Boubacar Diallo tué à Wanindara (Conakry) : « il était devant leur maison quand on lui a tiré dessus »

La journée d’hier mercredi, 10 mai 2023, a été marquée par des scènes de violences qui ont coûté la vie à plusieurs jeunes gens sur l’axe Le Prince à la suite de la manifestation appelée par les Forces Vives de Guinée. C’est le cas de Boubacar Diallo, un menuisier âgé de 18 ans, qui aurait été tué par balle par un gendarme à Wanindara, dans la commune de Ratoma. La famille et les voisins, encore sous le choc, disent ne pas être prêts à pardonner à l’auteur du crime qui a visé leur enfant, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

La série de manifestations des Forces vives pour dénoncer la conduite de la transition a été réprimée par les forces de l’ordre, endeuillant plusieurs familles. Un jeune homme, du nom de Boubacar Diallo, âgé de 18 ans, a reçu une balle devant son domicile à Wanindara, aux environs de 18h.

Selon Mamadou Alpha Barry, l’un des voisins de la famille, ce sont des gendarmes qui sont entrés dans le quartier pour ouvrir le feu sur Boubacar Diallo. À l’en croire, le défunt n’était pas dans une manifestation quand il a été assassiné.

Mamadou Alpha Barry, voisin de la famille du défunt

« Hier à 18 heures passées, des gendarmes armés sont entrés dans notre quartier. Il y a un couloir ici qui mène au marché de Wanindara. C’est par là qu’ils sont venus tirer sur cet enfant avant de repartir. En ce moment, nous on était à la mosquée pour sensibiliser les enfants. Dès qu’il y a manifestation ici, les forces de l’ordre laissent les manifestants sur la route là-bas, ils viennent agresser les gens dans le quartier ici. Donc, ils sont venus tuer l’enfant qui ne faisait rien de mal. Il était devant la maison ici quand on lui a tiré dessus. C’étaient des gendarmes. Certains étaient en tenue et un en civil. Nous, on ne sait plus à quel saint se vouer. Dès après l’acte, les gens l’ont pris, ensanglanté, pour le conduire dans une clinique de la contrée. C’est entretemps qu’il a rendu l’âme en cours de route », a expliqué Mamadou Alpha Barry.

Poursuivant, notre interlocuteur a dénoncé la terreur que vivent les citoyens de Wanindara pendant les manifestations de rues à Conakry. « Tout le temps c’est comme ça à Wanindara et pendant tous les régimes. Les populations de Wanindara souffrent de cette situation. Ici, quand il y a manifestation, les forces de l’ordre viennent saccager les biens et agresser les gens dans le quartier… Nous pouvons pardonner pour Dieu, mais jamais on ne va pardonner à l’auteur de ce crime. Parce qu’il a fait exprès de venir agresser les gens jusqu’à chez eux. Si l’enfant était parti sur la route là-bas, là c’est entre eux, mais de cette manière-là, on ne peut pas pardonner », a-t-il laissé entendre.

Aux dernières nouvelles, le corps du jeune Boubacar Diallo se trouve à l’hôpital régional de Conakry sis à ENTAG, en attendant son transfèrement à la morgue d’Ignace Deen à la demande du procureur de la République près le tribunal de Dixinn.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com

Tél. : 626-66-29-27

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