Ce vendredi 6 février 2015, la ministère de l’Action Sociale, en collaboration avec l’Ambassade d’Amérique, a célébré la journée internationale tolérance zéro à la mutilation génitale féminine, sous le thème ‘’mobilisation et implication du personnel de santé dans l’atteinte de zéro excision’’. Par la même occasion, ils ont procédé au lancement officiel du programme national pour l’accélération de l’abandon des mutilations génitales féminines (MGF), au palais du peuple.
Cette journée de lutte contre l’excision a réuni les professionnels de santé, les représentant des services civiles, les ONG féminines, des partenaires techniques et financiers et des membres du gouvernement.
A l’entame de son discours, Mme Marie Touré, Directrice nationale de la promotion féminine du genre, a dit que « cette journée constitue une opportunité de mobilisation sociale pour le plaidoyer que mène le ministère de l’Action Sociale avec une forte participation des professionnels de la santé pour atteindre l’objectif zéro mutilation en Guinée. L’objectif que vise le ministère et ses partenaires est de susciter l’adhésion et l’engagement soutenu de l’ensemble des acteurs pour éradiquer totalement cette pratique néfaste à la santé des femmes et des filles ».
Pour sa part, M. Alexandre Laskaris, ambassadeur des Etats-Unis en Guinée dira que : «Interdire l’excision et poursuivre ceux qui soumettent les femmes et les filles à cette procédure cruelle et dangereuse est une première étape nécessaire, mais bien que nécessaire, c’est également insuffisant. Mettre fin à l’excision signifie investir dans les efforts communautaires et holistiques visant à modifier le comportement à l’intérieur de la culture guinéenne que ce soit en ville ou au village »..
De son coté, Mme Sanaba Kaba, ministre de l’Action Social et de Promotion Féminine a axé son intervention sur le plaidoyer pour la promotion de l’abandon de cette pratique néfaste en mettant un accent particulier sur l’engagement des professionnels de la santé. Elle dira que la problématique de mutilation génitale féminine est une question de violation des droits humains.
Selon elle, aujourd’hui 125 millions de femmes sont victimes de ce fléau à travers le monde et près de 3 millions de personnes sont menacées par famille. Il est à rappeler que cette pratique n’est recommandée par aucune religion. « Les mutilations génitales féminines font une grave atteinte à l’intégrité physique et morale des femmes et des jeunes. Elle constitue une violation flagrante de leurs droits humains. Pour le cas particulier de la Guinée, les statistiques de l’enquête démographique de la santé 2012 montrent que 96,9% des femmes et des filles en sont victimes avec un taux de 31% de pratique dans les structures sanitaires qui est pratiqué surtout par les professionnels de la santé ».
Pour terminer, Me. Cheick Sacko, ministre de la justice, a renouvelé l’engagement du gouvernement à lutter contre cette pratique : « Il faut que les sanctions tombent sur les personnes qui seront arrêtées, jugées et condamnées. Il faudrait qu’on évolue dans la lutte contre la mutilation génitale à chaque fois que les cas avérés vont se présenter. Il va falloir les sanctionner judiciairement. Mais, parallèlement, ses sanctions doivent avoir un travail de sensibilisation ».
Yacine Sylla pour Guineematin.com
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