Début des cours à l’enseignement technique : le CFP Maritime de Kaloum manque d’un navire pour la formation pratique

Les établissements d’enseignement technique et de formation professionnelle ont ouvert leurs portes ce lundi, 9 octobre 2023, sur l’ensemble du territoire national. Au Centre de formation professionnelle (CFP) maritime de Kaloum, enseignants et responsables ont répondu présent, contrairement aux élèves, pas du tout nombreux. Les responsables ont fait savoir qu’il leur manque un navire pour la formation pratique des apprenants, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.  

Les élèves de l’enseignement technique et de la formation professionnelle ont repris le chemin de l’école. Au centre de formation professionnelle (CFP) maritime de Kaloum, beaucoup d’élèves ont brillé par leur absence.

Zakaria Touré, directeur des études du CFP maritime de Kaloum

Le directeur des études du centre, Zakaria Touré, a profité de cette cérémonie d’ouverture des classes pour solliciter l’obtention d’un navire pour la formation pratique en mer des élèves de son institution. « Aujourd’hui, c’est la rentrée des classes de l’école professionnelle. Contrairement aux années passées, aujourd’hui les élèves sont venus. Donc, c’est satisfaisant pour moi. Le premier jour, c’est rare que les enfants viennent à l’école. C’est le contraire aujourd’hui, les élèves sont là. En terme d’effectifs, j’ai 114 élèves pour le moment. Nous sommes en deuxième et troisième année. La première année n’est pas encore venue. En parlant des programmes, ce sont les mêmes matières que nous avons ici pour les premières années. L’école maritime, c’est l’école à vocation de métier de mer. On a les trois filiales que nous enseignons ici, notamment la construction navale : les élèves qui doivent faire les bateaux ; la mécanique : où on forme les mécaniciens, parce que dans un bateau, il faut qu’ils commandent, c’est le navigateur qui est mécanicien. On a beaucoup de cours que nous enseignons ici, le Français, la navigation, la sécurité et incendie, la mécanique, la construction navale. Mais ce qui est le plus important ici, c’est la pratique. Les enfants qui sont là, ils doivent forcément aller en mer. Parce qu’on ne peut jamais apprendre notre métier à terre ici. C’est en mer. Donc il faut qu’on soit dans le bateau. Un navire nous manque pour la formation pratique de nos élèves. Nous avons besoin d’un navire pour la formation pratique des élèves. Ce sont les petits moyens-là qui nous manquent aujourd’hui », a-t-il fait savoir.

Poursuivant, Zakaria Touré a salué les efforts du département dans l’amélioration des conditions de travail des apprenants. « Chaque année, le Ministère nous envoie quelque chose pour acheter la matière d’œuvre. On va au marché, on achète ça pour que les enfants fassent les travaux pratiques. Mais la pratique sur la terre ferme pour nous les marins, c’est insuffisant. Il faut aller en mer, il faut trouver une flotte pour qu’on puisse aller en mer dans le bateau pour faire la pratique. Mais le ministre que nous avons aujourd’hui, il est dégourdi, parce que notre centre n’était pas par le passé ce qu’il est aujourd’hui. Tout a changé ici, les salles de classe, les bureaux, tout. L’école n’était pas comme ça, mais il a complètement changé la physionomie de l’école maritime. Tout ce qui nous manque ici aujourd’hui, c’est la flotte pour les travaux pratiques en mer », a-t-il martelé.

Mamadou Aliou Haidara, professeur de Français au CFP maritime

Pour sa part, Mamadou Aliou Haidara, professeur de Français au CFP Maritime, regrette l’absence d’un grand nombre d’élèves. Il a par ailleurs fait savoir qu’il est confronté à des difficultés. « Le cours d Français que j’enseigne, c’est la technique de l’expression. Mais sur ça, on a des difficultés au niveau de la documentation. La documentation fait défaut. Et mieux, chaque année qui passe, il faut un changement. Donc ça évolue. On ne doit pas se contenter de ce qui a été fait l’année dernière pour cette année. C’est-à-dire que nous évoluons avec le temps. Ça doit évoluer, on doit s’adapter aux réalités de chaque année », a dit monsieur Haidara.

Thierno Amadou Baldé, professeur de Sécurité et incendie au CFP maritime de Kaloum

De son côté, Thierno Amadou Baldé, professeur de Sécurité et Incendie, n’a reçu aucun élève. « Le constat est un peu amer. Malheureusement, les élèves ne sont pas venus, les professeurs sont là, mais les élèves ont boudé la rentrée des classes cette année. Nous enseignants et encadreurs, nous sommes prêts à reprendre les cours. Les élèves, quand ils seront là, vont chercher à combler le vide. Vous voyez ? Je suis seul en classe ici pour le moment. J’ai la classe de la 3è année qui a un effectif de 12 élèves, dont 3 filles. Aucun n’est venu. Je demande aux élèves de venir à l’école surtout la classe de 3è est une classe d’examen et à la fin de l’année, quoi qu’il arrive, il y aura l’examen. L’examen est national. Ils n’ont qu’à venir, on n’a pas de temps à perdre », conseille-t-il.

Sidiki Konaté, élève en 2è année du CFP maritime de Kaloum

Sidiki Konaté, élève en 2ème année Navigation et Pêche, un des élèves ayant répondu présent à l’appel, se dit très content de la reprise du cours. « J’ai un sentiment de joie aujourd’hui de reprendre les cours. C’est pourquoi j’ai été matinal aujourd’hui pour venir à l’école. Je suis en deuxième année. J’étais pressé de reprendre les cours que je compte suivre jusqu’à la fin de l’année pour avoir beaucoup de formations en théorie et en pratique », a dit le jeune élève.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tel. : 622 919 225

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