CRIEF : Mamadi Camara, ancien ministre des Finances D’Alpha Condé, à la barre 

Mamadi Camara, ministre de l'Economie et des Finances

Le procès de Mamadi Camara, ancien ministre de l’Economie et des Finances d’Alpha Condé, s’est  ouvert ce lundi, 15 avril 2024, devant la nouvelle composition de la chambre de jugement de la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF). Il est poursuivi devant cette juridiction répressive pour des faits de détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment d’argent. A la barre, le prévenu a nié les faits pour lesquels il est jugé, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
L’audience a débuté par une notification faite à Mamadi Camara par le juge Yaghouba Conté. « Mr Mamadi Camara, vous êtes poursuivi devant cette Cour pour avoir détourné ou soustrait ou avoir tenté de détourner ou de soustraire des deniers où effets en tenant lieu des pièces, des titres de valeur immobilière, actes contenant ou opérant ou obligations pour décharges effets immobiliers ou œuvres d’art au préjudice de l’Etat. Dans les mêmes circonstances de lieu et de temps, accepté directement ou indirectement un avantage indu afin d’accomplir ou de vous abstenir d’accomplir un acte dans l’exercice de vos fonctions ; converti ou transféré des fonds sachant bien qu’ils préviennent d’une activité criminelle ou de participer à une activité criminelle dans le but de cacher ou de dissimuler d’origine illicite desdits biens, ou d’aider toute personne impliquée afin d’éviter des conséquences juridiques des actes qu’elle a commis ; de vous être, en qualité d’ex ministre de l’Economie et des Finances, après s’être mis en demeure, dans l’incapacité de justifier l’origine licite de vos ressources qui vous permettent d’être en procession d’un patrimoine ou de mener un train de vie qui n’est pas en rapport avec vos revenus légaux »

A la question de savoir s’il reconnaît les faits à lui reprochés ci-dessus, le prévenu Mamadi Camara répond par la négation. « Non, je ne reconnais pas les faits ».

Dans sa déposition, l’ancien ministre du gouvernement Kassory en charge des finances a rappelé les tâches qui lui étaient assignées.

« J’étais chargé, en tant que ministre de l’Economie et des Finances, de concevoir, d’élaborer et d’exécuter la politique économique et financière de l’Etat guinéen. Cette attribution contient des éléments que je ne peux pas développer. Il s’agissait entre autres de gérer l’économie guinéenne en publiant le tableau de bord de l’économie, en publiant régulièrement les rapports d’activités du ministère de l’économie et des Finances. Il s’agissait également de la gestion correcte de la dette publique et la dette privée. Il s’agissait de la gestion du portefeuille de l’Etat, mobiliser les recettes fiscales, de veiller à la bonne exécution de la commande publique, d’assurer le suivi de nos relations avec les institutions de financières internationales », a expliqué monsieur Camara.

Pour ce qui est de l’exécution du budget de son département, l’ex ministre Mamadi Camara dira : « j’étais l’ordonnateur. S’agissant de la gestion des dépenses courantes, ça c’est la DAF qui peut venir vous l’expliquer. Les salaires sont détenus par le ministère du budget sur la base des données fournies par le ministère de la fonction publique. Une fois que le montant est arrêté, il est exécuté comme tel : le trésor fait une lettre de paiement sous la signature du ministre des Finances avec monsieur le gouverneur de la banque centrale. Donc, la masse salariale et ensuite, au niveau déconcentré. Il y a aussi le salaire de l’armée. En ce qui concerne la variation des salaires, oui c’est possible à tout moment. Mais je ne peux pas expliquer ça. Le ministre de la fonction publique qui  est seul habilité à embaucher, à recruter à licencier où à envoyer à la retraite. Ce n’est pas du ressort du ministre des Finances», a laissé entendre Mamadi Camara.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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