Escroquerie sur près de 50 millions GNF à Conakry : Hussein Kamal (ressortissant libanais) jugé au tribunal de Kaloum

Un ressortissant Libanais, Hussein Kamal, est jugé pour des faits d’escroquerie au tribunal de première instance de Kaloum. A la barre, le prévenu reconnait devoir 47 millions 500 mille francs guinéens à dame Houssaïnatou Barry, partie civile dans cette affaire. Mais, il ne parle pas d’escroquerie et évoque un contretemps. C’était à l’audience de ce mardi, 06 février 2024, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Appelé à la barre pour donner sa version des faits, Hussein Kamal ne parle pas d’escroquerie. « Je travaille dans la pêche avec mon grand frère. Depuis 2017, on est là. Il est basé à Dakar lui. On prend de partout, avec tout le monde, à Boulbinet ici. Tout ceux qui ont des poissons là-bas sont nos fournisseurs. Oui, je reconnais avoir pris de la marchandise à Madame Barry sans la payer. Ce qui a fait que j’ai retardé dans mon payement avec cette dame, c’est parce que j’étais en prison. J’avais eu un autre problème, on m’a emprisonné. C’est ce qui a fait que je suis resté en prison et elle a pensé que je m’étais caché d’elle. J’avais eu un problème qui m’a amené en prison. D’ailleurs, pour montrer à la dame que j’allais payer son argent, mon frère lui a envoyé des photos de chèques de grosses sommes qu’on a signées à nos clients pour qu’elle soit rassurée… »

Au tour de la marchande domiciliée à Kaporo de raconter sa mésaventure. « Il venait au bord de la mer pour acheter des fruits de mer au près des gens. Il est venu un jour me trouver, j’avais des crevettes. Il était content de les avoir trouver avec moi. Avec ses amis, ils ont lavé les crevettes et sont répartis. Le lendemain, ils sont revenus acheter un peu de mes crevettes. Ils sont revenus un autre jour, ils ont pris la marchandise pour 47 millions et il a payé 1 million.  J’étais un peu inquiète, mais son grand frère m’a appelé pour me rassurer en me disant qu’il me ferait un chèque. Son frère a montré des images où il saignait en prétextant qu’il a été attaqué par des bandits, c’est pourquoi le payement retardait. Ça a duré, je ne le voyais plus. J’ai commencé à avoir des doutes, j’ai informé ma fille qui m’a dit que ce sont des arnaqueurs. Depuis, je ne voyais plus le monsieur. Depuis le premier jour qu’il m’a montré trois restaurant à Prima, il venait prendre ma marchandise sans payer. Il m’a remis un chèque, j’ai missionné mon motard qui est allé à la banque pour trouver qu’il n’y a pas d’argent dans le compte à la banque. Il m’a souvent dit qu’ils ont des établissements avec son frère, mais jusqu’à présent, je ne les ai pas vus. Ce que je demande au tribunal, c’est de pouvoir récupérer mon argent et payer l’argent des gens, parce que certaines crevettes n’étaient pas à moi », a-t-elle raconté.

Le tribunal, avec l’approbation du Ministère public, va appeler à la barre Kadiatou Barry, fille de la partie civile, qui était en contact au téléphone avec le soi-disant frère du prévenu. « Ma mère m’a contacté pour me dire qu’elle a un problème avec un de ses clients concernant un chèque. J’ai été mis en contact avec un certain Ali Kamal. Il m’a demandé si j’ai un compte à Ecobank, je lui ai dit oui. Il m’a fait deux chèques. Le premier, il s’était trompé au niveau de mon nom. Il a refait un autre chèque, et j’ai constaté que les deux signatures étaient différentes. Ma mère lui a remis aussi d’autres fruits de mer. J’ai voulu sortir de l’affaire puisque ma mère ne m’écoutait pas. Mais entre-temps, j’ai constaté aussi, en allant avec ma mère dans les restaurants dont il se disait propriétaire, qu’il mentait et d’ailleurs qu’il devait à l’un des restaurants 8 millions GNF. Les deux chéquiers qu’il m’a remis aussi étaient volés à une certaine Mariame Diallo qui me l’avait assurée. C’est son nom d’ailleurs qui se trouve sur les chèques. Le numéro avec lequel on échangeait 44 44 à la fin est son propre numéro C’est ce qui me pousse à dire qu’il n’a peut-être pas de frère, il ment. Parce qu’une fois à la DPJ, on a localisé le numéro du portable là-bas, lieu où il se trouvait », a-t-elle lancé.

Après avoir écouté tous les trois à la barre, le président Mamadou Bhoye Diallo a renvoyé l’affaire au 20 février 2024 pour réquisitions et délibération.

Mamadou Baïlo Diallo pour Guineematin.com

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