être posées, qui n’ont rien n’à avoir avec les faits. Donc, mon client ne peut pas s’aventurer dans une telle mésaventure. Mon client répond aux questions par rapport aux faits poursuivis. Parce que si vous remarquez, ils sont venus s’attaquer à mon client, en faisant les éloges de leur client… Donc, ils n’ont pas été convaincants, ils n’ont pas acculé mon client. Les accusations de non-assistance à personne en danger reprochés à mon client, les conditions n’étaient pas tout à fait réunies. Colonel Blaise ne pouvait pas, avec ses six éléments, affronter à une telle équipe qui, du point de vue numérique, les surpassait et du point de vue armement, ils étaient lourdement armés. Donc, vu le rapport de force, il ne pouvait pas prendre un tel risque en mettant sa propre vie et celle de ses 6 autres éléments en danger. Dès lors que ces conditions ne sont pas réunies, on ne peut pas parler de non-assistance à personnes en danger. Il faut que la personne qui est censée assister soit dans la possibilité de porter secours et assistance. Mais si cette personne est également en danger, la personne ne peut pas prendre ce risque, c’est pourquoi il a décroché ».

Votre client dit qu’il vu Toumba débarquer au stade en tirant. Est-ce qu’on peut dire que Toumba est responsable du massacre ? « Mon client n’a pas dit que Toumba est responsable des événements. Mon client a relaté ce qu’il a vu, ce qu’il a lui-même constaté puisqu’il a été témoin oculaire des faits. Il a vu Toumba débarquer avec son équipe et l’équipe a encerclé Toumba ; après, ils ont commencé à faire des tirs de sommation en direction du stade. Si mon client avait des sentiments de mépris ou de haine voire de jalousie, comme ils le prétendent, contre Toumba, il aurait dit qu’il a vu Toumba tirer sur les manifestants. Mais, il n’a rien fait de tel, il n’a fait que répliquer sur les contrevérités et les allégations calomnieuses de Toumba. Mon client n’est pas le premier à dénoncer Toumba, il y a eu également des leaders qui l’ont dénoncé à travers certains PV d’audition.

Me Lancinet Lancinet  Sylla, un des avocats de Toumba Diakité

Me Lancinet Lancinet  Sylla, un des avocats de Toumba Diakité : « je viens de relever, avec tous ceux qui ont suivi l’audience d’aujourd’hui, que Blaise ne fait qu’accuser à tort, sans aucune preuve, mon client, Monsieur Aboubacar Diakité dit Toumba. Consistant à savoir est-ce qu’il a vu Monsieur Aboubacar Diakité dit Toumba entrain de buter un manifestant, en train de violer, voler une manifestante, de donner des ordres a un agent ou un groupe d’agents pour faire ses infractions. Il a répondu par la négative. Ce qui signifie que Monsieur Blaise n’a nullement vu Monsieur Toumba en train de se rendre coupable d’une quelconque des infractions pour lesquelles mon client est renvoyé devant ce tribunal. Ça veut dire qu’il n’y a pas de preuves, ça veut dire que ce Monsieur est dans l’acharnement contre Monsieur Diakité. C’est une haine viscérale qu’il est en train de développer contre Monsieur Toumba. Il est jaloux de lui. Monsieur Toumba n’est pas responsable de son destin. Il va jusqu’à se comparer à lui. Que Toumba a eu un poste de responsabilité, des véhicules, de l’argent alors que lui il n’en avait pas. Mais ce que ce Monsieur oubli, chacun vient dans ce monde avec son destin. Qu’il soit au moins croyant. Ce qui est extraordinaire chez Blaise Gomou, c’est la rétention de l’information. On dit que des crimes ont été perpétrés, on parle de bérets rouges au stade, de gendarmes qui relevaient des services de Monsieur Moussa Thiébgoro, mais où sont ces bérets rouges et gendarmes ? Pourquoi n’ont-ils pas pu être identifiés ? C’est parce que personne ne veut donner des informations. J’ai tout fait pour qu’il nous dise ils étaient au nombre de combien là-bas. Or, il a avoué à la barre faire partie des pionniers, de ceux qui ont donné corps aux services spéciaux. Ce sont eux qui ont formalisé les services spéciaux, qui ont défini, donné du contenu aux différentes structures que ces services spéciaux comportent aujourd’hui. Il a dit qu’ils y ont été affecté au nombre de 23. Mais combien de policiers ont été affectés ? Monsieur Moussa Thiebgoro lui, à cette barre, a parlé de 200 personnes qui formaient ces services spéciaux, mais où sont ceux-ci ? Pourquoi ne sont-ils pas identifiés ? Voilà autant de questions qui se posent. Ce sont les réponses à ces informations qui peuvent aboutir à la manifestation de la vérité… ».

Propos recueillis par Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com

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