L’Académie des Sciences de Guinée a été officiellement lancée à Conakry ce mercredi, 11 octobre 2023. Cette initiative des autorités de la transition vise à apporter de l’expertise à l’État et aux institutions publiques et privées. L’Académie œuvrera à éclairer notre société et les plus hauts décideurs nationaux à travers des productions scientifiques et techniques. La session inaugurale, organisée dans un réceptif hôtelier de Conakry, a été présidée par le Premier ministre Dr Bernard Goumou. Elle a réuni plusieurs membres du gouvernement, des cadres du département de l’Enseignement supérieur, entre-autres, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
L’académie des sciences de Guinée rassemble une trentaine d’éminents scientifiques, composés de femmes et d’hommes, issus de plusieurs domaines. L’académie comprend 5 collèges qui sont : le Collège des sciences et techniques, le Collège des sciences naturelles et agronomiques, le Collège des sciences de la santé, le Collège des sciences humaines et sociales, des arts et culture et le Collège des sciences juridiques, politiques et économiques.
La conférence inaugurale animée à cet effet était placée sous le thème « Du Prométhée Noir au Diplômé sans Emploi ». Elle a mobilisé des sommités du monde scientifique du pays.
L’Académie des Sciences de Guinée est bien consciente des enjeux du moment. Selon son président, Mamadou Aliou Baldé, l’objectif de l’académie est de contribuer au rayonnement de la Guinée en Afrique et dans le monde. « La mission de l’Académie des Sciences de Guinée vise, entre-autres, à donner aux individus et aux communautés les moyens de prendre des décisions éclairées qui influencent positivement leur santé et leur bien-être, à mobiliser les données probantes pour des politiques efficaces, à traduire efficacement les concepts scientifiques complexes en informations accessibles, à tenir compte des avoirs et savoirs traditionnels, à apporter son expertise à l’État, aux institutions publiques et privées, à veiller à la qualité de l’enseignement des Sciences, des Lettres, des Arts et de la Culture à tous les niveaux du système éducatif, à prendre position sur des questions touchant les relations entre la Science et la Société. Donc, on est des conseillers en quelque sorte, on peut guider et orienter également, mais on n’est pas des acteurs. On intervient dans l’éducation, on intervient dans la recherche. Le rôle fondamental étant le développement des sciences mais sur des bases rationnelles… À partir de maintenant, d’autant plus que le Ministère de l’Enseignement Supérieur nous supporte financièrement, c’est à partir de ces moyens financiers qu’on va développer les programmes à l’endroit des écoles primaires jusqu’à l’université, à l’endroit de tous les départements ministériels et à l’endroit même des privés », a indiqué le président de l’Académie des Sciences de Guinée.
Pour sa part, Dr Diaka Sidibé, ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, par d’un défi relevé. Elle s’est engagée à accompagner cette académie pour le rayonnement de la science et la technologie en Guinée. « C’est un grand défi que nous venons de relever avec brio grâce à la clairvoyance du chef de l’État, le Colonel Mamadi Doumbouya qui, depuis la création de l’Académie des Sciences de Guinée, a pris ses responsabilités pour le lancement de cette jeune académie qui est placée sous sa haute protection et sous le parrainage de mon département. Nous, Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’innovation, nous sommes résolument engagés aujourd’hui à accompagner cette jeune académie pour le rayonnement de la culture, de l’art de la science, de la technique et de la technologie en République de Guinée, en Afrique tout entière et dans le reste du monde. Nous nous réjouissons de la forte mobilisation et de l’accompagnement du gouvernement à travers cette session inaugurale. Mon département, qui est aujourd’hui un des sous-secteurs du système éducatif guinéen, va prendre ces recommandations à bras le corps pour qu’en fin ce Prométhée puisse arriver aux fins fonds de nos villages avec de la lumière scientifique pour le développement socioéconomique de notre nation. Les académies à travers le monde sont force de propositions dans tous les domaines du développement d’un pays. Leurs avis, leurs recommandations et surtout leur alerte sont attendus. Nous comptons sur notre jeune académie pour être une force de proposition en tant qu’institution républicaine », a lancé Dr. Diaka Sidibé.
En présidant la cérémonie, le Premier ministre, Dr Bernard GOUMOU, a exhorté les membres de l’Académie Sciences de Guinée à œuvrer pour éclairer les décideurs publics. « Il aura fallu 7 longues années pour offrir à notre pays son académie des sciences. Grand merci à vous, au nom de la République. J’ai bien compris que l’Académie des Sciences de Guinée compte 5 collèges dont chacun œuvrera à éclairer notre société et les plus hauts décideurs nationaux à travers les productions scientifiques et techniques. Conscient de cette noble et pressante mission de promotion des sciences, des techniques et de l’innovation au sein de la jeunesse guinéenne, le président de la République a impulsé avec clairvoyance le démarrage des travaux de l’académie des sciences de Guinée, il attend de l’académie le rayonnement de notre identité culturelle, africaine à travers des réflexions scientifiques, sociétales novatrices, non seulement en République de Guinée, mais aussi en Afrique et dans le monde. Dans un monde de plus en plus guidé par l’argent, le pouvoir, la force, nous comptons sur vous pour qu’à travers le prisme de l’éthique, vos travaux portent non seulement sur les sciences et les techniques, mais aussi sur le pouvoir étatique, les activités économiques, les compétitions pour le pouvoir, la gouvernance, la vie politique, la relation entre gouvernants et gouvernés. Bref, l’ensemble des activités et des comportements humains pris Individuellement et collectivement. Ensuite, le savoir est un élément central de la capacité d’influencer sur les programmes de développement d’un pays. Il est vrai que notre pays est doté d’importantes ressources naturelles et jouit d’un climat propice à l’agriculture. Mais à l’instar des autres pays peu favorisés par la nature et qui sont des références en matière de développement, nous savons que le savoir, la connaissance et l’expertise sont les catalyseurs d’un développement social, économique et politique durable, lorsqu’ils sont promus et mis à la disposition de la société. Travailler donc à ce que vos recherches génèrent un large éventail d’idées pour la résolution des problèmes de développement de notre pays », a dit le Premier ministre.
Malick DIAKITE pour Guineematin.com
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