18 mois d’arriérés de salaires à CIS Médias : « on est désormais dans une bataille ouverte. On ne va rien lâcher »

Des travailleurs, journalistes et techniciens, du groupe de presse Culture, Infos, Sport (CIS médias) ont exprimé leur colère ce mercredi 20 mars 2024 devant les locaux du groupe à Lambanyi. Ils réclament de leur patron, l’homme d’affaires Antonio Souaré, le paiement de 18 mois d’arriérés de salaires. Décidés à en découdre, ces travailleurs ont menacé d’arrêter toute diffusion à partir d’aujourd’hui, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Ces travailleurs du groupe de médias CIS réclament leurs salaires impayés de 18 mois. Dans une conjoncture particulièrement complexe, ils se disent fatigués de continuer à soutenir le poids qui leur est imposé par Antonio Souaré.

Thérèse Maomi, technicienne, assistante du responsable des programmes de CIS TV

Thérèse Maomi, technicienne, assistante du responsable des programmes de CIS TV, manifestante, revient sur les difficultés rencontrées actuellement. « 1 an 6 mois, c’est trop. On en a marre maintenant. Moi, mes 3 enfants sont souvent renvoyés de leur école. Je suis obligée d’aller plaider pour qu’ils retournent en classe. Là où je loge, les proprios ont vendu la concession. Il ne me reste plus qu’un mois pour quitter là-bas. J’ai donc besoin de mon argent pour me trouver un autre endroit. En septembre dernier, il (Antonio Souaré, ndlr) nous a convoqué, pour nous dire qu’il payerait la moitié de ce qu’il nous doit. On a accepté, mais jusqu’à, présent rien. On a trop attendu, mais ce ne sont que des promesses. Durant ces 18 mois, on a continué à travailler. On a tenu la Can 23 et personne ne s’est plaint. Il ne nous donnait que des primes insuffisantes d’ailleurs. Il nous a donné des raisons du nom payement de nos salaires. On a appris que c’est à cause de l’arrêt de Guinée Games, qui ne fonctionnait pas avant, qu’il avait un problème avec l’État. On a entendu tout. Mais nous, nous demandons notre argent, maintenant », a-t-elle laissé entendre.

Moussa Sylla, cadreur-caméraman

Même son de cloche chez Moussa Sylla, cadreur-caméraman, qui accusé Soufiane Souaré, le fils de Antonio Souaré, d’être venu les insulter. « Son fils est venu nous insulter ici, en disant qu’on est pauvres, et qu’eux, ils sont riches, qu’il refuse de payer notre argent, qu’ils l’utiliseront. On a engagé plusieurs fois des discussions avec eux, ils refusent de nous payer. On a besoin de notre argent pour nourrir nos familles. C’est tout ce qu’on demande. Nous avons trop attendu et trop souffert de cette attente… », fait savoir ce manifestant.

Pierre Fatewa Diawara, journaliste animateur CIS Médias

Après quelques heures d’attente, Pierre Fatewa Diawara, journaliste, animateur et présentateur, à CIS médias, s’est présenté aux journalistes pour lire une déclaration dans laquelle, il promet de ne rien lâcher jusqu’à la satisfaction effective de leurs réclamations. « On a présumé la bonne foi de nos responsables, parce que plusieurs fois, il y a eu des rencontres où il nous a été fait des promesses, qui sont non tenues et on a reçu aucune explication de cela. Ce qui nous a plus révoltés, c’est la promesse de nous payer à l’orée du ramadan. Mais jusqu’à présent, rien. On s’est rendu compte qu’ils nous infantilisaient. On a perdu toute dignité sociale, puisqu’on a des familles à la maison dont on n’arrive pas à s’occuper. Nous avons prévu beaucoup d’autres actions. L’arrêt des programmes télés et radios va être effectif aujourd’hui. On est désormais dans une bataille ouverte. On ne va rien lâcher. Notre mouvement va aller jusqu’au bout, jusqu’à la satisfaction effective de notre combat », a martelé Pierre Fatewa Diawara.

Mamadou Baïlo Diallo pour Guineematin.com

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