Manifestation du FNDC : Édouard Zoutomou demande au CNRD de laisser les gens « exprimer leur ras-le-bol »

Dr Edouard Zoutomou Kpoghomou, président de l'UDRP

Le Front national pour la défense de la constitution, dissous par les autorités de la transition, appelle à une manifestation « pacifique et citoyenne » jeudi prochain, 16 février 2023, dans le Grand Conakry. Le mouvement citoyen compte, par cette action, amener le CNRD à répondre à ses revendications, dont la libération des leaders du FNDC et des hommes politiques détenus, l’arrêt du harcèlement judiciaire contre les acteurs socio-politiques, la levée de l’interdiction de manifester, etc.

Alors que certains s’interrogent sur la nécessite et sur l’opportunité d’une telle action, d’autres estiment que ce débat n’a pas lieu d’être. C’est le cas de Dr Édouard Zoutomou Kpoghomou, le président de l’Union démocratique pour le renouveau et le progrès (UDRD). Dans un entretien qu’il a accordé à Guineematin.com, ce jeudi 9 février 2023, ce leader politique a indiqué que le FNDC est dans ses droits d’appeler à cette manifestation. Il a aussi invité le CNRD à laisser les gens exprimer leur mécontentement.

« Je pense que le FNDC est dans ses droits d’appeler à des manifestations pacifiques, comme ils l’ont dit. Nous pensons que les manifestations sont le résultat d’une certaine frustration, et que c’est à travers ça qu’on peut exprimer son ras-le-bol afin que ses préoccupations soient prises en compte. Ce sont des droits qui sont non seulement prescrits dans les déclarations des droits de l’Homme, mais c’est aussi prescrit dans la Charte de la transition. Par conséquent, l’important ce n’est pas de dire aux manifestants de ne pas manifester, c’est de les laisser exprimer leur ras-le-bol, tout en prenant toutes les dispositions pour que ça se passe bien, parce que ça, c’est le droit régalien de l’Etat », a-t-il déclaré.

Pour lui, c’est une erreur que les gens font en croyant que toute manifestation est synonyme de violence. « Chaque fois qu’on parle de manifestation, les gens font la liaison directe avec les scènes de violence. Une manifestation n’est pas synonyme de violence, on peut manifester en marchant, on peut manifester en portant des pancartes sous la vigilance des uns et des autres, comme dans les autres pays. On ne devrait pas interdire aux gens de manifester, mais le problème est qu’on ne veut pas que les gens disent tel ou tel est contre.

Pourtant, même avec son père, on peut lui dire qu’on n’est pas d’accord avec lui, en exprimer ça de la façon la plus polie possible. L’erreur, c’est d’empêcher les gens de sortir manifester. C’est parce qu’on a interdit les manifestations qu’il y a eu des dérapages, qu’il y a eu des problèmes. Mais si on les encadre, on saura leur itinéraire, par conséquent, ils seront sous la vigilance des services de protection à tout moment, et il ne devrait pas y avoir de débordement », a dit Dr Édouard Zoutomou Kpoghomou.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com 

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