Parlement : des questions des députés aux conseils du Président

Dans la journée d’hier, mardi 04 juillet 2017, les députés guinéens ont adopté neuf (9) textes de loi dont celui portant « lutte contre la corruption et pratiques assimilées ». Après la présentation de ces textes par les rapporteurs des différentes commissions, certains députés ont pris la parole pour poser des questions et parfois exprimer des préoccupations ou formuler des recommandations.

Les reporters de Guineematin.com qui étaient sur place ont noté pour vous quelques séquences de ce débat :

Dr Fodé Maréga du groupe libéral-démocrate: avec cette loi, dit-il, « on aura les moyens de traquer cette gangrène (la corruption) qui détruit notre pays ». Par contre ce député de l’opposition dit n’avoir pas « pas vu le texte sur le tribunal de commerce » et suggère « qu’on le sursoit puisqu’il viole la procédure d’examen parlementaire. Plus sévère, il demande au ministre de la justice et garde des sceaux « comment un pays qui est dernier dans doing business peut amorcer son développement social et économique ».

L’uninominal de Dinguiraye, s’adressant à) la ministre de l’économie et des finances, « s’inquiète également des changements au niveau de la douane avec l’expiration du contrat de Véritas ».

Dr Ibrahima Lélouma Diallo, du même groupe que le précédent « veut demander aux membres du gouvernement ce qui peut advenir avec les Saoudiens en votant un accord de coopération avec le Qatar ». Il a rappelé les relations séculaires et de longue date existant entre la Guinée le Royaume saoudien en mal avec le Qatar, qu’il accuse de parrain du terrorisme international

Dr Fodé Oussou Fofana, le patron du groupe Libéral-démocrate, demande une motion et « fait observer qu’on ne peut pas accorder 5 mn de parole aux députés pour débattre de 9 textes ». Il a sollicité du Président de séance de doubler ce temps de parole à 10 mn

Dr Sékou Benna Camara, président de la commission développement rural, ressources naturelles et environnement, se réjouissant de l’initiative gouvernementale de proposer aux députés une loi contre la corruptionplaide la mise en place d’un numéro vert accessible aux populations en vue de dénoncer des cas de corruption dans l’administration et dans les autres secteurs d’activité.

Dr Djalikatou Diallo, également de la majorité parlementaire, comme le précédent, se réjouit de l’adoption d’un Règlement intérieur pour l’Assemblée nationale. Ce qui vient combler un vide au niveau de l’institution, dit-elle. Pour la loi anti corruption, cette députée a tenu à saluer l’initiative et pense déjà que son vote peut attirer des investisseurs dans le pays.

Dr Ibrahima Deen Touré, président de l’Alliance républicaine, a dit toute sa satisfaction quant à l’adoption d’un arsenal juridique contre la corruption et les pratiques assimilées en Guinée. Mais se pose la question de savoir « pourquoi cette la loi suscite tant d’espoir alors qu’il y avait le code pénal ». Parlant du tribunal spécial de commerce, ce éputé-médecin souhaite écouter le ministre de la justice sur l’établissement d’un tribunal essentiellement axé sur le commerce. De même, il serait intéressant, dit-il que la ministre des finances énumère aux députés les avantages du Partenariat public-privé.

Bakary Goyo Zoumanigui de l’alliance républicaine a demandé s’il « existe au sein du département de la justice, un service chargé du suivi et de l’application des peines ? (j’ai deux cas. Des individus jugés et condamnés qui se retrouvent dans la nature) », déplore l’honorable.

Hadja Aïssata Daffé, toujours du groupe des républicains, a émis des inquiétudes sur la respectabilité des conventions sur l’homologation des diplômes, grades et titres au sein de la CEDEAO et de l’UA. « Avant d’homologuer les diplômes, il faut harmoniser les programmes. Ce n’est pas partout qu’il ya le système LMD », a noté cette responsable du Parlement de la CEDEAO.

Après ces interventions, ouvertes par le député de Ousmane Gaoual qui a menacé de contraindre le Président de l’Assemblée nationale « à déclarer ses biens », Claude Kory Kondiano, le Chef du perchoir qui n’a pas semblé digérer ces propos, a clôturé cette phase des interventions par des conseils adressés à certains honorables.

Le Président s’adressant à la représentation nationale a expliqué qu’il « faut qu’un certain nombre d’entre nous cessent de dire certaines choses. Je parle de Gaoual et de Mouctar. Vous êtes des personnalités, vous ne devez pas dire du n’importe quoi.

C’est le 18 février que j’ai été amené à déposer ma déclaration de patrimoine. Allez à la Cour constitutionnelle vérifier. Vous devez cesser les attaques. Vous ne devez pas attaquer le Président de l’Assemblée nationale ou le Président de la République. Nous sommes sur satellite et écoutés partout. Donc, menons des débats responsables », a conclut le président Kondiano, dans un ton conciliant.

De retour du Parlement, l’équipe de Guineematin.com

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