Le phénomène de migration clandestine commence à être un véritable problème de société pour la couche juvénile de moins de 30 ans, dans la préfecture de Mali, située à l’extrémité Nord de la Guinée, a constaté sur place le correspondant de Guineematin.com dans la préfecture.
Depuis quelques mois nous assistons à un départ massif des jeunes garçons (qui pour la plupart sont des élèves du collège ou du lycée) vers la route de l’Europe. L’itinéraire suivi par les uns et les autres est le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso ou Niger avant de rallier la Libye d’où les attendent des embarcations de fortune. Pour faire ce trajet périlleux, ces enfants vendent leurs biens ou les biens de leurs parents, à savoir : bétail, denrées alimentaires ou engins dans le but d’obtenir les frais de voyage.
Généralement, c’est en cours de route, ils appellent leurs parents pour demander de l’aide financière pour pouvoir continuer leurs chemins. Ces frais de route peuvent s’élever à plusieurs centaines de milliers de francs CFA.
Interrogé sur la question, cet élève qui préfère garder l’anonymat explique : « j’ai vendu la moto que m’avait acheté mon frère. J’ai échangé l’argent en CFA pour obtenir 150 000fcfa et je compte bouger avec cette somme et partir jusque là où elle pourra m’amener. Si elle finit avant mon arrivée, j’appelle mes parents pour qu’ils m’envoient encore de l’argent ».
A la question de savoir s’ils n’en ont pas, il répond : « ils vont se débrouiller à trouver même s’il faut s’endetter ».
Sur la même question un parent dit : « je suis très inquiet, car mon fils s’est caché pour partir. C’est lorsqu’il est arrivé au Niger qu’il m’a appelé pour justifier sa décision de partir. Il m’a demandé de de l’argent pour pouvoir continuer son chemin, tout en me demandant de prier pour lui ».
Si rien n’est fait de la part des parents, Mali risque de se vider de ces enfants qui se jettent dans un voyage incertain à la recherche de l’eldorado.
De Mali, Mamadou Aliou Bah pour Guineematin.com
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