Dans une déclaration publiée hier, mercredi 15 mars 2023, la Convergence des acteurs socio-politiques a dénoncé « des manœuvres dilatoires endogènes et exogènes qui risquent de provoquer un glissement du chronogramme de la Transition » guinéenne. La sortie de cette structure, composée de coalitions politiques et de faîtières de la société civile guinéenne, intervient à un moment où un semblant de rapprochement est observé entre les Forces vives de Guinée et les autorités de la Transition pour un dialogue inclusif. Un dialogue qui pourrait remettre en cause les conclusions du cadre de dialogue inter-guinéen clôturé le 20 décembre dernier à Conakry, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.
Dans sa déclaration, la Convergence des acteurs socio-politiques a plutôt l’air de se plaindre du possible retour des Forces vives de Guinée dans les débats, auprès des autorités, pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Ces Forces vives ont déjà eu une première rencontre lundi dernier avec le gouvernement, sous la médiation des leaders religieux, pour tenter de dissiper les divergences. Cette rencontre n’a donné lieu à aucun résultat concret dans ce sens, mais les pourparlers sont toujours ouverts. Et, une seconde rencontre devrait avoir lieu ce jeudi à Conakry. Une situation qui n’a pas l’air de plaire à la Convergence des acteurs socio-politiques. Cette dernière invite d’ailleurs les autorités de la Transition à « prioriser la mise en œuvre du chronogramme et les résolutions issues du cadre de dialogue inclusif inter-guinéen » réfutés par les Forces vives de Guinée.
« L’évolution de l’actualité socio-politique en Guinée interpelle encore une fois de plus, la Convergence des acteurs socio –politiques du cadre de dialogue inclusif inter-guinéen… La convergence rappelle que la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest a conclu un accord autour du chronogramme de la transition avec les autorités de la transition qui a été entériné par ses instances. Elle rappelle aussi que, malgré la mise à l’écart des acteurs socio-politique pendant les travaux qui ont engendré cet accord, un processus du dialogue inclusif inter-guinéen a été enclenché, sur la base de ses recommandations et a débouché sur des résolutions. Par la suite, les autorités de la transition et les acteurs impliqués ont engagé respectivement leur responsabilité à travers leurs signatures, dans l’intérêt supérieur de la nation guinéenne. Cependant, la convergence dénonce des manœuvres dilatoires endogènes et exogènes, qui risquent de provoquer un glissement du chronogramme de la transition, au grand dam de la majorité des guinéens qui souhaitent un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Aussi, la convergence attire l’attention des autorités de la transition sur le fait que, le chrono des 24 mois de transition est déjà en marche. Une seule seconde perdue est une seconde de trop. Par conséquent, la convergence les invite à prioriser la mise en œuvre du chronogramme et les résolutions issues du cadre de dialogue inclusif inter-guinéen », a écrit Convergence des acteurs socio-politiques.
Cette invite de la Convergence des acteurs socio-politiques n’a quasiment aucune chance de prospérer en l’état. Car, les autorités de la transition ne veulent pas se mettre à dos les Forces vives de Guinée, une structure composée des acteurs majeurs de la vie sociopolitique guinéenne. En témoignent les efforts consentis ces dernières semaines par le Premier ministre pour emmener les Forces vives autour de la table de négociation pour éviter des manifestations de rue. Des manifestations qui sont très redoutées à cause des conséquences qu’elles pourraient engendrer.
Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com
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