N’Zérékoré : le secrétaire du patriarche mis aux arrêts, des objets du patriarcat emportés (les raisons)

Colonel Goïkoya Lambert Zogbélémou, patriarche de N'Zérékoré

Le patriarche Goïkoya Lambert Zogbélémou accuse l’escadron mobile de gendarmerie de N’zérékoré d’avoir mis aux arrêts un de ses secrétaires pendant qu’ils étaient en réunion des sages. Les faits se sont produits dans la journée d’avant-hier, mardi 16 mai 2023, dans sa résidence. Les résultats du test de recrutement dans l’armée seraient à la base du problème, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

« Hier vers 9 heures, pendant qu’on était en réunion de patriarcat avec les sages, je vois une équipe de la gendarmerie qui débarque chez-moi, comme ça, sans mandat. Elle vient, elle dit que tout le monde se couche, même le patriarche, que personne ne bouge, embarquez-les.  J’ai dit, de quoi il s’agit ? C’est quoi cette affaire-là ? J’ai dit, vous êtes qui ? Il me dit, toi c’est qui ? Quand j’ai dit je suis le patriarche, le chef coutumier de la ville, il m’a dit qu’il est le commandant de l’escadron mobile de la gendarmerie. Je lui ai demandé, c’est comme ça qu’on vous a appris pour venir opérer ? Il a dit non, on est venu chercher ici des gens. Il y a un agent qui a dit, c’est celui-là, ils ont indexé quelqu’un. Moi, je croyais que c’était autre chose mais lui c’est l’un de mes secrétaires », a dit d’entrée Goïkoya Lambert Zogbélémou.

Poursuivant, le patriarche a exprimé sa déception devant de tels agissements. « Il ont emmené le secrétaire de force. Après cette intervention, je me suis informé. J’ai trouvé en fin que cette affaire est liée aux enfants qui n’ont pas été déclarés admis pour le recrutement dans l’armée. Ces jeunes, au nombre de plus de 700, ont décidé de manifester dans la ville pour dénoncer. Mais j’ai réussi à les calmer, ils m’ont compris. Ce que j’ai fait pour éviter le pire, c’est ma récompense ça ? Qu’on m’envoie des gendarmes qui ne sont pas expérimentés ? Ça, je ne suis pas content de cette façon que la gendarmerie a appliquée chez-moi hier. C’est décevant », s’est indigné le patriarche de N’Zérékoré, le Col. Goïkoya Lambert Zogbélémou.

Par ailleurs, le patriarche appelle à la libération sans condition de son secrétaire et invite la population au calme et à la sérénité. « Ce matin, j’ai appelé le préfet pour lui dire que mon conseiller est toujours retenu par la gendarmerie avec les objets du patriarcat. Je lui ai dit de bien vouloir accepter de dire aux gens de le libérer sans condition. On n’est pas mêlé à cette affaire de recrutement. J’appelle la population de rester calme, le secrétaire sera libéré », a dit le patriarche.

Sur ce qui s’est passé au lendemain de la publication de la liste des admis pour l’armée, le patriarche explique. « Ces enfants ont voulu manifester pour dénoncer les résultats. Pour plus de 3 milles inscrits pour le test physique, 2 milles et quelques ont été déclarés aptes pour le test écrit. Parmi ces 2 milles candidats, seulement 200 et quelques ont été déclarés admis et se trouvent actuellement dans les centres de formation. Selon ces enfants, la liste qui a été publié ne reflète pas les résultats. Ils disent que les noms ont été remplacés par des personnes qui n’ont pas fait la course ni le test écrit. Ils sont venus m’expliquer cette situation, j’ai pris le devant en les sensibilisant et en leur disant d’apporter des preuves. Les enfants m’ont apporté toutes les preuves. J’ai directement envoyé une équipe pour aller voir le commandant de la 4ème région militaire afin de venir donner les détails aux enfants ; mais, il a refusé de me répondre. D’ailleurs, ceux que j’ai envoyé, ils ont été refoulés au portail. Malgré les explications de mes envoyés, ils ont refusé. J’ai appelé le président de la délégation spéciale pour un premier temps, il m’a dit qu’il vient, mais en vain. Je l’ai appelé à plusieurs reprises, il n’a pas décroché mon appel. J’ai appelé le préfet, lui il est venu. Quand je lui ai expliqué la situation pour lui montrer les preuves, il m’a remercié et à la suite, il a convoqué une rencontre entre nous vers 13 heure. Une rencontre qui a regroupé le commandant de la 4ème région militaire, du préfet, du président de la délégation spéciale, du procureur et du commandant de la gendarmerie régionale. Dans les explications, ils m’ont accusé d’être en train de recruter les gens. Comment est-ce que moi, je peux recruter les gens ? Est-ce que je suis ministre de la défense nationale ou président de la République ? ».

Dans la ville, malgré la médiation du préfet, la situation reste tendue entre l’escadron mobile, qui refuse de libérer le secrétaire du patriarche, le parquet, les jeunes non recrues et le patriarcat.

De N’Zérékoré Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com

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