Conakry : Demba Cissé et Fodé Cissé risquent 2 ans de prison pour avoir maltraité Diouldé Bah, confondu à un voleur

Les frères Demba Cissé et Fodé Cissé sont jugés pour coups et blessures volontaires (CBV) et vie de fait au tribunal correctionnel de Dixinn. Ils comparaissent pour avoir confondu Mamadou Diouldé Bah à un voleur avant de le molester sérieusement. A la barre, ils ont reconnu les faits mis à leur charge. Dans ses réquisitions, le procureur a demandé leur condamnation à 2 ans d’emprisonnement, a constaté un reporter que Guineematin.com avait dépêché sur place.

Demba Cissé et Fodé Cissé sont en détention à la maison centrale depuis le 21 juin 2023. L’audience du mercredi dernier, 4 octobre 2023, a été consacrée aux réquisitions et plaidoiries dans cette affaire. Ils sont jugés pour avoir administré de violents coups à Mamadou Diouldé Bah qui revenait de la prière. Ils disent l’avoir confondu à un voleur.

Dans sa plaidoirie, l’avocat de la partie civile soutient qu’il s’agit d’un règlement de comptes. « Monsieur Bah n’est pas présent parce qu’il vient de rentrer de la France pour ses soins. Le résultat dit qu’il risque d’avoir du tétanos. C’est pourquoi je dis que l’acte était prémédité. Il n’a repris connaissance que lorsqu’il a été envoyé à l’hôpital. Quand il a été à l’hôpital, Il a passé la radio à 250 mille francs guinéens et plein d’autres examens, évalués à 4 millions 200 mille francs guinéens. Rien de tout ça n’a servi. Il fallait qu’il se rende en France. On lui a dit là-bas que s’il n’y allait pas, il aurait perdu connaissance et fait une crise d’AVC à la longue. La partie civile réclame 50 millions de francs guinéens à titre de dommages et intérêts parce que le voyage d’Elhadj a couté beaucoup d’argent », a dit l’avocat de la partie civile.

Dans ses réquisitions, le représentant du Ministère public a rappelé qu’on ne doit pas se faire justice. Il a ensuite requis leur condamnation à 2 ans ferme. « Dans cette affaire, les frères Cissé n’ont pas été agressés pour s’attaquer à un innocent qui revenait juste de la prière. Selon leur déclaration, ils ont reconnu… Surtout le nommé Fodé Cissé qui a interpellé la partie civile vers minuit. Quelqu’un qui revenait tranquillement de la mosquée, un innocent, comme d’autres citoyens qui sont devant vous ici, ils prennent des armes qui peuvent donner la mort. Mr le président, nous sommes dans une société très organisée dans laquelle quand on est victime, on vient se plaindre à la justice. Ils estiment qu’ils sont victimes, pourtant ils se sont déversés sur un citoyen. Monsieur le président, nous estimons qu’à partir du moment qu’ils savaient que Monsieur Bah était innocent, ils n’ont pas arrêté ; ils ont continué à lui donner des coups dans l’intention de le tuer. Mr le président, la question que vous devez vous poser, est ce qu’ils ont cherché à savoir qui était le Monsieur ? Vous constaterez avec nous que les actes de ces deux frères sont très graves. Vous avez vu Mr Bah, dans quelle condition il s’est présenté ici. Ils ont dit que c’est la victime qui détenait les barres de fer. C’est faux, c’était juste pour se défendre. En plus de ces coups et blessures, vous allez constater au niveau de son cou, sur tout son corps, qu’il y a de graves blessures. Les faits sont établis à l’encontre des prévenus. Même si c’était un voleur, est-ce qu’ils avaient le droit à lui faire subir ce qu’ils ont fait ? Mr le président, nous vous demandons d’appliquer la loi rigoureusement, pour leur faire comprendre qu’ils ne doivent pas agir comme ça. Ils l’ont reconnu devant vous. Il y a eu violence. Nous vous vous demandons de les condamner à une peine d’emprisonnement de 2 ans. Personne n’aimerait voir un concitoyen dans une situation pareille », a-t-il laissé entendre.

De son côté, l’avocat de la défense a reconnu la violence subie par Mamadou Diouldé Bah et plaidé que ses clients soient condamnés avec sursis. « Vous avez constaté que depuis la première comparution, les frères n’ont pas nié les faits. Ils ont surtout eu le courage d’expliquer brièvement la circonstance dans la quelle Mr Bah a été attaqué. Mais, ils vous ont expliqué que le manteau que portait le voleur était le même manteau que portait Mr Bah. Malgré tous ces faits, les prévenus ont été digne de reconnaître les faits. Il y a eu d’abord l’erreur sur la personne, parce que la personne qui a été remarquée était en mode attaque, il portait le même manteau que le voleur qui les a menacés. Ils ont dit aussi que si la personne avait directement parlé, il ne l’aurait pas attaquée. Celui qui maitrise parfaitement la loi n’aurait pas agi comme ça. Je sais que vous avez la compétence d’appliquer la loi. Vous avez la faculté de juger, si vous croyez avec conviction qu’il faut les condamner, nous vous demandons de les condamner avec sursis. Vous avez entendu, ils ont dit qu’ils n’avaient aucun antécédent, c’est un citoyen qui vit dans leur quartier », a-t-il plaidé.

Le dossier a été mis en délibéré. La décision dans cette affaire sera rendue le 10 octobre 2023.

Hassanatou Kanté pour Guineematin.com

Tel : 621 937 298

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