Crise au Niger : « la voie diplomatique n’est certainement pas la plus rapide », estime Dr Zoutomou

Dr Édouard Zoutomou Kpoghomou, président de l'UDRP

L’ultimatum donné par la CEDEAO à la junte militaire du Général Abdourahamane Tchiani pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel au Niger a expiré hier, dimanche 6 août 2023. Et, le président Mohamed Bazoum n’a toujours pas retrouvé son fauteuil présidentiel à Niamey. Le chef de l’Etat déchu se trouve encore dans les mains des putschistes qui l’ont éjecté de la présidence de la République du Niger.

L’intervention militaire de la CEDEAO pour rétablir l’ordre constitutionnel peine à prendre forme. Et, tout porte à croire que l’organisation sous-régionale semble se tourner davantage vers des solutions diplomatiques pour résoudre cette crise. Mais, pour l’homme politique guinéen et président de l’URDP (union démocratique pour le renouveau et le progrès) à maintenir une poigne de fer contre les putschistes de Niamey.

Dans un entretien accordé à Guineematin.com ce lundi, 7 août 2023, Dr Edouard Zoutomou Kpoghomou a estimé que la voie diplomatique est lente et elle donnerait un temps de répit au CNSP.

« Nous nous avons dit dès le départ qu’on ne devrait pas prêter du tout le flanc à la prise du pouvoir par les armes. Dans un régime démocratique, le pouvoir se conquiert dans les urnes. Mais, quand vous voyez les militaires se lever et aller prendre le pouvoir simplement puisqu’ils ont la force des armes, ça devient un problème. Et, si on continue dans cette tradition, ça sera la prolifération des coups d’État à travers d’abord l’Afrique de l’ouest et l’Afrique francophone, surtout que ce malaise à tendance de s’élargir sur toute l’Afrique et c’est ce qu’il ne faut pas… Donc, à l’heure qu’il fait, nous nous pensons que la CEDEAO a bien agi. Il faut que la CEDEAO ait ses langages fermes.

Moi, je suis complètement d’avis avec ça. La voie diplomatique n’est certainement pas la plus rapide, parce que qui parle de diplomatie parle de négociation, parle de fixation de date de rencontre, de lieu de rencontre, de modalité de rencontre. Tout ça, c’est en faveur de la junte. Mais, tant que ceux-là ne se rendent pas compte que la façon par laquelle ils sont venus aux affaires, de cette même façon ils peuvent en partir, il n’y aura pas de pression… Nous ne pensons pas que les militaires en ce moment précis sont faits pour diriger des pays sur la voie de la démocratie. Ce n’est pas possible. Ça ne devrait pas être faisable », a martelé Dr Edouard Zoutomou Kpoghomou.

Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com

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