Lanfia Bérété, policier à la retraite, et son fils, Charles Bérété, opérateur économique en fuite, sont poursuivis devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) pour faux et usage de faux, escroquerie et stellionat portant sur 140 000 euros et 150 000 dollars. La partie civile dans cette affaire est Elhadj Mamadou Habib BAH, cambiste de son état. A l’absence de son fils Charles Bérété, principal prévenu en cavale, le doyen Lanfia Bérété comparait libre ce mardi, 25 avril 2023, a appris l’équipe de Guineematin.com qui est à la CRIEF.
Selon nos informations, les faits remontent à l’année 2005. Elhadj Mamadou Habib BAH, cambiste de son état, aurait reçu dans son bureau de change monétaire, sis au quartier Almamya, dans la commune de Kaloum, un certain Naby Touré qui serait venu pour acheter des devises : 140 000 euros d’une part, et 150 000 dollars. Ce Naby TOURE serait celui qui était habituellement connu d’Elhadj Mamadou Habib BAH puisqu’il avait déjà, dit-on, vendu par deux fois à ce dernier des devises : 20 000 dollars US et 80 000 dollars US.
Selon Elhadj Mamadou Habib BAH, après avoir négocié le marché avec Naby TOURE, il se rend à son chantier de Coléah, laissant instructions à ses employés de conclure la vente avec Naby TOURE. Ce dernier faisait la remise des fonds aux employés d’Elhadj Mamadou Habib BAH en deux temps, c’est-à-dire l’équivalent présumé en francs guinéens des 140 000 Euros et 150 000 dollars US contenus dans des sacs et cartons bien ficelés.
A son retour de Coléah et bien après le départ de Naby TOURE, le sieur Elhadj Mamadou Habib BAH payait ses partenaires avec qui il avait réussi à mobiliser les montants en devises étrangères. Il se rendit compte ainsi qu’il y avait des manquants dans les montants remis par Naby TOURE.
Aussitôt, il a appelé ce dernier sur son téléphone portable pour lui faire état de son constat en ce que les montants reçus n’étaient pas au complet car il y avait un écart entre les montant reçus en Francs Guinéens et les devises étrangères remises. Naby TOURE, promettait alors de revenir pour régler le problème. Mais après une longue attente et plusieurs appels téléphoniques infructueux, El hadj Mamadou Habib BAH réalisait qu’il venait d’être victime d’une escroquerie sans précédent de la part de Naby TOURE. C’est ainsi qu’Elhadj Habib va décider ainsi d’intenter une action contre Naby TOURE à la Direction Centrale de la Police Judiciaire, ainsi que plusieurs opérateurs, des hauts cadres du pays et Charles BERETE.
Pour ce qui est de Charles BERETE, Elhadj Mamadou Habib BAH affirmait que les montants en Francs Guinéens que Naby TOURE a déposé chez lui pour le change étaient contenus dans des sacs identiques à ceux qu’utilisait habituellement Charles BERETE et que le nom de la Société de Charles BERETE figurait sur les cartons, d’où selon lui, la complicité de ce dernier avec Naby TOURE.
Elhadj Mamadou Habib Bah, qui cherchant à être rétabli dans ses droits, avait formulé une plainte contre Charles Bérété au niveau du secrétariat d’Etat à la présidence, chargé des conflits. Après instruction de la plainte, les deux parties, sous la présidence du Lieutenant lssa Camara, Secrétaire d’Etat à la présidence, chargé des conflits sous le régime du CNDD, en présence de Lanfia Bérété, père de Charles Bérété conviennent de régler définitivement leur contentieux sur la base des engagements pris de part et d’autre entre les parties.
Pour ce qui est de Charles Bérété, celui-ci aurait reconnu devoir à Elhadj Habib Bah les montants suivants 150 000 dollars US, 140 000 euros en premier lieu. Par conséquent, Charles Bérété se serait engagé à payer ces montants à El hadj Habib Bah au plus tard dans deux mois, à compter de la date de signature d’un protocole d’accord établi à cet effet.
Elhadj Mamadou Habib Bah de son côté se serait engagé à restituer à Charles Bérété dans le même délai, la somme de 750 millions de francs guinéens en bon état et 120 millions GNF moisis. En garantie du paiement des montants en devise, on apprend que Charles Bérété avait donné sa maison sise à Yimbaya et sa plantation d’une superficie totale de 21 ha 40 a 0O ca sise à Koundindé, district de Bangouyah, sous-préfecture de Kouria, préfecture de Coyah, dont il devait remettre les titres de propriétés au secrétaire d’Etat à la présidence chargé des conflits, à savoir les originaux du certificat de propriété en date du 25 mars 2005 délivré par la Direction préfectorale du développement rural et de l’environnement de Coyah et le procès-verbal d’enquête agricole et sociologique du 18 mars 2005 dressé par la Direction préfectorale du développement rural et de l’environnement de Coyah ainsi que le plan de masse de ladite plantation.
Mais le contenu de ce protocole d’accord, signé entre les parties sous la présidence du Lieutenant lssa Camara, n’ayant pas été respectés convenablement, un huissier de justice fait un acte de sommation interpellative à Lanfia Bérété pour son engagement qu’il avait pris en faveur de son fils…
Mais la réponse obtenue de Lanfia Bérété par rapport à cette sommation interpellative était que Lanfia a donné sa concession, objet titre foncier en date du 31 mars 2004 pour obtenir la liberté de son fils Charles Bérété, que sa famille n’y fera pas d’obstacle et qu’Elhadj Habib peut jouir librement des lieux sans être inquiété par qui que ce soit.
Constatant toujours que rien de tout ça n’a été respecté depuis le début de cette affaire, Elhadj Mamadou Habib BAH décide de porter la présente procédure devant la chambre de jugement de la CRIEF pour des faits de faux et usage de faux, escroquerie et stellionat contre Lanfia Bérété et son fils Charles Bérété en fuite.
A rappeler que ce dossier qui traîne depuis 17 ans, a transité par la présidence de la République à l’époque de la transition du CNDD, le tribunal correctionnel de Dixinn, le tribunal de Mafanco avant d’atterrir à la Cour spéciale de répression des infractions économiques et financières (CRIEF).
Mamadou Laafa Sow pour Guuneematin.com
