Guinée : 126 000 personnes atteintes du VIH/SIDA, le taux de prévalence en baisse (CNLS)

Le secrétariat exécutif du comité national de lutte contre le sida (CNLS) en Guinée a animé une conférence de presse ce mercredi, 22 novembre 2023, à Conakry. Cette rencontre avec la presse nationale entre dans le cadre de la vulgarisation du rapport mondial 2022 de l’ONUSIDA. Et, au cours de son exposé, Dr Abass Diakité, le secrétaire exécutif du CNLS, a révélé que 126 000 personnes portent actuellement le VIH/SIDA en Guinée. Il a aussi rassuré que le taux de prévalence est en baisse dans le pays (comparativement aux années précédentes), rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Devant la cohorte de journalistes qui étaient présents à la maison de la presse ce mercredi, Dr Abass Diakité a confié que « l’épidémie du SIDA se féminise » en Guinée.

Abass Diakité, secrétaire exécutif du CNLS

« La prévalence du Sida en Guinée est à date à 1,5%. Ça veut dire que la prévalence a connu une baisse en Guinée. Parce que à un passé récent, cette prévalence était à 1,7%. Cela est extrêmement important parce que c’est un indicateur phare pour nous pour évaluer les progrès en matière de lutte contre le Sida. Selon les estimations de cetron (qui est un logiciel), le nombre de personnes vivantes avec le VIH en République de Guinée aujourd’hui est de 126 000. Il faut savoir aussi que dans notre pays l’épidémie du Sida se féminise. Parce que si la prévalence à l’échelle nationale est 1,5%, cette prévalence chez les femmes est 1,6% et chez les hommes 1,3%. Ce qui confirme effectivement la féminisation du SIDA dans notre pays », a-t-il expliqué.

Sur le territoire national, c’est la ville de Conakry qui est la plus touchée. Mais, d’importants efforts sont en train d’être fournis pour une prise en charge correcte des malades.

« Il y a une inégalité en matière de prévalence, selon les régions actuellement. La région de Conakry est la plus affectée à cause de son caractère cosmopolite. Et, Conakry est suivie par la région de Boké. Et, la raison est qu’actuellement il y a beaucoup de développement d’activités minière, c’est ce qui fait que la population de Boké est exposée à l’épidémie du VIH/SIDA. Et, après Boké, il y a les régions comme Kankan et N’zérékoré pour ne citer que celles-ci. Le pays quand même s’est organisé pour barrer la route à l’épidémie du SIDA. Parce que quand vous voyez certains pays, la prévalence qui est à 1,5% chez nous peut aller jusqu’à 1,30%. Ça veut dire que nous avons fourni assez d’efforts pour stabiliser l’épidémie dans notre pays, mais aussi pour traiter les malades afin de les garder vie et aussi freiner la route à la survenue de nouvelles infections », a indiqué Dr Abass Diakité.

De son côté, Dr Job Sabgohan, le directeur pays ONUSIDA, a fait un résumé du rapport mondial du Sida. Il estime que d’énormes progrès ont été faits dans la lutte contre le SIDA.

Dr Job Sabgohan, Directeur Pays ONUSIDA

« Il faut retenir quatre choses de ce rapport. Le premier point à retenir, ce qu’il y a d’énormes progrès qui ont été faits, mais le sida n’est pas fini. Nous parlons là de la révolution des ARV anti retro viraux qui permettent de maintenir en vie normale ceux qui sont atteints du VIH SIDA, même si par contre ça ne guéri pas totalement.

De l’autre, l’avancée de la technologie qui nous a permis de passer de 22 à un seul comprimé pour les patients, il y a l’autotest, mais aussi le test de dépistage simplifié qu’on peut rapidement faire et connaître son état sérologique. Les nouvelles infections ont diminué de 49% depuis 1995 à aujourd’hui, la mortalité a aussi diminué de 51% depuis 2010. Ces progrès ont été faits, et aujourd’hui nous avons plus de 39 200 .000 personnes qui sont sous ARV dans le monde. Mais, le sida n’est pas fini. On a fait ce progrès, il ne faut pas qu’on oublie ce qu’on avait fait pour arriver à ces résultats aujourd’hui. ça doit continuer, sinon plus, parce qu’on parle d’épidémie. Ce qui reste à faire est plus que ce qu’on a déjà fait. Le sida n’est pas fini, nous avons aujourd’hui des nouvelles infections. Dans le monde on peut compter encore 360. 000 nouvelles infections en 2022 et près 630.000 décès dans le monde. Ça veut dire un décès par minute. Il est possible aujourd’hui de mettre fin au VIH SIDA. Le rapport nous a indiqué 5 pays africains qui ont déjà atteint les objectifs des 3. 95. Il s’agit du Botswana, le Swaziland, la République Fédérée de Tanzanie, le Zimbabwe et le Rwanda. Ces autres pays dans le monde dont huit en Afrique sont sur la voie et vont atteindre ces 3. 95 sous peu. Ce rapport nous indique la voie à tous les pays pour mettre fin à l’épidémie du VIH SIDA comme problème de santé publique d’ici l’an 2030… Il faut un leadership fort à tous les niveaux, depuis le sommet de l’Etat jusqu’à la population que nous sommes. Il faut aussi que ce leadership soit concrétisé dans les actes(…), il faut renforcer les communautaires, il faut maintenir ce rôle légendaire que les communautaires ont joué pour qu’on ait tous les progrès. Aujourd’hui les commentaires, avec l’avancée de la technologie, peuvent faire beaucoup de choses que seulement les médecins faisaient. Il faut donc une certaine approche, tel que la démédicalisation, la décentralisation des services de santé », a expliqué Dr Job Sabgohan.

Pour sa part, Laye Kaba, le coordinateur adjoint PNLSH, a dit qu’il y a 203 sites de prise en charge du VIH SIDA en Guinée.

Laye Kaba, coordinateur adjoint PNLSH

« A date, nous avons des structures de santé qui font la prise en charge des malades vivants avec le VIH et sur toute l’étendue du territoire national. Aujourd’hui nous avons 203 sites de prise en charge et nous avons 469 centres de PTME. La Guinée a souscrit à toutes les recommandations de l’OMS et de l’ONUSIDA dans la riposte contre le VIH SIDA. Quand on parvient à stopper le VIH au niveau des enfants, on l’aura vaincu », a-t-il rassuré.

Hadja Aminata Soumaoro , présidente du réseau des femmes infectées et affectées du VIH-SIDA en Guinée

Quant à Hadja Aminata Soumaoro, présidente du réseau des femmes infectées et affectées du VIH-SIDA en Guinée, elle a invité les citoyens à se faire dépister et à se vacciner afin de lutter contre cette maladie.

« Nous demandons aux communautés d’accepter de se faire vacciner, puisque tout suite dans la salle vous avez entendu que le dépistage peut beaucoup soulager la maladie. Le virus n’est plus tabou, puisque non seulement on peut vivre avec et le palu tue actuellement plus que le SIDA. Au-delà de tout ça, le porteur du virus est de fois plus saint que ceux qui ne portent pas, s’il accepte bien-sûr de prendre les ARV et faire le dépistage régulièrement. Les femmes enceintes aussi ne doivent pas rester en marge ce pour sauver les bébés et dorénavant qu’on ne parle plus d SIDA dans notre pays », a-t-elle dit.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

Facebook Comments Box