École des aveugles de Taouyah : la directrice dénonce le manque de matériel et appelle à l’aide

cite-de-solidariteLe centre « Sogué », situé au quartier Taouyah, dans la commune de Ratoma, renferme l’une des rares écoles spécialisées dans l’enseignement des malvoyants et des aveugles. Créé en 2002, dans la cité de solidarité par le ministère de l’Action Sociale, de la Promotion féminine et de l’Enfance, ce centre est aujourd’hui confronté à plusieurs difficultés dont le matériel didactique, a constaté Guineematin.com, à travers un de ses reporters.
De nos jours, l’école est en manque crucial de matériel didactique adapté à l’enseignement des aveugles et des malvoyants, même si le centre Sogué dispose d’une infrastructure digne d’une véritable école moderne.

Malheureusement, le centre est aujourd’hui presqu’à l’abandon. La cantine qui servait de réfectoire aux aveugles et aux non voyants n’est plus fonctionnel à cause du manque de financement. Un bus offert par le ministère des Affaires Sociales permet de prendre les enfants dans leurs familles respectives pour l’école et de l’école à la maison.

Avec une capacité d’accueil de 48 élèves, le centre Sogué n’a accueilli pour cette année scolaire 2016-2017 que 40 élèves, dont 15 filles. Elle dispose également de 11 encadreurs, 2 non voyants et 1 mal voyant.

Après leur admission à l’examen d’entrée au collège, les élèves aveugles et mal voyants du centre Sogué sont accompagnés par les mêmes encadreurs jusqu’à l’obtention de leurs diplômes d’études supérieures.

Les élèves du centre Sogué, issus en grande majorité de familles démunies sont incapables de se procurer des équipements nécessaires à leur formation à cause du coup élevé. Ce qui rend le centre totalement dépendant des ONG et des personnes de bonne volonté.

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Madame Delphine Senya Zoumanigui, directrice du centre Sogué

« Les difficultés, c’est le manque de matériel didactique, parce qu’on ne les trouve pas en Guinée. On ne peut les trouver que dans les pays occidentaux. Ce matériel que nous utilisons coûte excessivement chère. Par exemple, une seule tablette peut coûter 18 euros. Si on demande aux parents d’acheter ce matériel, je pense que les enfants ne viendront plus à l’école », a expliquée la directrice du centre Sogué, Delphine Senya Zoumanigui.

Elle affirme par ailleurs que le centre bénéficie régulièrement de dons de la part de plusieurs organisations non gouvernementales. La directrice lance un appel solennel aux ONG et aux personnes de bonne volonté de venir en aide à l’école afin de donner un meilleur avenir aux enfants aveugles et mal voyants de Guinée. « Notre seul problème ici, c’est le manque de matériel. En plus, la cantine scolaire ne fonctionne pas par manque de moyens. Donc, je demande aux ONG de nous venir en aide. Ce centre, s’il est soutenu, permettra d’éviter à plusieurs enfants la mendicité », a-t-elle laissé entendre.

Mamadou Mouctar Barry pour Guineematin.com

Tél. : 621 607 907

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