Koumbia (Gaoual) : « aucun policier ni aucun gendarme ne doit intervenir dans un conflit éleveur-agriculteur », dit M. Kandioura

Sadio Kondioura, 4ème vice-maire de Koumbia et responsable chargé de conflit entre éleveurs et agriculteurs

La commune rurale de Koumbia, l’une des huit collectivités de la préfecture de Gaoual, est une localité agropastorale par excellence. Si d’un côté, les agriculteurs se réjouissent des bons résultats enregistrés ces derniers temps, ils restent confrontés à certaines problématiques liées à la difficile cohabitation entre agriculteur et éleveur.

Pour toucher du doigt cette problématique, un journaliste de Guineematin.com a rencontré Sadio Kandioura, le 4ème Vice-maire de la Commune rurale de Koumbia, chargé du règlement des conflits agriculteurs/éleveurs, le jeudi 17 août 2023.

« Je commence par vous remercier et dire que malgré tout, ces derniers temps, l’agriculture connait quelques progrès sur le terrain à Koumbia. Les gens cultivent du riz, du fonio, de l’arachide, du maïs, du taro, de la patate…et font des plantations d’arbres fruitiers. Et ces deux ou trois dernières années, Koumbia produit de la culture de rente comme la noix de cajou. A chaque récolte, vous avez de bons rendements même si les statiques ne sont pas disponibles à notre niveau », a expliqué Sadio Kondioura.

Ce secteur agricole qui peine à faire sa mue pour quitter la culture sur brûlis pour une agriculture mécanisée et intensive doit sa survie à l’abnégation des paysans qui utilisent tous les moyens à bord pour tirer profit à ce secteur pourtant promoteur.

Parlant de la difficile cohabitation entre éleveur et agriculteur, le 4ème Vice-maire de Koumbia ne cache sa joie liée à la baisse des conflits enregistrés entre les promoteurs des deux principaux secteurs d’activité de cette population rurale. Toutefois, il met en grade les mauvais esprits qui croient à l’intervention des forces de sécurité dans le règlement de conflit entre les membres de ces secteurs.

« Les conflits entre éleveurs et agriculteurs, très récurrents dans le passé, connaissent un certain répit. Cela est lié à la responsabilité et à la prise de conscience des deux côtés. L’éleveur sait qu’il doit garder son troupeau et en cas de dégâts enregistré dans un champ, il doit coopérer. De même, l’agriculteur sait qu’il doit clôturer son champ et éviter surtout la calomnie en cas de problème avec l’éleveur. Les deux sont condamnés à vivre ensemble et ils pratiquent des secteurs complémentaires. Pour atténuer les problèmes, dans chaque district, il y a un comité de règlement de conflit entre éleveur et agriculteur. Si le problème ne se règle pas à ce niveau, il est transféré à la commune. Toutefois, aucun policier ni gendarme ne doit intervenir dans un conflit éleveur-agriculteurS’il n’y a pas de bagarre ou autre atteinte à la personne physique, le problème doit être réglé par les responsables désignés des deux corporations. Avant, ce qui compliquait le règlement des conflits entre les deux corporations, c’est le comportement méprisant de certains éleveurs ou le comportement belliqueux de certains agriculteurs. Heureusement et grâce à la maturité des différents acteurs, aucun cas de conflit entre éleveur et agriculteur n’a été enregistré au niveau de la commission sous-préfectorale de règlement ou à la commune. Tous les cas signalés ont été résolus au niveau local. Puisque personne ne doit accepter qu’un conflit de ce genre ne soit transporté à la police ou à la gendarmerie. La cohabitation et le vivre ensemble doivent prendre le dessus sur la colère résultant de ce genre de conflit. Et c’est tant mieux », a fait savoir ce responsable de la commune chargé du règlement des conflits éleveur-agriculteur à Koumbia.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél. : 628 08 98 45 

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