Conakry : immersion dans le monde de Kadiatou Mara et Kadiatou Sylla, réparatrices de tricycles

Kadiatou Mara et Kadiatou Sylla sont deux jeunes filles qui ont choisi la mécanique comme métier dans leur vie. Dans un garage de tricycles, connu sous le nom de bonbonna, situé au quartier Taouyah, dans la commune de Ratoma, elles exercent cette activité avec plusieurs jeunes garçons. Pour en savoir davantage sur leur motivation et les difficultés rencontrées dans l’exercice de leur activité professionnelle, un reporter de Guineematin.com est allé à la rencontre de Kadiatou Mara et de sa collègue Kadiatou Sylla dans la journée de ce vendredi, 10 mars 2023.

Si nombre de citoyens pensent que certains métiers de la vie ne sont réservés qu’aux hommes, notamment la Mécanique, cette idée n’est pas partagée par ces deux jeunes filles. Kadiatou Mara et Kadiatou Sylla n’ont aucun doute que ce que font les hommes, les femmes aussi peuvent le faire.

Kadiatou Mara, mécanicienne de motos tricycles

Kadiatou Mara est jeune fille célibataire, qui a réussi à franchir cette barrière imaginaire que beaucoup érigent entre les hommes et les femmes. Elle a abandonné ses études au profit du métier qu’elle aime tant. « L’idée de faire ce métier de mécanicien m’est venue comme ça en tête. C’est un métier que j’ai aimé naturellement, comme ça. Ça fait longtemps que je pense à faire ce métier. Moi, j’ai fait les études jusqu’en 9ème année. J’ai arrêté. Mais après tout, je me suis dit que je ne pouvais pas rester comme ça sans rien faire. Je me suis également dit qu’il y a un métier que j’aime et je vais le faire. C’est le métier de mécanicien. Finalement, j’ai arrêté tout pour faire ce métier que j’aime beaucoup. Quand j’ai arrêté les études en 9è année au collège Sahara (actuel collège Général Lansana Conté) situé à côté du Camp Alpha Yaya Diallo, j’ai dit à mon frère que je veux faire la mécanique. C’est ainsi qu’il m’a envoyée ici pour faire la mécanique moto. Et ici, il n’y a pas de problème de filles ou de garçons. On travaille tous ensemble sans aucune distinction. Il n’y a pas de femmes ici, il n’y a pas d’hommes. C’est le travail que nous faisons. On ne se regarde même pas, sauf que parfois, on s’assoit ensemble, on s’amuse. Ici, il n’y a pas de filles ou de garçons. On travaille en groupe. Ce métier, pour moi, n’est pas difficile, parce que je l’ai choisi. Quand les hommes me voient en passant, ils disent : toi tu fais ça ? Je dis oui, parce que c’est ça le métier que j’aime et c’est dans ce métier que je gagne ma vie. Même si ce n’est pas beaucoup, mais je gagne quand-même un peu de ma propre sueur. Et je donne à ma maman. Elle va bénir pour moi. Cette bénédiction va m’accompagner dans ma vie », lance Kadiatou Mara.

Kadiatou Sylla, réparatrice de tricycles

Même constat chez sa collègue de travail, Kadiatou Sylla. La jeune dame a embrassé ce métier non seulement par passion, mais aussi à cause de l’état de santé de sa maman dont elle s’occupe. « Le métier de mécanicien, c’est un métier que je rêvais faire il y a très longtemps. En plus de ça, j’ai abandonné les études en classe de 10è année après avoir eu mon brevet. Je n’avais pas la possibilité de continuer les études compte-tenu de l’état de santé de ma maman qui est malade. Alors, je devais m’occuper d’elle. Donc, j’ai eu l’opportunité d’intégrer Intégra Enabel, qui m’a envoyée ici pour ce métier que j’aime beaucoup. Ça a été une grande chance pour moi d’exercer ce métier parce que la mécanique, c’est une grande chance. La mécanique, c’est une passion pour moi. Ce métier, j’ai eu un constat qui m’a beaucoup encouragée à le faire. J’ai vu que la mécanique est un métier qui n’est pratiquement exercé que par les hommes. Alors que tout ce que les hommes font, les femmes aussi peuvent le faire. Donc moi aussi, je me suis dit pourquoi ne pas pratiquer ce métier. Voilà ce qui m’a motivée à me lancer dans cette activité. Aujourd’hui, grâce à ça, je gagne ma vie. Ce n’est pas beaucoup, mais ça va quand-même », a laissé entendre Kadiatou Sylla, réparatrice de tricycles.

Il faut rappeler qu’à l’image de ces deux jeunes filles, si la tendance se confirme, beaucoup de métiers majoritairement exercés par les hommes seront embrassés par les femmes aussi.

Kadiatou Mara, mécanicienne de motos tricycles

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél : 622919225

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