Kamsar en danger ? « Nous ne pouvons pas sécuriser les décès communautaires », dit la DPS

KamsarDepuis le matin, c’est sans aucun partenaire de la Guinée que la coordination locale de lutte contre Ebola est en réunion à la villa 3 avril, rapporte les deux envoyés spéciaux de Guineematin.com à Kamsar. Les docteurs Tidjane Barry (Directeur de l’Hôpital Régional), Solange Kamano (Directrice préfectorale de la Santé) et Diouhé Barry (Directeur Régional de la Santé) planchent sur les impératifs à sortir Kamsar de l’urgence sanitaire.

pilice 1Malheureusement, tous les partenaires ont fui la folie des émeutes anti-Ebola des deux derniers jours. Et, aucune autorité administrative ne s’est encore présentée au lieu de cette réunion qui perdure, sans doute par les difficultés à trouver des solutions aux urgences de l’heure.

Sortie répondre à un appel téléphonique dehors, madame Solange Kamano, la directrice préfectorale de la santé de Boké, a donné la réponse qu’on redoutait à une grande préoccupation actuelle : que faire des décès communautaires dans les quartiers et village ? « Nous ne pouvons pas les sécuriser ! Nous n’avons aucun moyen actuellement pour sécuriser les décès communautaires… », se désole la responsable de la santé, rappelant qu’il n’y a ni personnel, ni moyen matériel pour y faire face…

Peu avant cette confession de la première responsable de la santé de la préfecture, Guineematin.com avait appris que les communautés sont actuellement « autorisées » de s’occuper des corps de leurs proches, puisque les agents de la croix rouge ont fui les émeutes anti-Ebola qui ont été déclenchées les deux derniers jours par les populations locales…

Kamsar, véhicules incendiés
Des véhicules de la police incendiés par des manifestants anti-Ebola à Kamsar

Evidemment, l’heure est grave, les risques sont énormes quand on sait que c’est en touchant les corps des personnes décédées d’Ebola que les probabilité des contaminations sont plus grandes.

SOS donc pour les populations de Kamsar, devenues calmes par l’impressionnante présence des forces de l’ordre, mais très à risque de contamination par les enterrements non sécurisés des décès communautaires dans une zone où la grave maladie Ebola continue de sévir…

Les autorités du pays et la cellule nationale de la coordination de lutte contre Ebola devraient agir au plus vite, déployer du personnel et des moyens pour minimiser les risques et sauver nos populations d’une recrudescence de la maladie suite à des contamination massive des populations qui vont laver et enterrer des décès communautaires sans même porter un gant…

 

Abdoulaye Oumou Sow et Mamadou Diouldé Diallo sont à Kamsar pour Guineematin.com

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