Deux français démystifient les « feux mystérieux » du Foutah : remise du rapport aux autorités

ministre et ambassadeurLes « feux mystérieux » du Foutah Djallon s’écrivent désormais entre griffes ! Deux experts français ont démystifié ce phénomène en y donnant une explication scientifique. C’est l’ambassade de France en Guinée qui a procédé, en personne, à la remise officielle du rapport de recherche sur ces feux aux autorités guinéennes à travers le département en charge de l’Intérieur, a constaté Guineematin.com dans la salle de conférence dudit ministère, à Koléah, ce mercredi 23 septembre 2015.

Finalement, ce sont deux experts de la protection civile française qui ont identifié les causes de ce phénomène et ont énuméré quelques recommandations à mettre en œuvre pour endiguer ces incendies que nous appelions « feux mystérieux ».

experts français, raport d'expert sur les feux mystérieuxLe Lieutenant-colonel Flovert HIVERT, un des deux experts qui ont réalisé la recherche, a informé l’assistance que parmi les cinq sites étudiés, deux maisons classiques dans la ville de Labé ont été victimes d’incendie d’origine criminelle.

En revanche, dans les trois autres sites, Ninguilandé, Maci et Kala dans Pita, les causes sont tout à fait naturelles. Il en a alors donné deux explications majeures. La première, c’est « une dégradation de la paille qui constitue les toitures par une activité microbiologique. C’est un phénomène connu en France. Quand la paille est humide, il y a des bactéries qui dégradent cette paille, ça produit une élévation de la température. Et, chaque matériau a un point d’inflammation », a-t-il expliqué.

Parlant de la deuxième raison, Le Lieutenant-colonel Flovert HIVERT a expliqué qu’elle est liée « à la poussière de cellulose. Il se trouve que les vêtements contiennent de la cellulose. De la façon dont ils sont stockés, nettoyés et entretenus dans des ballots trop serrés, souvent dans des sacs qui ont contenu de la poussière de riz par exemple, puisque ce sont des sacs qui contenaient des céréales, ça produit une poussière très fine et qui est très sensible à la chaleur, ça peut être la flamme d’une bougie par exemple. Et, cette poussière est susceptible de s’enflammer et de communiquer le feu aux vêtements ou à tout ce qui est à proximité ».

Enfin, « ces deux phénomènes sont renforcés  par la structure des maisons puisque ce sont des briques qui agissent comme des briquent réfractaires d’un four ».

raport d'expert sur les feux mystérieuxParmi les précautions recommandées, les experts ont conseillé de « ne pas changer systématiquement chaque année la paille constituant la couverture des cases ; installer la cuisine dans un site distinct de l’habitation principale à au moins 8 mètres de cette dernière ». Ils ont surtout recommandé aux paysans de faire sécher la paille pendant une vingtaine de jours avant de la mettre sur place.

Aux autorités administratives, les chercheurs  demandent de mettre en place une sorte de surveillance dans les villages concernés pour surtout donner l’alerte en cas d’incendie.

A rappeler que l’enquête a été réalisée par le Lieutenant-colonel Flovert HIVERT et le Commandant Bruno DETAPPE pendant la période allant du 22 janvier 2014 au 2 février 2015, suite à une sollicitation du chef de l’Etat guinéen auprès des autorités françaises.

Dans son long discours de circonstance, le ministre de l’Intérieur, Mamoud Cissé,  a appelé à croire à la science.

Thierno Amadou Camara pour Guineematin.com

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