Enseignement Supérieur : le concours d’accès aux CPGE de Dalaba et de l’INP-HB lancé à Conakry

La ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation (MESRI), Dr Diaka Sidibé, a présidé le lancement officiel du concours d’accès aux classes préparatoires aux Grandes Écoles de Dalaba et de l’Institut Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro (Côte d’Ivoire) ce vendredi, 11 août 2023 à Conakry. Ce concours est destiné aux bacheliers ayant obtenu au moins 12 de moyenne et qui vont être évalués dans les filières mathématiques, physique et sciences de l’ingénieur, a appris Guineematin.com à travers un des ses reporters.

Ce sont 512 candidats qui prennent part au concours cette année à l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry où le lancement officiel des épreuves a eu lieu en présence des cadres du MESRI, des responsables de ladite université ainsi qu’une délégation ivoirienne.

Après avoir lancé les épreuves de sciences de l’ingénieur, culture générale et anglais, Dr Diaka Sidibé a indiqué que le présent concours est historique pour la Guinée pouvant désormais recruter la première promotion qui va étudier sur notre territoire.

Dr Diaka Sidibé, ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’innovation

« Je rappelle d’abord que c’est une initiative du ministère de l’enseignement supérieur début 2017 et qui depuis l’avènement du CNRD sous le leadership du chef de l’État, son excellence colonel Mamadi Doumbouya a pris un tournant décisif. Lors d’un conseil des ministres, il m’a instruit d’ouvrir à la rentrée 2023 à 2024, les classes préparatoires en République de Guinée pour une formation d’élite. Il a rappelé qu’après l’ouverture du prytanée militaire, il faut qu’on aille vers les classes préparatoires et qu’on ouvre l’Institut polytechnique ici en Guinée. Cela va de sa volonté de former une élite guinéenne compétitive, mais également au service de la Guinée. Aujourd’hui, vous avez constaté l’engouement qu’il y a derrière ce concours. Et pour nous, c’est un moment historique parce que depuis l’initiative portée par mon département en 2017, c’est cette année que la Guinée va recruter une première promotion pour accéder aux classes préparatoires et sur nos territoires, précisément à Dalaba dont nous avons lancé les travaux de construction au mois de mai dernier pour un délai de 6 mois. Donc vous comprenez aisément que ce projet est aujourd’hui une initiative présidentielle de pouvoir ouvrir les classes cette année et de pouvoir offrir une formation de qualité en Guinée et pousser les jeunes guinéens à se former après avoir l’accès aux plus grandes écoles d’ingénieurs du monde, aux plus grandes écoles d’administration, de commerce, et la finalité de cela c’est de venir servir la République avec patriotisme et amour. C’est en cela aujourd’hui que nous sommes préparés. Notre département a mis tous les bouchons doubles pour que nous puissions respecter cette instruction du chef de l’État et le gouvernement aujourd’hui nous nous appuie énormément. Les moyens ont été mis à notre disposition pour la formation des enseignants qui vont être recrutés pour les infrastructures, pour les équipements. Tout a été mis en œuvre aujourd’hui grâce à l’appui de docteur Bernard Gomou, chef du gouvernement et Premier ministre », a expliqué la ministre

Par ailleurs, elle s’est félicitée de l’engouement suscité par le concours chez les jeunes bacheliers massivement mobilisés pour tenter leur chance. Les candidats retenus seront pris en charge par le ministère pour les accompagner dans la suite de leur formation.

« Je puis vous rassurer que l’engouement est tel que même des lauréats qui ont déjà des bourses dans leurs mains pour d’autres pays sont présentement en salle pour passer ces épreuves là. Cela dénote aujourd’hui que le ministère de l’enseignement supérieur a tout mis en place pour que l’élite, la jeunesse guinéenne puissent avoir confiance en nos institutions d’enseignement supérieur. Et cela, c’est grâce à la volonté manifeste des hautes autorités de la transition…Donc après les recrutements, le ministère prend en charge les candidats retenus. Ils vont en Côte d’Ivoire, ils font les 2 années de préparation et ensuite ils passent les concours pour les grandes écoles. Et à travers cela, je vous assure qu’un premier guinéen a pu, par le biais des classes préparatoires, arriver à l’école polytechnique de Paris, l’une des plus grandes écoles d’ingénieurs aujourd’hui au monde. Donc je vous assure que l’élite guinéenne est un peu partout. Nous allons les chercher, les former et mettre les moyens pour qu’ils reviennent servir notre pays », a fait savoir Dr Sidibé.

Le concours d’accès aux classes préparatoires aux Grandes Écoles avec l’instauration cette année de la nouvelle filière (mathématiques, physique et sciences de l’ingénieur) est organisé en collaboration avec l’Institut national polyclinique Félix Houphouët-Boigny. 50 candidats seront retenus à l’issue de ce concours. 40 d’entre eux seront installés à Dalaba, les 10 autres iront à l’INP-HB de Yamoussoukro.

Abdoulaye Keita, coordinateur du projet

« Cette nouvelle filière (mathématique, physique et science de l’ingénieur, la culture générale, l’anglais etc.) va permettre de déterminer la capacité de réflexion de ces candidats qui sont tous passés par un premier filtre de baccalauréat. C’est à l’issue duquel Bac que seuls, ceux qui ont eu 12 de moyenne sont admissibles à passer ce concours. Donc ce sont les meilleurs que nous estimons du baccalauréat guinéen, que nous réévaluons à travers des sujets qui ont été choisis par la Côte d’Ivoire et qui vont nous donner un résultat que nous espérons vraiment comme toutes les années antérieures, un résultat du mérite. La Guinée rêve d’ouvrir plusieurs autres classes préparatoires comme celles commerciales. Mais cela viendra bien entendu les prochaines années. Et nous travaillons là-dessus. Nous sommes en train de travailler sur les infrastructures à Dalaba, parce que nous avons un domaine qui a été acquis. L’Etat y met de la volonté politique et des moyens pour que nous construisions les infrastructures qui répondent aux normes standards », a souligné le coordinateur du projet, par ailleurs conseiller chargé de mission au MESRI, Abdoulaye Keïta.

De son côté, Kouadio Brou, enseignant à l’institut National Polyclinique Félix Houphouët-Boigny et chef de délégation pour l’organisation des concours d’entrée dans les CPGE en Guinée, a salué la bonne collaboration entre les deux pays.

Kouadio Brou, chef de délégation pour l’organisation des concours d’entrée dans les CPGE en Guinée

« C’est une bonne collaboration que nous avons depuis un certain nombre d’années. Cette année c’est un grand défi parce que généralement on était habitué à une centaine de candidats et cette année on est à plus de 500 candidats. Donc l’organisation comme vous le voyez est un peu rude mais nous tenons, les épreuves ont bien démarré et nous espérons tirer les meilleurs candidats pour intégrer les classes préparatoires l’année prochaine », a-t-il rappelé.

Adama Mansaré, candidat au CPGE

Au sortir de sa salle d’examen, Adama Mansaré a laissé entendre que les sujets étaient abordables. « On espère qu’on pourra faire le mieux pour la Guinée », a dit ce candidat qui souhaite devenir ingénieur en informatique.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com 

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