La ville de Kankan vit une crise successive du carburant en ce mois de pénitence. Cette situation a duré environ deux semaines. Les stations de service servent à compte gouttes. Elles servent tant tôt le matin, tant tôt à midi ou le soir, parfois jamais ! Par jour, il arrive que sur la trentaine de stations que la ville de Kankan compte, une ou deux stations seulement sont en service. Cette situation conduit à de très longues queues et des bousculades pour se procurer d’une quantité très limitée à un ou deux litres pour les nombreux motards et entre cinq et dix litres pour les engins à quatre roues, a constaté Guinematin.com, à travers son correspondant local.
Des gros porteurs ont fait les uns plus d’une semaine et les autres deux semaines pour avoir le gasoil. Ils sont très nombreux, ces camionneurs, qui sont bloqués à la sortie de Kankan, au niveau de l’ancienne station mobile.
Parmi eux, Guineematin.com a rencontré le chauffeur Amadou Diallo, communément appelé Tamagali, qui a fait six jours pour se procurer du gasoil au marché noir. Et, c’est le même cas pour l’essence.
Dans la matinée de ce mercredi 15 juin 2016, c’est la station Shell de Missira et la station Total de M’Balia qui ont servi pour un court instant. Les stations TMI de Missira, Total de Lofèba, Ciel Pétrole de Korialen n’étaient pas fonctionnelles jusqu’au moment où nous écrivions ces lignes. Guineematin.com a constaté le même cas dans les stations Total de Milo, de Timbo et de Sinkefara.
Cette crise successive des produits pétroliers qui semble à Kankan a fait monter le marché parallèle et de facto c’est l’inflation des prix du carburant. Interrogé par Guineematin.com, un pompiste qui s’est exprimé sous anonymat affirme que 5 000 GNF sont ajoutés sur chaque bidon de 20 litres ! Malgré cela, une seule personne peut demander jusqu’à une cinquantaine de bidons de 20 litres. Le prix du litre se négocie aujourd’hui entre 10 000 GNF et 15 000 GNF, pendant que le prix officiel est à 8 000 GNF. Un confrère qui s’est retrouvé en panne de carburant a poussé sa moto à plus d’un kilomètre pour avoir un litre à 15 000 francs guinéens. Ce marché parallèle et cette inflation se font au vu et au su des autorités qui n’ont pour le moment fait aucune réaction !
Aujourd’hui, parmi les nombreuses questions que les consommateurs se posent : quelle est l’origine de la crise du carburant à Kankan ? Pourquoi toujours la crise de carburant à Kankan, alors qu’il y a un dépôt ? Pendant ce temps, des régions de notre pays qui n’ont pas de dépôt ne connaissent que rarement ces genres de crise.
Interrogés par le correspondant local de Guineematin.com, des gérants des stations disent ne pas connaitre les causes de ce qu’ils appellent la rupture d’approvisionnement de carburant. Pour eux, ce sont leurs patrons qui en détiennent la réponse. Alors qu’aucun de ceux-là n’est injoignable, tout comme le patron de total de la Haute Guinée.
Au dépôt de carburant, ceux qui ont accepté de nous parler ne l’ont fait que sous couvert d’anonymat pour dire que le dépôt de Kankan même manque de carburant. Un de nos interlocuteurs a ajouté qu’à l’heure actuelle, c’est une citerne de 40 000 litres qui fait le tour de Kankan. Ce qui est nettement inférieur à la demande. Lui-même dit ne pas comprendre ce qui peut expliquer ce manque de carburant dans cette importante et très dynamique ville de l’intérieur de la Guinée.
Kankan, Diallo Mamadou Sounoussy pour Guineematin.com
