La mairie de Ratoma a abrité ce jeudi, 3 août 2023, une rencontre entre les responsables de la société Electricité de Guinée (EDG), les chefs de quartiers et des citoyens de cette commune de Conakry. La démarche s’inscrit dans le cadre de la campagne d’information et de sensibilisation pour la pose des compteurs à prépaiement. Des difficultés rencontrées sur le terrain ont été également abordées par les parties prenantes, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Dans son discours, Abdoulaye Koné, Directeur général adjoint d’EDG, est revenu sur les motifs de cette rencontre.
« Nous sommes là avec vous, c’est pour débattre sur tous les sujets liés à l’électricité ; mais principalement aujourd’hui, c’est la question des compteurs d’énergie électrique et le mode de paiement de cette facture d’électricité. Comme vous le savez, le gouvernement guinéen fait beaucoup d’efforts pour soutenir EDG et amener EDG à satisfaire la population de Conakry et de l’intérieur du pays. Nous travaillons 24 heures sur 24 pour assurer un service de qualité et la continuité des services à la clientèle. Comme on le dit, ce sont nos obligations contractuelles. Nous avons des devoirs, des obligations ; mais aussi en tant que service public, nous avons des droits. Vous, en tant que consommateurs, vous avez des droits et des obligations. Dans vos obligations, le paiement à temps de la consommation d’énergie électrique occupe une bonne place », a dit monsieur Koné.
Poursuivant, le DGA d’EDG a expliqué les difficultés auxquelles la société est confrontée et le mode de paiement des factures. « Après toute analyse, nous nous sommes rendus compte de difficultés… Cette difficulté se situe au niveau des consommateurs domestiques que vous êtes en majorité ici. En intégrant plusieurs éléments, après beaucoup d’analyses, le mode de paiement, le post-paiement, c’est-à-dire vous voulez de l’électricité, vous vous présentez, vous donnez vos références, ainsi de suite… On vous demande de payer une caution de garantie qui est évaluée sur la base d’une facturation. Après, on vous laisse consommer deux mois de consommation pour la facture. C’est quand nous tendons à la famille, elle s’étonne du montant qui est sur cette facture.
Pourtant, ce montant reflète leur consommation. Donc, la famille est surprise. Et tout le monde se plaint de ça. On consomme sans faire attention, mais une fois que vous avez la facture, vous commencez à faire tout. Ça fait que, vu les difficultés, si c’est une facture de 200 000 GNF, ils préfèrent venir faire un acompte de 50.000 GNF, 75.000 GNF et de 100.000GNF, mais pas payer entièrement la facture. Et cela donne des difficultés pour faire face à l’entretien, à la maintenance, au renforcement de son réseau, de ses équipements, ainsi de suite », a-t-il expliqué.
Parlant des avantages de ces compteurs à prépaiement, Abdoulaye Koné indique qu’en plus d’avoir un service de qualité, le consommateur peut contrôler l’électricité qu’il utilise. Et la facturation sera moins couteuse.
« Nous avons dit, comme ça se fait ailleurs dans la sous-région (Mali, Sénégal, Côte d’Ivoire), eux, ils ont trouvé la solution. Ce sont les compteurs prépayés. Ça, vous n’êtes pas surpris. D’abord, pour avoir le compteur à prépaiement, il n’y a pas de cautions à payer. Ça, c’est la première économie. Deuxième chose, comme le téléphone que vous avez aujourd’hui, vous pouvez planifier la consommation journalière dans votre maison, pas de facture. Ce que vous payez, c’est ce que vous consommez. Et ce que vous voulez consommer, c’est ce que vous payez.
En tenant compte de toutes les difficultés, vous avez la possibilité de ne plus avoir d’interruption de service chez vous pour des raisons de non-paiement. C’est la raison pour laquelle, puisque nous sommes des partenaires, on doit veiller sur l’équilibre des intérêts des deux parties. Ce qui peut vous aider et nous aider à rentrer dans les fonds et à assurer un service de qualité tout le temps. Et que chacun de nous doit exécuter sa part du contrat. Nous, on met à votre disposition le service dont vous avez besoin. Vous, vous vous acquittez de vos devoirs de paiement de ce produit. C’est la raison pour laquelle nous sommes là », a rappelé le DGA de la Guinéenne d’Electricité.
Pour sa part, Alpha Oumar Sacko, maire de la commune de Ratoma, a invité les chefs de quartiers à sensibiliser les citoyens sur les manifestations liées au coupure de courant dans certains quartiers. Il les a aussi invités à adhérer au projet de pose des compteurs à prépayer.
« Aujourd’hui, nous avons fait appel aux chefs de quartiers pour leur faire part des préoccupations principales du gouvernement en ce qui concerne le courant. Il n’est un secret pour personne que depuis un certain temps, le gouvernement, à travers EDG, se bat pour fournir du courant à l’ensemble des populations de notre capitale. Et qu’est-ce nous avons constaté récemment ? Que pour un oui ou pour un non, quelques jeunes descendent dans la rue pour revendiquer le courant, et parfois ils disent les transformateurs sont en panne et, après vérification, on constate qu’aucun transfo n’est en panne. Ce sont quelques brebis galeuses qui profitent simplement pour descendre dans la rue, semer le chaos pour pourvoir brigander les paisibles citoyens de Ratoma.
C’est inacceptable et c’est le premier point que nous allons aborder avec les chefs de quartiers, pour qu’ils continuent la sensibilisation auprès des jeunes, pour leur dire que le problème de courant se règle par EDG. Ensuite, il y a ce problème de pose de compteurs à prépayer qui fait grincer des dents. Mais, EDG a expliqué que c’est pour que la population ait du bon courant. Mais c’est surtout pour que chacun paye exactement ce qu’il consomme. Donc, que les citoyens acceptent la pose du compteur qui est un projet gouvernemental et que chaque citoyen utilise le civisme dont on attend de lui pour que ce projet aboutisse », a expliqué Alpha Oumar Sacko.
De son côté, Mamadouba Bangoura, président du conseil de quartier de Lambanyi, a apprécié l’initiative. Il a expliqué qu’il faut impliquer les religieux pour élargir davantage les informations sur les compteurs à prépaiement.
« Il faut une large sensibilisation. Pour sensibiliser quelqu’un, il faut que le sensibilisateur soit bien informé et imprégné de la situation. Sinon, c’est une bonne chose en soi, et cela y va dans notre intérêt. C’est comme si nous sommes en train de gérer nos téléphones. Maintenant, si on a nos prépayés, on peut gérer. Le père de famille ne se donnera plus le temps de sortir, sans pour se rassurer que les appareillages qui consomment plus sont débranchés. Si vous avez constaté, partout, le courant est allumé parce que les gens ne savent pas ce qu’il y a lieu de faire. Il y en a qui paient correctement et il y en a qui ne paient pas correctement. Mais, si je sais que j’ai mis 50.000 GNF et je sais cela peut m’emmener jusqu’où, je vais chercher à gérer ça.
Jusqu’à ce que les 50.000 GNF finissent et que je recharge encore le compteur. Mais je pense que c’est une très bonne chose, mais c’est la sensibilisation qui a fait défaut. Au départ, les gens n’ont pas été informés. On voit les gens sur les poteaux, on ne sait pas il s’agit de quoi. Après, les gens viennent nous dire, il ne faut pas accepter parce que ça ne va pas dans votre avantage. Mais, on a compris avec les explications qu’ils ont données. Et c’est que cela y va dans notre intérêt. Donc, pour élargir l’information et sensibiliser les citoyens, il faut passer par les religieux ; et nous à notre tour, nous allons inviter les chefs de secteurs ainsi de suite. Mais, il faut toujours passer par les responsables », a conseillé M. Bangoura.
Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com
