TPI Kaloum : ouverture du procès de Mamoudou Cifo Kè Touré, porte-parole des sinistrés de Coronthie

Mamoudou Sifokè Touré, Président des sinistrés de Kaloum

C’est dans une salle pleine à craquer que le procès de Mamoudou Cifo Kè Touré, porte-parole des sinistrés de l’incendie du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum, a débuté au tribunal de première instance de Kaloum ce jeudi, 16 mai 2024. À cette occasion, un important dispositif de sécurité est mis aux alentours du tribunal. Cet enseignant de profession a été arrêté dans la cour de l’école avant-hier (mardi) à 10 heures et placé sous mandat dépôt à la maison centrale de Coronthie. Mamoudou Cifo Kè est poursuivi pour « outrage, injures, diffamation, atteinte à l’ordre public, menace et incitation à la violence ». Ce sont des faits poursuivants selon les articles 29, 31, 32 et 35 de la loi L/2016/037/AN relative à la cyber sécurité et la protection des données à caractère personnel, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Appelé à la barre pour donner les explications, Mamoudou Cifo Kè Touré, ne reconnaissant pas les faits, en a profité pour faire une tribune contre l’État guinéen.

« Je ne reconnais pas les faits. Je me retrouve devant cette barre parce que j’étais investi par les citoyens de Coronthie. Nous dormons à la belle étoile, ma maison n’a pas de tôle. Il s’agit de la vie de milliers de personnes, vieux, vieilles, enfants. Le 3 février 2024, j’ai été choisi par les sinistrés comme leur seul représentant face à l’Etat. Pour la fête du 8 mars, les femmes avaient projeté de faire une marche. Quand les autorités l’ont sue, Général Balla Samoura a fait appel à moi. Après négociation avec les autorités, la marche n’a pas eu lieu. Nous voulons dormir dans nos maisons, pas de recevoir des sacs de riz. Pour nous, toute solution commence par les logements. Ils ont distribué des sacs de riz pendant le Ramadan. Au même mois, il y a des patrouilles à notre recherche. 4 heures du matin, ils nous ont gazés dans nos maisons. Nous sortons d’un accident et l’État a comme solution les gaz lacrymogènes. Tout cela n’a fait qu’envenimer la solution. C’était une obligation pour moi de dénoncer. Ils ont poursuivi les femmes jusqu’aux toilettes, déchirées leurs habits. J’ai dénoncé à la radio. Il y a un groupe entretenu avec le chef de quartier, j’ai même appris que j’ai été demis de mes fonctions de porte-parole des sinistrés, comme si j’ai été nommé par décret. Ce qui est important, nous voulons que l’État nous donne les moyens. Le chef de quartier, représentant l’État lors d’une réunion, dit aux concessionnaires qui veulent faire un bail ou vendre, l’Etat est prêt à racheter. On s’était dit qu’avant que l’Etat nous envoie au tribunal, nous devons faire les premiers »,  a laissé entendre Cifo Kè Touré.

C’est dans cette narration que l’électricité est partie. Le tribunal a suspendu l’audience pour le moment.

Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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