Détournement de plus de 350 millions GNF ? Daouda Kanté (ancien DG du Fonds de développement économique et social) jugé à Conakry

L’ancien Directeur général du Fonds de développement économique et social (FDES), jugé pour détournement de fonds publics, a comparu ce mercredi, 21 février 2024, au tribunal de première instance de Kaloum. Daouda Kanté est poursuivi par l’Etat guinéen, à travers l’agent judiciaire de l’Etat, dans une affaire portant sur 351 millions 440 mille francs guinéens. À la barre, le prévenu n’a pas reconnu les faits, arguant avoir dépensé cette somme dans le paiement des salaires du personnel du FDES, a constaté  Guineematin.com à travers son reporter qui a suivi l’audience.

Dans cette affaire, qui remonte au lendemain du coup d’État du 5 septembre 2021, Daouda Kanté, ancien directeur du Fonds de développement économique et social, est poursuivi au même titre que son chef comptable, Ibrahima Sory Camara. Il comparaît libre dans cette procédure.

À la barre du tribunal de Kaloum, Daouda Kanté a nié en bloc les faits mis à sa charge. « Comme vous le savez, après le changement intervenu le 5 septembre, il a été demandé aux présidents des EPA de surseoir à tout décaissement. Nous avions été invités au petit palais où il nous a été notifié le gel des comptes bancaires des EPA. C’est après quoi, on nous a convoqués à l’agent judiciaire de l’État. En allant, je suis allé avec mon chef comptable pour les justificatifs. On a justifié toutes les dépenses devant une commission constituée à cet effet. Tout s’était bien passé. Nous avons déposé tous les documents et justifié tous les décaissements effectués. On a été même félicité par la commission. Après, on a été rappelé pour une confrontation à l’agent judiciaire de l’État. C’est après quoi, à ma grande surprise, que j’ai été informé de cette plainte pour détournement. Les 351 millions étaient destinés aux salaires trimestriels des cadres de Conakry et de l’intérieur, à travers nos antennes de Labé et de Kankan. Pourtant, chaque année, nous recevons les missions d’inspection dans nos locaux. Jamais il ne m’a été reproché un quelconque détournement ou malversation financière. D’ailleurs, nous sommes parmi les EPA dont les cadres sont moins payés. Pour illustration, le Directeur général était payé à 10 millions GNF, pendant que les directeurs des autres EPA prenaient de 20 à 50 millions comme salaire », a-t-il expliqué.

À la question du procureur de savoir ce qui explique la différence de signatures sur les actes d’émargement du personnel, le prévenu répond : « Moi, je ne suis pas un contrôleur de la signature. La signature se fait avec le pool financier. En tant que Directeur, mon rôle est de m’assurer si tout le monde a été touché… »

Pendant que maître Kourala Keita, l’avocat du prévenu, posait des questions à son client, un membre du conseil de l’ordre de avocats a surgi pour soulever un conflit d’intérêt opposant ledit à un autre. Selon le requérant, Me Kourala Keita ne peut pas plaider dans ce dossier tant dis qu’un autre était déjà constitué dans le même dossier auparavant.

Ainsi, le tribunal, dirigé par le président Aboubacar Tiro Camara, a renvoyé l’affaire au 6 mars 2024 pour le règlement du conflit d’intérêt supposé entre les avocats, et la comparution de quelques agents du FDES cités par le parquet.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com

Tél : 626-66-29-27

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