Bagarre entre taximotards à Sonfonia (Conakry) : Abdoul Aziz et Alpha Oumar jugés au tribunal de Dixinn

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Deux taximotards, Abdoul Aziz Diallo et Alpha Oumar Diallo sont jugés à Conakry pour des faits de participation délictueuse à un attroupement. On leur reproche d’avoir semé le désordre au sein de la structure syndicale des conducteurs de taxi moto de Sonfonia Casse, dans la commune de Ratoma. A la barre du tribunal de Dixinn où ils sont jugés, les deux compagnons d’infortune ont plaidé non coupables des faits mis à leur charge, a constaté un reporter que Guineematin.com avait dépêché au tribunal.

Les deux prévenus sont en détention préventive à la maison centrale de Conakry depuis le 29 janvier 2024. C’est au quartier Sonfonia Casse, dans la commune de Ratoma, que les faits se sont produits.

Dans sa déposition, Abdoul Aziz Diallo, conducteur de taxi moto, plaide non coupable et explique les circonstances dans lesquelles il a été mis aux arrêts. « Moi, c’est le nommé Karisco, le chef du syndicat des conducteurs de taxi moto de Sonfonia Casse qui m’a nommé comme agent de sécurité sur les lieux. C’est lui qui m’a ordonné d’assurer la sécurité des lignes. Quand j’ai tenté de réorganiser les lignes, les conducteurs de motos qui étaient là m’ont intimé de quitter. Ils ont dit qu’ils ne me reconnaissent pas dans leur structure syndicale. Ils m’ont agressé, violenté et blessé. Quand j’ai été violenté, un médecin légiste m’a consulté. Ainsi, je suis allé porter plainte contre celui qui m’a blessé à l’Escadron de gendarmerie numéro 16. C’est là que les agents m’ont interpellé, en disant que j’ai troublé l’ordre public. Je n’ai rien fait. Je ne suis impliqué dans un trouble quelconque. D’ailleurs, c’est moi qui suis victime dans cette affaire », a déclaré Abdoul Aziz Diallo.

Même son de cloche chez Alpha Oumar Diallo. « On m’a interpellé au carrefour Casse de Sonfonia.  Moi, je travaille sur cette ligne. Je suis conducteur de moto et agent de sécurité sur les lieux.  C’est Karisco, chef du syndicat, et son adjoint Lamine Barry, dit Dabola, qui nous ont ordonné de sécuriser les lieux. Quand le père de Karisco est décédé, il est allé au village. II nous a confié la tâche de sécuriser les lieux. Donc, c’est Kerisco et son adjoint Boubacar Barry, qui nous ont donné l’autorisation d’assurer la sécurité des lieux. Donc, je n’ai semé aucun trouble. J’étais en train d’organiser les lignes des motards, c’est en ce moment que des gendarmes sont venus m’arrêter. Ils ne m’ont pas donné les motifs de mon arrestation. Sauf quand nous sommes arrivés à la gendarmerie, ils m’ont dit que j’ai troublé l’ordre public », a expliqué cet autre prévenu.

Par ailleurs, le tribunal a écouté également la déposition de Alpha Issiagha Diallo, conducteur de taxi moto, cité par la défense à titre de témoin. Il a été finalement entendu par le tribunal à titre de simples renseignements. « Moi, j’étais assis sur ma moto. J’attendais mon tour. Abdoul Aziz est venu tracer avec du sable pour délimiter le stationnement des motos. Le nommé Maci, ancien syndicaliste, est venu lui demander ce qu’il traçait. Abdoul Aziz n’a pas répondu.  Maci lui a posé 3 fois la question. Abdoul Aziz n’a pas répondu.  Comme ce dernier n’a pas répondu, Maci a dit qu’il allait lui montrer qu’il n’est plus membre du syndicat maintenant, mais que ce sont ses éléments qui gèrent ici.  C’est en ce moment qu’il y a eu altercation entre eux », a-t-il dit à titre de simple renseignement pour le tribunal.

Au terme de cette déposition, la défense, par la voix de maître Thierno Souleymane Baldé, a sollicité au tribunal la mise en liberté de ses clients. Le Ministère public va s’y opposer.

Finalement, le tribunal a rejeté cette demande de mise en liberté avant de renvoyer l’affaire au 20 février 2024 pour la comparution d’autres témoins et la suite des débats.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 620 589 527/664 413 227

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