Les fidèles chrétiens de Guinée, à l’instar de leurs coreligionnaires à travers le monde, se préparent à célébrer Noël. À Conakry, cette célébration de l’anniversaire de la naissance de Jésus Christ intervient dans un contexte particulier, marqué par l’incendie tragique au dépôt central de carburant à Kaloum. Pour avoir un aperçu sur les préparatifs de cet évènement, Guineematin.com a donné la parole à madame Rosalie Mamy Millimouno, responsable des événements à l’église Alléluia de Belle Vue, dans la commune de Dixinn.
A l’église Alléluia de Belle Vue, Rosalie Mamy Millimouno et son équipe sont pleines d’entrain ce vendredi, 22 décembre 2023, dans les travaux de nettoyage et de décoration. Effectuant les derniers ajustements, elle partage son ressenti sur les préparatifs de la fête de Noël, soulignant les défis inhabituels de cette année. « En tant que responsable des événements à l’église Alléluia de la Belle Vue, je suis ici aujourd’hui pour embellir l’image de notre église, afin qu’elle reflète l’esprit de la célébration de Noël. Comme vous pouvez le constater, notre équipe est déjà à pied d’œuvre, s’affairant à préparer, décorer, réorganiser et nettoyer. Toutefois, les préparatifs cette année sont quelque peu perturbés, comme en témoigne le drame survenu au dépôt de carburant à Kaloum. Contrairement aux années précédentes, l’enthousiasme est moins palpable. Certains membres de l’équipe sont absents en raison des difficultés liées à la situation actuelle : pénurie de carburant, coût élevé des transports. Normalement, à ce stade, l’effervescence est générale, les gens sont joyeux. Mais cette fois-ci, les événements sont ralentis en raison de l’incendie à Kaloum. Initialement, nous aurions dû débuter nos activités dès le lundi dernier, mais malheureusement, le drame a retardé nos plans. Néanmoins, nous mettons tout en œuvre pour célébrer la naissance de Jésus. Nous célébrerons Noël, mais cela ne sera pas aussi flamboyant qu’auparavant », a-t-elle expliqué.
Par ailleurs, notre interlocutrice a fait savoir que la conjoncture fait qu’il n’y aura pas suffisamment de cadeaux comme par le passé. « C’est l’occasion de faire des cadeaux à nos proches, parents, enfants et amis, mais cette année, j’ai dû réduire le nombre de présents en raison de la conjoncture. J’ai déjà remis les cadeaux à mes parents. Mais pour les enfants, c’est un peu difficile. Les choses ne se déroulent pas comme prévu. Nous avions l’intention de préparer des mets délicieux et d’inviter des convives, mais compte tenu de la situation actuelle du pays, cela n’est plus envisageable comme nous l’aurions souhaité. Nous devons réduire le nombre d’invités simplement parce que nous ne pouvons plus assumer les frais. Malgré tout, nous ferons le strict minimum pour savourer ce moment. J’ai déjà acheté les tenues de fête en novembre, comme je le fais habituellement. Attendre jusqu’à décembre aurait été plus coûteux, et se rendre à Madina pour les achats aurait été compliqué. Si ce n’était pas à cause de ce drame, Madina aurait été confronté à des embouteillages… ».
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com
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