Accusé de meurtre, le gendarme Ibrahima Baldé, se défend : « je n’ai tiré sur personne »

Le procès du margis-chef Ibrahima Baldé s’est ouvert ce lundi, 19 juin 2023, devant le tribunal criminel de Dixinn. Ce gendarme est accusé de « meurtre, atteinte à la vie, coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Les faits qui lui reprochés se seraient produits le 20 octobre 2022 dans la haute banlieue de Conakry. Mais, à la barre, l’accusé a réfuté en bloc les charges articulées à son encontre, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Dans cette affaire, les faits reprochés au margis-chef Ibrahima Baldé datent du 20 octobre 2022, à l’occasion d’une manifestation du FNDC (Front national pour la défense de la constitution). Ce jour, au moins trois jeunes (Thierno Moussa Barry, Thierno Bella Diallo et Elhadj Boubacar Diallo) avaient été tués par balles à Conakry. Et, ce sont les enquêtes ouvertes sur le meurtre de ces jeunes qui ont abouti à l’arrestation de ce gendarme. Il avait été filmé, armé d’un pistolet, dans la banlieue de la capitale guinéenne ce jour de manifestation. Et, après son arrestation, il a été inculpé et placé sous mandat de dépôt le 6 décembre dernier.

A l’ouverture de son procès ce lundi devant le tribunal criminel de Dixinn, margis-chef Ibrahima Baldé a plaidé non coupable.

« Le jeudi 20 octobre 2022, on était réquisitionné par nos chefs pour maintenir l’ordre à Bambeto. C’est en ce moment qu’un manifestant qui était dans la foule et qui était armé d’une calibre 12 a tiré. Un de nous a dit : arme. Notre chef a dit à chacun de nous de rester à l’abri. Il était armé et il venait vers moi. La foule était derrière lui. Moi aussi j’ai fait des tirs de sommation avec mon TT 30 pour disperser la foule. J’étais seul et je ne me sentais pas en sécurité. L’arme que je détenais, c’était pour la protection de mon chef, le commandant d’unité. J’étais le seul à détenir cette arme pour la protection de mon chef. Et, si je ne faisais pas ce tir de sommation, je ne serais pas là aujourd’hui. J’ai fait ce tir pour dissuader. Et, le tir que j’ai effectué n’a atteint aucun manifestant. C’était un tir de sommation. Donc, je n’ai tiré aucun manifestant. Là où j’ai tiré, il n’y a eu aucun mort là-bas. On est restés jusqu’à 18 heures. Aucun mort n’était sur les lieux. C’est lorsqu’on est arrivé à la base qu’on m’a informé que ma photo circule sur les réseaux sociaux en possession d’une arme en train de tirer. Et, quelques jours après, le ministre de la justice a ordonné qu’on m’arrête. Mais, moi je n’ai tiré personne. Mes chefs étaient au courant que j’ai fait des tirs de sommation, mais qui n’ont atteint aucune personne. C’est Facebook et les réseaux sociaux qui ont aggravé ça, sinon je n’ai tiré personne », a persisté l’accusé à la barre.

Après ses explications, le conseil de la partie civile maître Thierno Souleymane Baldé a demandé au tribunal d’ordonner la comparution de son chef le lieutenant Boubacar Keïta.

« Nous voulons savoir la part des choses. Nous n’étions pas sur les lieux. Les personnes qui étaient présentes doivent être là pour nous aider. Je vous demande d’ordonner la comparution de son chef, le lieutenant Boubacar Keïta », a sollicité maître Thierno Souleymane Baldé.

Dans la même lancée, maître Joseph, avocat de la défense, demandera au tribunal d’accorder une liberté à son client.

Aussitôt le tribunal a rejeté toutes les deux demandes avant de renvoyer l’affaire au 3 juillet 2023 pour la comparution des parties civiles et la continuation des débats.

A noter qu’il y a quatre parties civiles constituées dans cette affaire. Il s’agit de : Abdoulaye Barry, Alhassane Diallo, Mariama Benthé Diallo et Mamadi Oury Diallo.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

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