Conakry : 11 jeunes bénéficient d’une formation gratuite en Make-up Cinématographique

Organisée par LABIS (Laboratoire d’innovation sociale) à la maison des jeunes de Nongo (dans la commune de Ratoma), la session de formation en Make-up Cinématographique à l’attention de onze (11) jeunes a pris fin ce samedi, 16 décembre 2023. Les participants, majoritairement des diplômés en art et culture, ont été outillés en formation maquillage des effets spéciaux, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

La présente formation s’est déroulée du 12 au 16 décembre. Et, elle a permis de renforcer les capacités de ces jeunes sur le maquillage en vue de donner une image parfaite au cinéma guinéen.

Leno Fenda Martine, étudiante à l’Institut supérieur des arts Mory Kanté de Dubréka

Leno Fenda Martine, étudiante à l’Institut supérieur des arts Mory Kanté de Dubréka et participante à cette formation, demande au gouvernement d’accompagner les réalisateurs pour le bien-être du cinéma en Guinée.

« J’ai regardée des films où ils faisaient certains maquillages du coup ça m’a motivée. Quand j’ai eu l’opportunité de participer à cette formation, je me suis engagée, parce que c’est ma passion, j’aime faire les dessins. Je souhaite me lancer profondément dans le cinéma. Après cette formation, on aimerait que le gouvernement aide les réalisateurs pour qu’on puisse travailler », a-t-elle dit.

Abondant dans le même sens, Ibrahima Foridou Diallo, réalisateur et participant à cette formation, s’est engagé à démultiplier cette formation dispensée par LABIS.

Ibrahima Foridou Diallo, diplômé à l’Institut supérieur des arts de Guinée

« J’évolue en Cinéma, je suis réalisateur. Nous voulons le repositionnement du cinéma guinéen, parce que nous sommes trop dans l’amateurisme. Et quand on se compare à nos pays voisins, le Sénégal, la Côte d’Ivoire (…), ils ont connu des avancées par rapport à nous, ils se sont beaucoup accentués sur le côté professionnel. Nous aussi en Guinée, on s’est dit pourquoi ne pas aller au-delà de ce qu’ils ont pu faire. C’est dans ce cadre que j’ai eu le courage et l’engagement de postuler pour cette formation cinématographique. Surtout avec l’engagement, je me vois dans 2 ans, 3 ans au sommet. Je serai capable de transmettre à d’autres après cette formation. Du côté de l’État, nous lançons un appel pour faire face à ce domaine du cinéma. D’autres ont pu vraiment décoller, mais jusque-là, avec le cinéma, ça manque encore. On peut aller de l’avant et représenter la Guinée à l’international, à travers les produits locaux. Pour réussir dans ce cap, c’est aller au-delà. Nous avons opté pour faire le Cinéma, on essaie de faire ces formations pour aller au-delà, parce que c’est devenu notre profession. On veut instaurer le nom de la Guinée à l’international », a-t-il indiqué.

De son côté, Rayhanna Diallo, maquilleuse professionnelle, maquilleuse Cinéma et formatrice, souhaite l’accompagnement de l’Etat pour aider davantage les jeunes dans ce métier.

Rayhanna Diallo, maquilleuse professionnelle, maquilleuse Cinéma et formatrice

« La chose qui m’a motivée à me lancer dans le cinéma, parce que ça n’existait pas il y a 3 ans, les réalisateurs avaient un problème de trouver une maquilleuse qui pouvait vraiment les aider derrière la caméra afin qu’ils aient des images qui puissent recouvrir les actions qu’ils effectuent. Moi, je le faisais, j’ai appris une bonne petite partie en Côte d’Ivoire. Après, je suis revenue à la maison, j’ai une camarade française du nom de Célie qui travaille au studio Kirate et qui m’a vu faire ce boulot. Du coup, elle a joué une sorte de management auprès des réalisateurs. Les autres font des maquillages des faits divers, les bricoles, il faut embellir le visage, le maquillage complexe, moi, je préfère le maquillage des effets spéciaux pour pouvoir bien bosser dans le cinéma. Parce que sans maquillage des effets spéciaux, on ne peut pas travailler dans l’industrie à moins que le réalisateur n’a pas besoin d’une maquilleuse. Sinon, toutes les histoires ont des histoires dramatiques, il faut le reproduire sur le visage pour que ça soit plus naturel. Aujourd’hui avec l’ouverture de l’industrie, on a réussi à assister à différents types de festival. Dans les années à venir, l’industrie va beaucoup avancer. Je ne peux pas dire qu’on a décollé, mais ça nous manque un peu, on a besoin de se faire connaître. Certains qui sont au Ministère de la culture me connaissent déjà, donc c’est le bon moment de s’arrêter et aller les voir pour qu’ils nous accompagnent à former plus d’élèves et d’étudiants pour faire décoller le cinéma… On a des soucis de moyens, on se débrouille avec le peu de matériel qu’on a. Si on a du décollage tout de suite, on peut avoir 10 à 15 productions dans la journée. Donc, forcément cela va créer de l’emploi pour les jeunes filles », a-t-elle confié.

Pour sa part, Djenè Madé Fofana, coordinatrice de LABIS (laboratoire d’innovation sociale) de Conakry chef programme compétence pour demain, accompagne ces jeunes passionnés du cinéma.

Djenè Madé Fofana, coordinatrice de LABIS

« Le programme compétence pour demain vise l’autonomisation des jeunes à travers des solutions innovantes dans les zones périphériques des grandes villes de l’Afrique de l’ouest, c’est mis en œuvre dans 6 pays dont la Guinée…. Donc, il a trois phases. La première phase est déjà terminée, la deuxième phase qui s’étend de 2022 à 2025 a démarré. Comme vous le savez, les industries culturelles, créatives, aujourd’hui représentent un pas important sur l’économie mondiale. C’est pourquoi le programme compétence pour demain a fait le développement de l’industrie culturelle un espace d’accompagnement des jeunes… Suite à une demande de quelques jeunes, nous avons initié cette formation en Make-up Cinématographique. C’est un métier émergent qui prend beaucoup de place en Guinée, en Afrique et partout dans le monde. Les jeunes sortent avec des compétences qui les permettent de s’insérer dans la vie professionnelle… Donc, nous espérons qu’ils vont y travailler, néanmoins le programme est disponible pour les accompagner afin de les professionnaliser mieux. Cela va leur permettre de générer des revenus et de contribuer au développement de leur pays », a-t-elle expliquée.

Ismael Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 624693333

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