Affaire Damaro à la CRIEF : « nous pensons qu’il y a des non-dits dans cette affaire » (Biro Soumah du PPC)

Aboubacar Biro Soumah, président du parti pour le progrès et le changement (PPC)

La comparution de l’ancien président de l’assemblée nationale sous le régime Alpha Condé devant la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF) continue d’alimenter la chronique. Pour Aboubacar Biro Soumah, président du Parti pour le progrès et le changement (PPC), cette affaire de détournement présumé comporte de non-dits. Il l’a dit hier, samedi 14 octobre 2023, dans un entretien accordé à Guineematin.com à travers un de ses reporters.

L’ancien président de l’Assemblée nationale sous la 9ème législature a comparu lundi dernier devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Amadou Damaro Camara, 71 ans, a nié les faits de détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux, corruption dans le secteur public et privé, prise illégale d’intérêts et complicité qui lui sont reprochés.

Selon Aboubacar Biro Soumah, leader du Parti pour le progrès et le changement (PPC), le procureur n’a pas pu apporter des preuves tangibles contre les prévenus devant la CRIEF. « Amadou Damaro Camara, ex président de l’Assemblée nationale sous l’ère Alpha Condé, a été arrêté et emprisonné pendant 18 mois avant son jugement. Ce qui veut dire que le délai prévu pour la détention était dépassé. Ce non-respect du délai montre que la procédure n’a pas été à la hauteur. Et quand son procès s’est ouvert, la cour a écouté sa déposition, le juge a ordonné sa mise en liberté provisoire. Le lendemain, le procureur relève appel. Nous pensons vraiment qu’il y a de non-dits dans cette affaire Amadou Damaro et Cie… Damaro Camara a pu convaincre la cour.  Nous avons suivi l’audience de bout en bout. Quand Amadou Damaro dit qu’il y a une bonne partie qui est investi dans le cadre du siège de l’assemblée, cela est visible. Donc, il suffit que le procureur passe avec les enquêteurs pour mener leurs enquêtes. Mais cette phase aussi ne devrait pas attendre 18 mois… Sinon, Amadou Damaro Camara est en train de croupir en prison pour des faits dont on devrait beaucoup faire attention pour éviter l’injustice. Donc, il faut qu’on évite l’injustice dans notre pays. Si Amadou Damaro parle du début des travaux du siège de l’Assemblée nationale, des factures d’électricité de Guinée (EDG), il parle d’un montant de 6 milliards qu’il a laissé à la banque avant son départ.  Jusqu’à l’heure où nous sommes, le procureur n’a pas pu démontrer à la face des guinéens et à l’opinion internationale des preuves tangibles contre ceux qui sont arrêtés et emprisonnés. Ce qui veut dire que la boussole annoncée n’est toujours pas bien orientée. Et le cas Amadou Damaro Camara fait foi », a-t-il laissé entendre.

Au regard de cette situation, Biro Soumah estime que le procureur spécial près la CRIEF doit approfondir ses enquêtes pour permettre aux guinéens de voir la vérité dans cette procédure. « Moi, je dis que la CRIEF doit aller au fond de ce dossier pour permettre aux guinéens de voir la vérité. Ce qui veut dire pour nous, ce que nous avons entendu et ce que nous avons vu, nous pensons que le procureur devrait aller chercher les preuves ailleurs.  Parce que dans cette affaire, il ne s’agit pas de Amadou Damaro Camara, mais il s’agit de l’appareil judiciaire de la Guinée. Si aujourd’hui Amadou Damaro et Cie sont emprisonnés sans jugement, demain ça pourrait être le tour des autres… Il faudra que les guinéens comprennent que l’appareil judiciaire guinéens n’est pas fait pour quelqu’un, ni contre quelqu’un, mais qu’il est fait simplement pour protéger », a martelé le leader politique.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel :620 589 527/664 413 227

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