Comme annoncé précédemment, les négociations entre le gouvernement et les Forces vives de Guinée se sont poursuivies ce mercredi, 26 avril 2023, au Centre islamique de Donka, sous la médiation des leaders religieux. Les échanges se sont déroulés à huis clos et ont duré environ une heure. On ignore donc sur quoi ils ont porté concrètement, mais toutes les parties sont sorties de la salle des négociations avec le sourire au visage. Les religieux rassurent que « les lignes ont encore bougé » et « ce qui était impossible hier est devenu possible ». Mais, aucune annonce sur du concret pour une sortie de crise n’a été faite à cette « rencontre de dernière chance » pour éviter la reprise des manifestations de rue, a constaté Guineematin.com à travers son équipe de reportage.
Arrivé à 15 heures au Centre islamique de Donka, le Premier ministre, Dr Bernard Goumou, ne s’est pas tout de suite dirigé dans la salle des négociations où impatientaient les représentants des Forces vives depuis des heures. Le chef du gouvernement, avec des pas rassurant et un sourire aux lèvres, est allé dans une autre salle où il a passé plus d’une trentaine de minutes avec les leaders religieux, notamment le secrétaire général des affaires religieuses (avec qui il est venu), le grand imam de la mosquée Fayçal et l’archevêque de Conakry. On ignore de quoi ils ont parlé ; mais, au moment de rallier la salle des négations, un air optimiste se dégageait de leurs visages.
« Ça va bien se passer », a répondu Dr Bernard Goumou à une question qui lui a été posée à la volée par un journaliste.
Une fois dans la salle avec les représentants des Forces vives, le Premier ministre a fait un tour de table pour serrer des mains et échanger quelques mots avec ces acteurs sociopolitiques. Et, c’est avec Boubacar Barry de l’Union des forces républicaines (UFR) qu’il a eu sa première poignée de main. Dr Bernard Goumou a même eu, par moment, des éclats de rire. En tout cas, il a détendu l’atmosphère avant de prendre place.
Les échanges entre le chef du gouvernement et les Forces vives se sont déroulés loin des caméras et micros des journalistes qui étaient au Centre islamique. Mais, au sortir de la salle, toutes les parties donnaient le sentiment d’un accord trouvé. Seuls les religieux, notamment le grand imam de la mosquée Fayçal et Monseigneur Jacques Boston ont accepté de se prêter aux questions à la horde de reporters.
« Ce qui était impossible hier est devenu possible. Je vous rassure, dans peu de temps, nous allons nous retirer pour aller rédiger notre compte rendu et mettre cela à votre disposition… Les lignes ont encore bougé », a rassuré Monseigneur Jacques Boston, sans pour autant annoncer un point concret autour duquel les lignes ont réellement bougé.
Le Premier ministre est sorti souriant et bien détendu. Et, à une question à la volée d’un journaliste cherchant à savoir si la rencontre s’est bien passée avec les Forces vives, Dr Bernard Goumou a répondu : « vous ne voyez pas que je suis en train de sourire ? Ça s’est très bien passé ».
Du côté des Forces vives, Aliou Condé (un des vice-présidents de l’UFDG) avait aussi l’air d’être satisfait. Lui et ses pairs n’ont bronché aucun mot à la presse, mais leur sourire incessant donnait l’impression d’un soulagement.
Pour le moment, tout le monde reste accroché au ‘’compte rendu’’ que les leaders religieux ont promis de rédiger pour rendre public les avancées obtenues lors de ces pourparlers. Mais, à quand ce compte rendu sera disponible ?
Ces derniers temps, les religieux semblent avoir parfaitement maîtrisé l’art du suspens. Car, à la rencontre du 12 avril dernier, ils avaient aussi annoncé que « les lignes ont bougé » et avaient promis de faire connaître « dans un laps de temps » ce qui a été dit à huis clos. Malheureusement, il n’en a rien été jusque-là.
Mamadou Baïlo Keïta et Amadou Lama Diallo pour Guineematin.com
