Justice : vers un réseau d’appui à la justice transitionnelle en Guinée

Reforme JusticeLe  samedi  18 avril 2014 dernier, l’Ecole Nationale des Arts et Métiers (ENAM) a servit de cadre aux travaux d’une  journée de concertation des organisations de la société civile sur la relance de la justice transitionnelle en Guinée. Organisée par l’Alliance des médias pour les droits humains en Guinée (AMDH) en collaboration avec l’ONG internationale Kenyane FHAMOU, cette rencontre s’est soldée par des recommandations dont la mise en place d’un réseau d’appui au processus de réconciliation nationale.

Monsieur Chaïkou Baldé, le président de l’ONG ‘’Alliance des Médias pour les droits de l’Homme-Guinée(AMDH)’’,  a expliqué aux participants les raisons de la mise en place d’un processus de  justice transitionnelle : « La mise en œuvre d’un processus de justice transitionnelle en République de Guinée résulte de la nécessité de faire la lumière sur les violations graves et massives des droits de l’Homme que le pays a enregistré depuis son accession à l’indépendance.  Au nombre des ces violations, il y a entre autres : le complot des enseignants de 1965, les victimes du camp Boiro, les événements de juillet  1985, les événements des 2 et 3 février 1996, les événements de janvier-février 2007, les événements du 28 septembre 2009 etc.», a rappelé le président de l’ONG.

Monsieur Baldé a fustigé le retard de la commission provisoire de réconciliation nationale dans ses activités : « Depuis le démarrage de ce processus par la mise en place d’une commission provisoire chargée de réfléchir sur la réconciliation nationale en 2011, le chantier de processus tarde toujours à prendre corps », a-t-il  regretté.

Parlant des objectifs de l’atelier, Chaïkou Baldé a expliqué la nécessité d’appuyer « le processus de réconciliation nationale en proposant des pistes de recommandations à la commission chargée de piloter le processus ».

S’agissant des résultats attendus de l’atelier, il a évoqué la formation et la sensibilisation d’une quinzaine d’organisations de la société civile, la formation de vingt (20)  acteurs sociaux sur la justice transitionnelle et la mise en place d’un réseau d’acteurs pour mieux appuyer le processus.

Pour sa part Koevanu Ekouevi Eucher, représentant du bureau du haut commissariat des droits de l’Homme, a parlé de l’importance d’une implication de la société civile dans le processus de la justice transitionnelle.

Pour sa part, Me Hamidou Barry, avocat à la Cour et membre de l’Organisation Guinéenne de Défense des droits de l’homme (OGDH) a souligné le besoin de la Guinée à s’engager dans un processus de justice transitionnelle : « l’Etat a failli à sa mission de garantir les libertés et droits fondamentaux des citoyens. Cette faillite s’est traduite par des violations graves des droits de l’Homme de 1958 à 2014», estime-t-il.

Me BARRY a cité des arrestations et détentions arbitraires, des traitements inhumains et dégradants, des exécutions sommaires sans aucune forme de procès (cas du   célèbre Camp Boiro), les événements de juillet  1985, les événements de janvier-février 2007, les massacres du 28 septembre 2009, les crimes commis lors des consultations électorales 2010, les crimes de Zogota en 2012 et les événements de Womey 2014, comme étant des cas emblématiques devant être pris en compte dans un tel processus.

Pour lui, les causes essentielles des violations des droits de l’Homme en Guinée sont liées notamment au dysfonctionnement des institutions constitutionnelles.

A l’issue de cette journée de travail,  la mise en place d’un réseau,  afin  appuyer le processus de la réconciliation nationale en cours a été débattu par les participants.

Les participants se sont  donnés rendez-vous au 02 mai 2015 au siège d l’Organisation de défense des droits de l’Homme (OGDH) de Conakry, afin de procéder à la mise place dudit réseau.

 Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

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