Moussa Soumah tué dans une manif anti délestages à Conakry : Où en est l’enquête ?

Me Mountaga Kobélé Keita, avocat

La famille de l’adolescent Moussa Soumah, tué par balle le 22 avril dernier à Taouyah, suite à une manifestation contre le manque d’électricité, est dans l’impasse. L’annonce de l’ouverture d’une enquête par la Brigade de recherche de Kipé n’a pas livré de résultats. Maître Mountaga Kobélé Keita, avocat de la famille, espère que les auteurs du meurtre seront retrouvés et punis à la hauteur de leur acte.

Dans la nuit du lundi 22 avril 2024, à Taouyah, dans la commune de Ratoma, lors des manifestations contre les délestages électriques, l’adolescent Moussa Soumah, élève en classe de 9ème année, est tué par balle.

Selon nos informations, le parquet de Dixinn, saisi le 23 avril 2024, par une plainte de la famille de la victime, mène présentement des enquêtes sur l’assassinat du jeune Moussa Soumah par le biais de la brigade de recherches de Kipé.

Maître Mountaga Kobele Keita, avocat de la victime, interrogé ce samedi 11 mai 2024, par un reporter de Guineematin.com, explique la nature du crime commis sur Moussa Soumah. « On a porté plainte près du parquet de Dixinn après l’assassinat du jeune. Le soit transmis, on a saisi la brigade de recherches de Kipé. Jusqu’à présent, on n’a pas retrouvé le dossier. Présentement, je ne peux pas vous dire où en est l’officier enquêteur, puisque l’enquête est très secrète. Mais, je peux vous dire que c’est un homicide volontaire qui a été commis sur la personne du jeune Moussa Soumah. Un homicide volontaire est un meurtre, c’est quand l’auteur donne la mort à un autre individu de façon volontaire et délibérée. C’est ce qui est arrivé au jeune Soumah. Dans ce cas précis, c’est un homicide volontaire réalisé sans préméditation mais il faut préciser que c’est un acte impulsif où l’intention de tuer était présente sans planification en avance », estime l’avocat.

Par ailleurs, maître Mountaga Kobélé Kéita a dit que la famille de l’adolescent endure encore la douleur de cette perte et espère que ce genre de crimes va cesser. « Ça fait très mal ce qui leur arrive. Tu ne peux pas ressentir la douleur quand ça ne t’arrive pas. Mais la famille est troublée présentement, choquée, désemparée. Perdre un enfant comme ça, à l’âge de fleur, ce n’est pas facile. De temps à autre, je viens souvent dans la famille, prodiguer des conseils, encourager et leur parler. Quel que soit la sérénité qu’on a, un tel acte n’est pas facile à oublier. Ce qui reste clair, il faut essayer de mettre fin à ce genre d’actions, à ces comportements. Les gens ont l’habitude d’ôter la vie, dans l’impunité. Mais je suis convaincue que de tels comportements vont cesser », lâche-t-il.

Mamadou Baïlo Diallo pour Guineematin.com

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