An 2 du CNRD : « c’est pire que le régime d’Alpha Condé… », dit Biro Soumah

Aboubacar Biro Soumah, président du parti pour le progrès et le changement (PPC)

Dans quelques jours, la junte militaire qui a renversé le président Alpha Condé va célébrer l’an 2 du coup de force opéré le 5 septembre 2021. Pour ce qui est du bilan des militaires pendant ces deux années, des acteurs politiques dressent un tableau sombre de la gestion du pouvoir. C’est le cas du président du Parti pour le Procès et le Changement (PPC) qui parle d’une déception totale qui rappelle les moments sombres du régime Alpha Condé. Aboubacar Biro Soumah l’a dit ce samedi, 26 août 2023, au siège parti à l’occasion de son assemblée générale hebdomadaire, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Aboubacar Biro Soumah, président du parti pour le progrès et le changement (PPC)

Dans sa communication, Aboubacar Biro Soumah dit être déçu de la façon dont la junte a géré cette transition durant ces deux ans au pouvoir. « Le CNRD est un régime militaire qui a pris le pouvoir par les armes. Donc, ce n’est pas par la voie démocratique que le CNRD est venu au pouvoir.  Le 5 septembre 2021, il y a eu des engagements qui ont été pris. Des engagements relatifs au retour à l’ordre constitutionnel, à la mise en place d’institutions fortes, de ne plus commettre les erreurs du passé. Mais à l’allure où vont les choses, nous sommes déçus de la gestion du CNRD. Parce que le CNRD est appelé à faire des actes concrets dans le cadre du retour à l’ordre constitutionnel.  Ce n’est pas en achevant les travaux qu’Alpha Condé avait négocié avec la Chine qu’on peut dire qu’on a développé le pays. Une transition n’a pas vocation de développer un pays, comme le disait l’ancien Premier ministre de la transition Mohamed Béavogui. Nous avions pensé qu’ils n’étaient pas venus pour développer, mais pour mettre les bases de la transition, mettre en place d’institutions fortes. C’est ce que nous avions tous pensé. Malheureusement, c’est la confiscation du pouvoir et aller même dans la violation de leur propre charte. Les arrestations et tout ce que vous pouvez comprendre en matière de violation des droits de l’homme sont déjà dans notre pays. Depuis l’arrivée du Colonel Mamadi Doumbouya, nous avons perdu au moins 20 citoyens, qui réclamaient leurs droits, par la faute des forces de sécurité. Alors que la charte prévoit des manifestations, des réunions… Tout ça a été violé. Il n’y a pas de justice. Tout se passe comme au temps d’Alpha Condé, et je peux dire même que c’est pire que le régime d’Alpha Condé… Chacun de nous est inquiet, on ne sait pas ce qui va arriver demain ou après-demain à notre pays », a lancé Aboubacar Biro Soumah.

Poursuivant, le président du PPC estime que le bilan du CNRD pour ces deux ans de gestion est à 80% négatif. « Le CNRD a un bilan négatif à 80% dans le cadre du retour à un ordre constitutionnel. Parce que les 10 points clés qu’ils ont cités, rien n’a été exécuté à l’heure où nous sommes. Alors qu’ils ont signé un accord avec la Cédéao de deux ans. Et le Colonel Mamadi Doumbouya a dit que la transition commence à partir du 1er janvier 2023. Nous sommes au 8ème mois et ça nous reste un an et quatre mois. Et rien n’est fait jusqu’à présent. Et nous avons suivi la sortie du Premier ministre qui accuse la Cédéao pour parler de glissement de calendrier. Or la Cédéao n’y est pour rien. Parce qu’on ne peut pas évoluer en solo et accuser les autres. Mais tout ce qui a été mis en place, que ça soit cadre de dialogue, suivi et évaluation, aucune formation ou coalition politique n’est représentée à l’intérieur. Tout ça va à l’encontre d’une transition. Une transition où il n’y a pas de dialogue, où les coalitions mêmes qui se disent soutien du CNRD sont mises de côté et réclament un cadre de dialogue sincère entre le CNRD et coalitions politique… Vous voyez aujourd’hui on tend vers la deuxième année et nous assistons à des manifestations de soutien, alors que le CNRD avait pris l’engagement et interdit toute manifestation de soutien. C’est regrettable », a laissé entendre Aboubacar Biro Soumah.

Aboubacar Biro Soumah, président du parti pour le progrès et le changement (PPC)

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel : 00224 620 589 527/664 413 227

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