Affaire SOETELGUI à la CRIEF : Thierno porte de graves accusations, Oyé Guilavogui reste en détention

Elhadj Oyé Guilavogui, ancien ministre de des postes et télécommunications, des transports et de l'environnement

Le procès opposant l’affaire Etat guinéen et le Ministère public contre Oyé Guilavogui, ancien ministre des Postes et Télécommunications, s’est poursuivi devant la chambre de jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Ce mercredi, 26 avril 2023, la Cour a rejeté la demande de mis en liberté formulée par la défense et entendu un ancien employé de la SOTELGUI et la société Huawei, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

A l’ouverture de l’audience, la Cour a d’abord rejeté la demande de mise en liberté du prévenu Elhadj Oyé Guilavogui. Puis, elle a ordonné la comparution de l’ancien travailleur de la SOTELGUI, Thierno Bah, avant la comparution par procuration de deux représentants de la société Huawei, présents dans la salle, dont un chargé des affaires juridiques de Huawei technologie en Afrique de l’ouest et la représentante pays de Huawei Guinée.

Thierno Bah, ancien travailleur à la SOTELGUI

Et c’est Thierno Bah, communément appelé Bah SOTELGUI, qui a été le premier à comparaître. Dans sa déposition, Thierno Bah qui était employé de la SOTELGUI au moment des faits et syndicaliste de son état, a fait savoir à la Cour que les 50 millions de dollars incriminés dans cette affaire étaient destinés à la relance et à l’extension de la SOTELGUI. « A ce que je sache, les 50 millions de dollars dont on parle dans cette affaire constituent un prêt que la Guinée a obtenu avec la société China Exim Bank pour le projet de relance et d’extension de la SOTELGUI. Et dans ces 50 millions USD, 10 millions constituent une créance que la Guinée doit payer à la société Huawei et les 40 autres millions de dollars pour la relance et l’extension de la SOTELGUI. Mais cette affaire de 50 millions de dollars pour la relance et l’extension de la SOTELGUI n’est qu’une goutte qui a fait déborder le vase. A vrai dire, il y avait une volonté de certains dirigeants de l’Etat de liquider la SOTELGUI pour créer une autre société. Sinon, la SOTELGUI fonctionnait bien. C’est bien pendant le régime de Lansana Conté que la SOTELGUI a connu des difficultés ; mais, ça avait été réglé. C’est pendant le régime d’Alpha Condé que la SOTELGUI est devenue ce qu’elle est aujourd’hui. Près de 500 travailleurs de la SOTELGUI sont décédés parce que n’ayant pas été payés afin de pouvoir se soigner. Je voudrais vous dire, de juin 2013 au 31 décembre 2016, on versait 3 milliards de francs guinéens chaque mois à la BCRG pour les travailleurs de la SOTELGUI. Aucun franc de cet argent n’a été payé aux travailleurs », a expliqué Thierno Bah.

Du côté de la société Huawei, ce sont deux responsables qui ont comparu devant le président, Alhassane Mabinty Camara, assisté de Mamadou Tahirou Baldé et de Mohamed Samoura. Mais n’a déposé que la représentante de la société Huawei Guinée. Dans ses déclarations, elle a expliqué à la Cour que le contrat de relance et d’extension de la SOTELGUI a été conclu entre l’Etat guinéen la société Huawei technologie et que la société Huawei Guinée n’a été que sous-traitante pour l’exécution du contrat chargé de l’installation des équipements.

Et pour ce qui est de l’exécution dudit contrat de relance et d’extension de la SOTELGUI, la représentante de Huawei précise : « Huawei technologie a effectivement livré les équipements, Huawei Guinée a procédé à l’installation des équipements. Après l’installation des équipements, Huawei technologie nous a payés. Nous avons reçu de China Exim Bank de la part de Huawei technologie un montant de 37,4 millions de dollars. Mais après, l’Etat guinéen a arrêté la SOTELGUI et moi je ne sais pas pour quelles raisons. La société Huawei technologie et la société Huawei Guinée sont deux entités différentes. La société Huawei Guinée n’est que sous-traitante avec Huawei technologie. C’est avec la société Huawei technologie que nous avons signé le contrat d’installation des équipements de relance et l’extension de SOTELGUI », a-t-elle laissé entendre

A la demande la représentante pays de Huawei Guinée de suspendre l’audience pour lui permettre de se reposer, la Cour a pris la décision de renvoyer le dossier au 3 mai 2023 pour la suite des débats et la communication de certaines pièces à conviction.

Mamadou Laafa Sow pour Guuneematin.com

Facebook Comments Box