Conakry : radié de l’armée, un militaire jugé pour usurpation de titre et de fonctions, détention illégale d’armes…

Le procès d’Almamy A Seydou Sylla, un ancien militaire radié des rangs de l’armée guinéenne, a connu son dernier virage ce jeudi, 30 mars 2023, au tribunal correctionnel de Dixinn. Il est jugé pour usurpation de titre et de fonctions, d’uniformes, de signe et d’emblèmes réservés, de détention illégale d’armes et d’escroquerie. Alors que le prévenu clame son innocence, le procureur a demandé sa condamnation à deux ans d’emprisonnement, dont un an assorti de sursis, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

En détention depuis le 22 novembre 2021, Almamy A Seydou Sylla, marié et père de trois enfants, est domicilié au quartier Cosa, dans la commune de Ratoma. Il est jugé pour usurpation de titre et de fonction, d’uniformes, de signe et d’emblèmes réservés, de détention illégale d’armes et d’escroquerie. Le prévenu ne reconnaît pas les faits.

Par rapport aux différentes questions des parties au procès, Almamy A Seydou Sylla s’est réservé d’expliquer les raisons de sa radiation des effectifs de l’armée guinéenne il y a de cela 8 ans. Par contre, il a donné sa version des faits concernant son arrestation. « Je partais à Forécariah, c’est là-bas qu’on m’a intercepté. Dans ma voiture, il y avait un béret et une ceinture devant. Je ne portais pas de tenue. J’ai été radié en 2015. J’ai des amis dans les différents barrages. Et beaucoup de personnes me connaissent également là-bas. L’un d’eux m’a appelé mon Capitaine, et j’ai répondu », a-t-il raconté. Pour ce qui est de l’accusation d’escroquerie qui lui est collée par l’accusation, Almamy A Seydou Sylla répond : « je ne sais pas ce que j’ai détourné ».

L’infraction d’escroquerie a été abandonnée par le représentant du ministère public dans ses réquisitions, expliquant le désistement de la partie civile. Par contre, il soutient que les faits d’usurpation de titre et fonctions, d’uniformes, de signes et d’emblèmes réservés, de détention illégale d’armes sont avérés. « On lui a demandé de restituer ces objets après avoir été radié. Il a gardé ces choses pour son plaisir. Se disant être convaincu que les faits sont avérés, le Ministère Public a requis de retenir le prévenu dans les liens de la culpabilité en appliquant la peine la plus sévère en le condamnant deux (2) ans d’emprisonnement, dont un (1) an assorti de sursis, et à un million (1.000.000) de francs guinéens d’amende », a demandé le procureur Il a par ailleurs réclamé la confiscation des objets trouvés avec le prévu lors de arrestations.

Pour sa part, l’avocat de la défense va soutenir qu’il n’y a aucune infraction contre son client « Il n’a pas volé cette arme. Il a travaillé pour ce pays. Moussa Dadis est toujours appelé Monsieur le Président à ce procès du 28 septembre ; est-ce un crime ? Mon client n’a pas demandé à cette personne de l’appeler mon Capitaine. Dans ce cas, où est l’infraction ? », s’est interrogé l’avocat de la défense dans sa plaidoirie. Il va également demander au tribunal d’écartement la poursuite pour escroquerie qui, selon la défense, est infondé.

Le tribunal, par la voix du juge Amadou Sy, a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 06 avril 2023.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

Tél : 628 286 119

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