N’Zérékoré : les vendeurs de bananes plantains confrontés à d’énormes difficultés !

Les acheteurs et vendeuses de bananes plantains, connus sous le nom de bananes aloco, de la ville de N’zérékoré se plaignent de la cherté des prix en cette période de vacances. Rencontrés par l’équipe régionale de Guineematin.com à N’Zérékoré hier, jeudi 20 juillet 2023, les concernés ont exprimé les difficultés auxquelles ils sont confrontés sur le terrain. Ils interpellent le Colonel Mamadi Doumbouya sur l’état des pistes rurales.

Boniface Haba, vendeur de banane

Boniface Haba, acheteur de bananes aloco au marché Forêt de N’Zérékoré donne des détails. « Actuellement, nous sommes confrontés à la flambée des prix surtout avec la vente de la banane. Au prime abord, la banane aloco n’était pas chère en brousse ; mais au moment où je vous parle, le prix a grimpé de façon très exorbitante. Et depuis que le gouvernement guinéen a pris un décret par rapport à l’augmentation du prix du carburant, le marché est devenu automatiquement très difficile. Je vais vous dire que le transport est aussi l’un des facteurs à souligner dans cette vente. Et pendant ces vacances, il y a une rareté de bananes, les élèves aussi sont impliqués dans ce commerce. Tout ceci fait que nous assistons à la flambée des prix. Quand nous partons dans les villages avec les femmes pour la recherche de la banane, les femmes ont plus de chance que nous les hommes. Dans les villages, la plupart des planteurs de la banane qui ont plus de 4 à 6 enfants disent le prix de la banane comme si on ramassait l’argent à terre. A l’arrivée, il y a tant de règlements à faire et le transport est élevé, mais comme la demande est plus que l’offre, c’est ce qui fait que nous assistons à la flambée des prix. Il y a des localités où les routes sont impraticables. Ce qui fait que des fois, quand nous achetons la banane, avec le mauvais état de la route, si le véhicule tombe en panne, on risque même de perdre notre chiffre d’affaires », a indiqué Boniface Haba.

Selon Boniface Haba, le développement passe forcément par la construction des routes. C’est pourquoi, il interpelle l’Etat. « Nous demandons au président de la transition de prendre en compte le désenclavement de certaines pistes rurales dans la région pour que le trafic de nos marchandises soit boosté. Quand nous parlons de développement, ce sont les voies de communication ; mais s’il n’y a pas de routes, les choses ne peuvent marcher. Tu t’imagines, la plupart des pays qui sont aujourd’hui développés, c’est grâce aux commerçants et aux planteurs. Par exemple aujourd’hui, l’importation du riz par la Chine a permis à bon nombre de personnes qui ne pratiquent pas l’agriculture de trouver de quoi manger… »

Gobou Evelyne Lamah, vendeuse de banane

Gobou Evelyne Lamah, commerçante au marché Forêt de N’Zérékoré, déplore également cette hausse des prix de la banane tout en donnant les raisons. « Si vous voyez que le prix de la banane est revu à la hausse sur le marché, c’est compte-tenu de l’état des routes. Les chauffeurs aussi ont augmenté le transport. Avant, le prix de la banane était abordable ; mais à présent, c’est le contraire. Et même les planteurs qui se trouvent dans les villages disent le prix comme bon leur semble. Surtout là où nous achetons ces bananes-là, il y a un sérieux problème. A Gouécké et Lola, les gens vont dans les plantations pour acheter de la banane, s’ils reviennent, eux aussi ils augmentent de plus. Et nous aussi, si nous prenons avec eux, nous sommes contraints d’augmenter avec le transport par les charretiers jusqu’au point d’embarquement. C’est la raison pour laquelle le prix de la banane est à la hausse sur le marché. Les commerçants qui viennent de Conakry et de Bamako ont fait que le prix a augmenté. Parce qu’avant, on pouvait aborder les planteurs très facilement. Mais aujourd’hui, les planteurs sont très réticents sur le prix. Les régimes qu’on achetait avant à 15 000 GNF, si tu vas dans un village aujourd’hui pour l’achat de la banane, on te dira que c’est à 35 000 ou 45 000 GNF. Et le prix ne fait que varier dans le marché. Nous sommes obligés d’y aller tous les jours. Etant mère de famille, si tu ne sors, comment tes enfants vont manger ? », s’interroge-t-elle.

Pour terminer, Gobou Evelyne Lamah, vendeuse de la banane au marché Forêt sacrée, demande un coup de main au président de la transition. « Je demande personnellement au président de transition, le Colonel Mamadi Doumbouya, de venir en aide aux femmes dans la région de N’Zérékoré. Nos enfants ont fini les études et c’est eux qui devraient nous épauler maintenant. Mais il n’y a pas de sociétés pour que nos enfants puissent travailler. Certains hommes n’ont même pas pitié de nous les femmes. S’ils te font deux à trois enfants, ils t’abandonnent et la charge des enfants nous revient. Il faut que le président nous aide à avoir de l’argent pour le commerce », a dit Gobou Evelyne Lamah.

Aux dires des commerçants, la banane de N’Zérékoré est aujourd’hui exportée dans certains pays de la sous-région : Sénégal, Mali, Liberia et même la Sierra Leone.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah, Joseph Goumou, Roger Loulé Blémou, Cécé Gbamou et Jean Odilon Loua pour Guineematin.com

Tél : 00224 620 166 816/666 890 877

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