Attaque contre les taximotards à Kamsar : le Syndicat sollicite l’installation d’une base des forces de sécurité

L’insécurité grandissante inquiète le syndicat des taxis motos de la sous-préfecture de Kamsar. Des attaques à main armée, parfois mortelles, contre les taximotards sont signalées, suscitant l’émoi et la colère. Interrogé par l’envoyé spécial de Guineematin.com sur place dans la journée d’hier, lundi 05 février 2024, Saïdou Gnabaly, responsable du syndicat des taxis motos de Kamsar, tire la sonnette d’alarme et sollicite la mise en place d’une base des forces de défense et de sécurité entre Kolaboui et Kamsar.

Kamsar, relevant de la sous-préfecture de Boké, compte plus de 5 000 conducteurs de taxis motos. Actuellement, ils font face à une insécurité grandissante. Des braquages avec des cas de morts y sont enregistrés.

Saidou Gnabaly, responsable du syndicat des motos taxis de Kamsar

Saidou Gnabaly, responsable du syndicat des motos taxis de Kamsar, se dit inquiet de cette situation. « Cette affaire d’insécurité est inquiétante à Kamsar. Nous sollicitons auprès des autorités, au niveau de la sortie de Kamsar, qu’on installe une base militaire. Les bandits quittent vers le sud. On a un sérieux problème. Ceux qui font ces actes, on les recherche. Nuit et jour, le commissariat central les recherches. Nous aussi, on a des agents qui sont à leur poursuite. On se dit qu’ils quittent ailleurs pour venir, avec leurs relations, ici pour faire ces actions. Les taxis motards qui sont à Kamsar, c’est plus qu’à Boké. Il y a entre 5 000 et 6 000 taxis motos. Une seule personne ne peut pas gérer ça. Kamsar, c’est une seule entrée et une seule sortie. Donc, s’il y a un camp entre Kamsar et Kolaboui, peut être quelqu’un ne peut pas voler, tuer sans qu’on ne l’attrape. Là où je suis, je suis mal à l’aise, j’ai peur qu’un jour les taxis motards prennent un voleur. Si la sécurité n’arrive pas, ils vont le tuer du fait que leurs amis sont tués. C’est pourquoi, dès que j’entends un problème, je me lève directement. Depuis que ça a commencé il y a 3 mois, nous avons enregistrés 3 cas de jeunes qui sont tués, sans compter ceux qu’on trouve attachés mais qui ne sont pas morts », a expliqué notre interlocuteur.

Saidou Gnabaly, Syndicat des motos Taxis à Kamsar

En outre, Saïdou Gnabaly, responsable du syndicat des taxis motos de Kamsar, a fait savoir que certaines mesures sont déjà prises pour inverser la tendance. « On a pris des décisions. Le commissaire central de police nous a appelés, pour nous demander de nous lever pour voir le cas des voleurs. Dans toutes les bases où on a des soupçons, on part vérifier sur le champ. Moi-même je sors, parce que je ne peux pas voir le danger et rester tranquille, je suis leur chef. Sinon, ils vont faire du n’importe quoi. Nuit et jour, on a des enquêteurs. Si on constate une anomalie, on appelle le commissaire central, il nous aide beaucoup. En 2022, le syndicat des taxis motos a arrêté 7 bandits. La deuxième fois, on a arrêté 3 bandits qu’on a déposés auprès du commissaire central. Les taxis motards ont des numéros, on connaît jusqu’où on s’est limité. Si tu portes et que ce n’est pas pour toi et qu’on constate ta façon de conduire, on saura que tu n’es pas d’ici. On va te demander d’où tu viens. En plus, on a fait des badges. Il y a d’autres qui viennent aujourd’hui à Kamsar et qu’ils ont envie de commencer sur le champ, sans nous informer. Mais le syndicat lui fait d’abord un test de conduite. Ensuite, on va te demander si la moto t’appartient avant qu’on t’enregistre, si les papiers ne sont pas dans les normes, on t’envoie à la police. Ceux qui font des actes de banditisme viennent en tenue civile. Après, ils prennent un déplacement avec une moto taxi. Arrivé à un endroit, ça va trouver qu’il y a des complices qui attendent. C’est là qu’on attache le taximotard avant de fuir avec la moto. Tous ceux qui ont été tués, ils les ont attachés. Nous demandons au Général Mamadi Doumbouya d’installer des militaires entre Kolaboui et Kamsar parce que les bandits sont entre Kamsar, Kolaboui, Boké. Si le commissaire gagne de l’aide on aura la force. Au cas contraire, ça va être difficile », a laissé entendre Saïdou Gnabaly.

Ismael Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 624693333

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