Le Général Sékouba comparaitra-t-il au procès du 28 septembre? Ce n’est pas exclu répond un avocat

Me Alpha Amadou Bah DS, avocat de la partie civile

Les débats sur le procès du massacre du 28 septembre ont été clôturés par le Président du tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la Cour d’appel de Conakry. Mais depuis, plusieurs questions ne cessent de revenir au sein de l’opinion. C’est le cas du rôle du Général Sékouba Konaté, ancien n°2 du CNDD, ancien ministre de la défense nationale au moment des crimes et ancien Président de la transition. Plusieurs fois dénoncés par son ancien compagnon d’armes, le Capitaine Moussa Dadis Camara, en détention depuis le 27 septembre 2022, avec une dizaine d’autres officiers et sous-officiers, le Général Sékouba Konaté continue paisiblement de vaquer à ses affaires ailleurs. Mais ce n’est pas la seule préoccupation au niveau de l’opinion.

L’ancien Directeur régional de la gendarmerie de Conakry, le Colonel Bienvenue Lamah et Cie, accusés dans le dossier du massacre du 28 septembre font également objet de différentes interprétations après la clôture des débats sur ledit dossier, le 23 avril dernier.

En sa qualité de partie civile, Maître Alpha Amadou DS Bah, a reçu un journaliste de Guineematin.com, hier jeudi pour aborder ses sujets qui alimentent, non sans raison, les débats dans la cité. Par rapport à ce dernier point, Me DS Bah précise que ce sont les accusés dont le dossier a été clôturé qui ont été renvoyés devant le tribunal pour être jugés.

« Il faut rappeler que le dossier qui est en ce moment en jugement au niveau du tribunal criminel a fait l’objet d’informations et clôturé. C’est ce qui a abouti au renvoi de 11 accusés devant le tribunal criminel de Dixinn. C’est au cours des débats que Toumba Diakité a dénoncé un certain nombre de personnes et qui a suscité un réquisitoire du parquet à fin que ces personnes-là aussi soient poursuivies au même titre que ceux qui sont actuellement en train d’être jugés. C’est un deuxième dossier dans les événements du 28 septembre. Nous, on n’avait espéré, étant donné que le dossier avait pris assez de temps, les cinq accusés dans le second volet du dossier auraient pu être renvoyées pour qu’elles retrouvent ceux qui sont actuellement en jugement, à fin de faire une jonction. Malheureusement, cela n’a pas été le cas. Pour le premier dossier, les débats sont clos. Nous passerons à partir du lundi pour les réquisitoires et plaidoiries. Le deuxième dossier est toujours en instruction devant le cabinet du doyen des juges d’instruction. Ce dossier aussi va suivre son cours normal jusqu’à aboutir probablement au renvoi de ces personnes devant le tribunal criminel pour un 2ème jugement. L’idéal aurait voulu que tout ce beau monde soit jugé en même temps. Mais cela ne change pas grande chose, d’autant plus que s’ils sont renvoyés devant le tribunal, les débats vont être ouverts et ils seront jugés conformément à la loi, de la même manière que ceux qui sont actuellement dans le premier dossier », a précisé Me Alpha Amadou DS Bah.

Dans ce cas de figure et si le tribunal passe à la requalification du dossier en crime contre l’humanité, à tout moment, des accusés peuvent être conduits devant le tribunal. C’est par exemple le cas du Général du Sékouba Konaté dont l’absence à ce procès fait l’objet de nombreuses spéculations.

« L’important, si le tribunal retient les crimes contre l’humanité, c’est que les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles. C’est un élément important qui permettra à tout moment, s’il y a des éléments probants contre quelqu’un, par exemple le cas du Général Sékouba, s’il y a des éléments concrets et le procureur estime qu’il faille poursuivre tel ou tel individu, il n’y a pas de raison que ces personnes-là ne soient pas poursuivies. Et c’est ce que nous demandons d’ailleurs, que tous ceux qui sont mêlés de près ou de loin à cette affaire soient recherchés et poursuivis pour que, conformément à la loi, ces personnes-là soient punies à la hauteur du forfait qu’elle ont eu à commettre contre le peuple de Guinée », a fait savoir ce conseil de la partie civile dans le procès du massacre du 28 septembre.

Sans surprise d’ailleurs, cet avocat qui s’est illustré dans les débats, se prépare activement pour répondre présent lors des séances de plaidoiries.

« Nous répondrons présents à ce rendez-vous historique. C’est un moment capital. C’est là que nous devons convaincre davantage le tribunal. Et je crois que nous sommes déjà prêts », a-t-il prévenu.

Sauf changement de programme, les réquisitoires et plaidoiries sur le dossier du massacre du 28 septembre vont commencer dès le lundi 13 mai avant que le tribunal ne se prononce sur le sort de l’ancien chef de la junte, le Capitaine Moussa Dadis Camara et ses co-accusés.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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