L’Association guinéenne pour la transparence (AGT) a organisé à Conakry ce vendredi, 8 mars 2024, un atelier d’élaboration d’un plan de plaidoyer pour la prise en compte des préoccupations des jeunes dans les politiques minières et la transition énergétique. Une initiative de la coalition Publiez Ce Que Vous Payez-Guinée (PCQVP) qui vise à faciliter la compréhension des enjeux géostratégiques lié à l’exploitation des minerais, en élaborant de manière participative un plan de plaidoyer qui prend en compte les préoccupations des jeunes dans la transition énergétique dans notre pays, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Cet atelier est la 2ème phase du projet lié à la promotion des couches vulnérables et défavorisées sur les fondamentaux du changement climatique et la transition énergétique en lien avec les industries extractives.
Dans son intervention, Docteur Alpha Abdoulaye Diallo, président de la commission des affaires économiques et du développement durable au Conseil national de la transition (CNT), parle d’une rencontre salutaire.
« Je pense que c’est une rencontre salutaire, et impliquer les jeunes dans la campagne pour une transition énergétique inclusive, juste et durable, est une très bonne chose, parce que la jeunesse constitue la cheville ouvrière. Donc, dans la gestion et dans l’exportation des minerais de transition et dans l’exportation de nos ressources minières naturelles, il est extrêmement important de penser à l’emploi des jeunes, à l’insertion socioprofessionnelle des jeunes et cela n’est possible que si, véritablement, il y a un changement de paradigme à travers la transformation sur place de nos ressources naturelles, surtout les minerais critiques liés à la transition énergétique. Donc, nous saluons les efforts du gouvernement et du CNRD par rapport à l’élan pris dans le cadre du respect des engagements contractuels des entreprises minières pour la transformation sur place de nos ressources. Si nos ressources sont transformées sur place, cela peut apporter une plus-value en termes d’emplois des jeunes, en termes d’insertion des jeunes, mais aussi ça pourra aider à créer un ensemble d’écosystèmes économiques dans les communautés locales », a indiqué Docteur Abdoulaye Diallo, représentant du CNT.
Cet atelier de réflexion et d’interpellation des décideurs pour prendre en compte les préoccupations des jeunes dans l’orientation et la définition des politiques publiques liées aux activités minières en général et à la transition énergétique en particulier, a réuni plusieurs hautes personnalités. Cheik Ahmed Oumar Traoré, responsable programme et opérations du Fonds national pour l’insertion des jeunes, salue l’initiative.
« Il faut situer le contexte. Je pense que l’événement vient à point nommé quand on sait aujourd’hui l’impact que tout ça peut avoir de ce qu’on appelle transition écologique ou énergétique sur la vie socio-économique de notre pays. C’est très important d’organiser cet atelier qui va permettre de revoir encore une fois les textes que nous avons en la matière. Mais aussi, penser quelque part un peu à recenser en ce moment cette transition qui doit être juste et inclusive. C’est extrêmement important. Nous sommes dans un contexte où on doit prendre en compte la situation de la jeunesse. Il faut que la transition écologique que nous devons avoir puisse prendre en compte la situation des jeunes. Vous savez que 70% de la population est jeune. Donc, je crois que les réflexions vont tourner autour de ça, pour que les documents que nous aurons suite à cet atelier puissent servir les guinéens en général, et la jeunesse en particulier », a-t-il laissé entendre.
Pour sa part, Alpha Oumar Kana Diallo, président de l’Association guinéenne pour la transparence (AGT), a apporté des détails sur le bien-fondé de cet atelier. « Au niveau de l’exploitation de nos ressources, nous avons constaté qu’il y a vraiment un manque à gagner par rapport à la prise en compte des préoccupations des couches défavorisées et vulnérables en général, et surtout les préoccupations des jeunes. Alors, voyant combien de fois les jeunes sont impactés par rapport à l’exploitation minière, par rapport aux activités minières et qu’il y a une nouvelle donne à travers le monde qui est le passage des énergies fossiles aux énergies propres, et la Guinée disposant de la matière première, des minerais de transition, nous avons pris l’initiative de voir dans quel cadre il faut impliquer les jeunes dans la définition des politiques générales, dans la définition des stratégies générales, pour le processus de la transition énergétique. Donc, les jeunes étant une couche extrêmement importante dans la vie sociale de notre pays, nous nous sommes dit qu’il faut vraiment aller vers ces jeunes, les interroger, connaître leurs préoccupations et regarder aussi les stratégies existantes et savoir est ce que les préoccupations des jeunes sont prises en compte. Si ce n’est pas le cas, dans quelles mesures faut-il prendre leurs préoccupations afin que les uns ne soient pas en reste au niveau de la transition énergétique », a déclaré Alpha Oumar Kana Diallo, président de l’Association guinéenne pour la transparence).
Kadiatou Barry pour Guineematin.com
