Alhassane Bah tué à Wanindara : « les gendarmes lui ont tiré dans le dos et la balle est ressortie par sa poitrine »

Mme Oumou Hawa Bah, mère de feu Alhassane Bah

Âgé de 18 ans et maçon de profession, Alhassane Bah est mort avant-hier, mardi 9 mai 2023, à Wanindara-marché (dans la haute banlieue de Conakry). Sa famille jure qu’il a été tué par balle par la brigade anti-criminalité (BAC) numéro 3. Son inhumation a eu lieu hier (mercredi) au cimetière de Bangouyah, dans la préfecture de Coyah.

Selon les informations confiées à Guineematin.com, une manifestation spontanée a éclaté mardi à Wanindara-marché après que des gendarmes à bord d’un pick-up y ont heurté un jeune. Et, c’est dans la répression de cette manifestation qu’un agent de la BAC N°3 a ouvert le feu sur Alhassane Bah qui ne faisait même pas partie des manifestants. Sa mère, madame Oumou Hawa Bah, pleure encore à chaudes larmes ce meurtre. Elle ne veut pas porter plainte auprès des juridictions pour le meurtre de son fils, mais elle implore la « justice infaillible » de Dieu contre ceux qui l’ont tué.

Mme Oumou Hawa Bah, mère de feu Alhassane Bah

« Je l’ai laissé avec son ami là où je fais le commerce pour aller présenter des condoléances dans une famille à Kagbelen. Peu avant 12 heures, son ami m’a appelée pour me dire que la pagaille a commencé à la T7. Je leur ai alors demandé de rentrer. Quand je suis revenue à la maison, je ne l’ai pas vu. Je me suis mise à balayer un peu (…), tout d’un coup, sa sœur est venue en pleurant. Elle m’a dit : maman, ils ont tiré sur Alhassane, il est mort. Ce sont des gendarmes qui l’ont tué. C’est la BAC N°3 qui l’a tué. C’était vers 15 heures. Il est mort sur place. Nous avons pris le corps pour l’amener au Centre de santé, mais ils ont dit qu’ils ne peuvent pas le recevoir. Il a finalement été enterré aujourd’hui au cimetière de Bangouyah (dans la préfecture de Coyah), après la prière de 14 heures. Celui qui a tué mon fils, je ne le pardonnerai jamais. Mon enfant n’est pas un bandit, ni un manifestant, mais ils l’ont tué. Je ne compte pas porter plainte, je prie pour le repos de l’âme de mon enfant et j’implore la justice infaillible de Dieu contre ceux qui l’ont tué. Ils répondront de ce crime devant Dieu le jour de la résurrection. Parce qu’ils ont fait exprès de tuer mon fils. Ils lui ont tiré dans le dos et la balle est ressortie par sa poitrine. Mais, ils comparaîtront devant Dieu pour ce crime », a dit madame Oumou Hawa Bah.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Facebook Comments Box